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Dominique Beauchamp

La Sentinelle de la Bourse

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Analyse de la rédaction

Les pros redeviennent prudents avant l’automne

Dominique Beauchamp|Mis à jour le 11 avril 2024

Les pros redeviennent prudents avant l’automne

Les pros ajoutent à leur encaisse en juillet alors qu'ils l'avaient réduit le plus en 10 ans en juin. (Source: Bank of America)

Les gros investisseurs se préparent à des turbulences si l’on se fie aux 188 clients mondiaux sondés par Bank of America Securities du 2 au 9 juillet.

Anticipant de mauvaises nouvelles d’ordre sanitaire, économique ou électoral, les gestionnaires de 570 milliards de dollars américains d’actif ont relevé leur encaisse de 4,7 à 4,9% en juillet.

En juin, les pros avaient le plus puisé dans leurs liquidités en 10 ans, rappelle la banque.

Cette proportion d’encaisse élevée indique que l’explosion récente de 40% des bourses mondiales ne suscite pas encore l’appât du gain propre aux sommets, suggère Michael Hartnett, stratège en chef de cette banque.

La part accordée aux actions en portefeuille est inférieure à la moyenne historique puisque 71% estiment que la Bourse est surévaluée. Seulement 5% des pros surpondèrent les actions.

La COVID-19 coiffe les autres risques

Bien que 72% prévoient une amélioration de l’économie mondiale (le plus haut taux depuis 2014), seulement 14% des investisseurs sondés prévoient une reprise rapide en «V» de l’économie, 44% entrevoient une récupération plus graduelle en «U» et 30% une reprise interrompue en «W».

Sans surprise, une deuxième vague d’infection de la COVID-19 est le principal risque cité par 54% des répondants, tandis qu’un vaccin renverserait ce risque tout comme la domination des titres de technologie.

Les élections américaines de novembre constituent le deuxième risque pour la Bourse à court terme, mais les pros s’en formalisent peu.

Un peu plus du tiers des répondants n’ont pas l’intention de modifier leur répartition en conséquence, 31% entendent réduire le risque global de leur portefeuille, 15% comptent miser sur une hausse de la volatilité et 13% vendent le dollar américain.

Les deux autres dangers cités concernent l’effet domino potentiel d’une défaillance de dette et des politiques budgétaires populistes pour enrayer l’inégalité.

Les États-Unis encore prisés, mais l’Europe attire l’attention

La répartition en actions américaines a baissé d’à peine 1%. Les États-Unis restent la région préférée: 21% des répondants surpondèrent cette région.

Quelque 74% des participants jugent que les titres américains de technologie sont trop populaires, la plus forte proportion dans l’histoire de ce sondage. Les autres placements prisés sont l’or, l’encaisse et les obligations de sociétés.

Les titres bancaires, de l’énergie et des services aux collectivités sont peu populaires.

La répartition accordée au secteur mondial de l’immobilier est aussi la plus faible de 2013.

Les pros affectionnent encore les secteurs de la santé et de la technologie ainsi que les actions américaines, l’encaisse et les obligations.

Par contre, l’énergie, les actions britanniques, les banques et les titres industriels restent impopulaires.

« Deux tendances émergent: les gros investisseurs font un retour aux ressources naturelles et aux actions européennes. »

Ils sont les plus nombreux à miser sur les ressources naturelles depuis 2011. Quelque 12% des répondants surpondèrent ce secteur.

Les États-Unis et la techno toujours populaires, mais l’Europe et les ressources gagnent des adeptes. (Source: Bank of America)

Un investisseur sur cinq veut surpondérer l’Europe d’ici 12 mois, par rapport à 14% en juin.

Les prévisions de profits mondiaux augmentent: 36% prévoient un rebond des profits d’ici 12 mois. Il s’agit de la plus amérioration des attentes sur une période de trois mois depuis 2011.

Dans une forte proportion, 62% des chefs d’investissement réclament que les entreprises réduisent leur dette en priorité, avant de penser aux dépenses en capital. Seulement 9% d’entre eux veulent voir une hausse des rachats et des dividendes.

Après avoir pris connaissance de l’humeur des pros, Michael Hartnett, stratège américain en chef, entrevoit un marché en dents de scie tout au long de l’été. Les négociateurs les plus actifs peuvent transiger entre les bornes de 2950 et de 3250 pour le S&P 500.