Les immigrés créent plus de la moitié des licornes américaines!
Dominic Gagnon|Publié le 25 août 2022(Photo : Kyle Glenn pour Unsplash.com)
BLOGUE INVITÉ. Si vous me suivez depuis un moment, vous n’êtes pas sans savoir que je suis en faveur d’une immigration plus importante (quoique mieux structuré) et que je continue de croire que nous devrions créer des incitatifs à l’immigration plutôt que d’ajouter de nouvelles barrières (la loi 96 par exemple).
Selon une étude publiée en mai 2022 par des chercheurs du Massachusetts Institute of Technology, les immigrants sont 80% plus susceptibles que les «Américains de souche» de fonder une entreprise. Mais plus que cela, un rapport publié dernièrement par la National Foundation for Americain Policy (NFAP) montre que les immigrés sont responsables de manière disproportionnée du démarrage d’entreprises à fort potentiel. Effectivement, plus de la moitié des start-ups les plus importantes des États-Unis ont été fondées par des immigrants.
Selon la NFAP, «les immigrants ont créé plus de la moitié (319 sur 582, soit 55%) des start-ups américaines évaluées à 1 milliard de dollars ou plus». «De plus, près des deux tiers (64%) des entreprises américaines d’un milliard de dollars ont été fondées ou cofondées par des immigrés ou des enfants d’immigrés. De plus, près de 80% des entreprises valant plus d’un milliard de dollars ont un fondateur immigré ou un immigré occupant un poste de direction clé, tel que PDG ou vice-président de l’ingénierie.»
Il existe de multiples histoires d’accomplissement de ce que nous appelions «le rêve américain», soit des immigrants fondateurs d’entreprises de plus d’un milliard de dollars (1 G$ US) avec des histoires de vie remarquable. Je pense à Guillermo Rauch, fondateur de Vercel, une plateforme infonuagique pour les développeurs web, que j’ai connu par un article de «Forbes Magazine». L’entreprise compte plus de 400 employés et était évaluée à plus de 2,5 G$, selon un communiqué qu’elle a publié en 2021. Le plus impressionnant? Rauch a appris lui-même le développement web à 11 ans et a appris l’anglais en lisant «des manuels de logiciels».
L’histoire de Tomas Gorny, fondateur et PDG de Nextiva, une plateforme de téléphonie et de visioconférence évaluée à 2,7 G$ est tout aussi fascinante. Celui qui a grandi en Pologne sous le communisme a immigré aux États-Unis où il a occupé des petits emplois comme laveur de vaisselle. Dans une entrevue fascinante sur le site Thriveglobal.com, il mentionne qu’il devait «vivre avec 3 $ par jour». Avec ses économies, il co-fonda la société de technologie IPOWER en 2001, qu’il a vendue 10 ans plus tard pour 1 G$ à Warburg et Goldman Sachs.
C’est loin d’être nouveau que les immigrants contribuent grandement à l’innovation et la création de richesse. Nous pouvons simplement penser aux créations de Nikolai Tesla ou d’Alexander Graham Bell, deux immigrants qui ont fondé des entreprises et inventé des produits qui ont changé notre vie.
Le secret des immigrants
Il n’est plus possible d’en douter, les immigrants contribuent activement à la richesse collective et semblent avoir un fort potentiel pour l’entrepreneuriat. Mais qu’est-ce qui en fait de si bons entrepreneurs?
Selon l’article de l’auteur Adi Gaskell sur Forbes.com à ce sujet, «traditionnellement, on a pensé que les immigrés faisaient de si bons entrepreneurs à la fois parce qu’ils apportaient avec eux de nouvelles perspectives de leur pays d’origine, mais aussi parce que la méconnaissance du marché du travail faisait de l’entrepreneuriat un choix logique pour eux versus l’emploi traditionnel».
Toutefois, le point qui ressort plus semble celui de la «tolérance au risque» qui est aussi un des critères importants dans la motivation d’entreprendre. Cela me rappelle une phrase-choc que je lance toujours à mes étudiants de l’École de technologie supérieurs (ÉTS) en entrepreneuriat: «savez-vous que malgré votre intérêt pour l’entrepreneuriat, vous êtes probablement parmi les gens qui ont le moins de probabilité de se lancer en affaires?». Chaque fois, les étudiants me demandent rapidement de m’expliquer. «C’est simple, vous gagnez un trop bon salaire à la sortie de l’école ce qui fait que pour vous, le choix d’entreprendre est un plus grand risque que quelqu’un qui gagnera le 1/3 de votre rémunération à la fin de son bac.»
Évidemment, faire le choix d’immigrer est à la base un choix risqué et audacieux! C’est aussi ce que révèle une recherche de l’Université d’économie et de commerce de Vienne, qui montre que les étudiants les plus disposés à prendre des risques étaient également les plus susceptibles à la fois d’émigrer et de créer une entreprise.
Lorsque le chercheur a effectué une analyse statistique des résultats pour tenir compte de facteurs tels que l’âge, le sexe et l’expérience entrepreneuriale, l’acceptation du risque a été un facteur déterminant dans cette volonté de créer une entreprise, justifiant de ce fait même pourquoi de nombreux immigrants choisissent ce chemin!
Facilitons l’arrivée d’immigrants au Canada!
Toutes ses études et histoires démontrent l’importance d’être ouvert à l’immigration pour créer de la richesse. Encore aujourd’hui, des gens affirment faussement que les immigrants «prennent leur job». C’est totalement faux. Ils créent des emplois en plus de souvent en occuper des très importants.
Encore dernièrement, plusieurs articles dans les médias montraient les ratés de notre système d’un point de vue administratif faisant vivre des enfers à des gens ayant choisi de s’installer chez nous. Souhaitons que cela change, car plus que jamais, nous avons besoin d’eux!