L'hiver arrive à grands pas... (Photo: Mohammadreza Alidoost pour Unsplash)
CHRONIQUE. L’hiver arrive à grands pas, et avec lui une hibernation du marché de l’emploi au Canada. Une hibernation toutefois un peu moins intense au Québec, comme l’indique une toute nouvelle étude du cabinet de recrutement ManpowerGroup.
Ainsi, plusieurs données issues d’un sondage mené auprès d’un échantillon représentatif d’employeurs montrent que le marché de l’emploi ne va pas franchement gagner en dynamisme dans les prochains mois:
> À peine plus d’employeurs qui vont embaucher que d’employeurs qui vont licencier. La prévision nette d’emploi au 1er trimestre de 2021 est de seulement 7% au Canada. Ce qui signifie que l’écart entre le pourcentage d’employeurs anticipant une hausse de leurs effectifs pour le trimestre à venir et le pourcentage de ceux qui anticipent plutôt une baisse n’est que de sept points de pourcentage.
> Un dynamisme en berne. La prévision nette d’emploi au 1er trimestre de 2021 – 7% – ne représente qu’une hausse d’un point de pourcentage par rapport au quatrième trimestre de 2020. Pis, elle correspond à un recul de trois points de pourcentage en comparaison du 1er trimestre de 2020.
> Un optimisme en berne. Lorsqu’on leur a demandé au 3e trimestre de 2020 s’ils comptaient retrouver leur niveau d’embauche d’avant la COVID-19 lors du 1er trimestre de 2021, 23% des employeurs canadiens se sont montrés optimistes sur ce point. À présent, c’est-à-dire en plein 4e trimestre de 2020, ils ne sont plus que 14% à penser y parvenir.
> Un pessimisme galopant. Inversement, lorsqu’on leur a demandé au 3e trimestre de 2020 s’ils comptaient retrouver, un beau jour, leur niveau d’embauche d’avant la COVID-19, 24% des employeurs canadiens ont dit qu’ils n’y parviendraient «jamais». À présent, c’est-à-dire en plein 4e trimestre de 2020, ils sont carrément 34% à le dire.
Cela étant, la situation semble un petit peu moins préoccupante au Québec:
> Davantage en mode embauche. La prévision nette d’emploi au 1er trimestre de 2021 est de 9% chez nous. Ce qui est deux points de pourcentage de plus que la moyenne canadienne. Ce qui est également le meilleur score à l’échelle du pays, ex-aequo avec l’Ontario.
> Un bond remarquable, mais relatif. La prévision nette d’emploi du Québec représente un bond de neuf points de pourcentage par rapport au 4e trimestre de 2020. Ce qui est énorme. Toutefois, il convient de relativiser ce bond, car la prévision représente également un recul de huit points de pourcentage en comparaison du 1er trimestre de 2020.
Maintenant, y a-t-il des secteurs d’activités qui seront plus prompts à embaucher que d’autres lors du prochain trimestre? L’étude répond à cette interrogation par l’affirmative. Au Canada, les meilleures prévisions concernent:
1. L’administration publique (+14%)
2. Le transport et les services publics (+14%)
3. La fabrication de biens non durables (+12%)
4. La fabrication de biens durables (+11%)
5. L’éducation (+10%)
D’autres secteurs, en revanche, affichent des perspectives plus sombres, à l’image notamment de l’industrie minière (-2%).
«La seconde vague de COVID-19 occasionne toujours de l’incertitude, ce qui se reflète dans les intentions d’embaucher à court terme, dit Darlene Minatel, directrice nationale de ManpowerGroup Canada. Néanmoins, nombre de personnes à la recherche d’un nouvel emploi pourront tout de même tirer leur épingle du jeu, si jamais elles visent un secteur en mode embauche, dans une zone géographique favorable; c’est qu’il semble que les occasions d’embauche seront relativement restreintes dans l’ouest du pays, la prévision nette d’emploi n’y étant que de +1% pour le prochain trimestre.»
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Un rendez-vous hebdomadaire dans Les affaires et Lesaffaires.com, dans lequel Olivier Schmouker éclaire l’actualité économique à la lumière des grands penseurs d’hier et d’aujourd’hui, quitte à renverser quelques idées reçues.
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