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L’homme d’affaires québécois Paul Nassar achète Bentley

La Presse Canadienne|Mis à jour le 29 juillet 2024

L’homme d’affaires québécois Paul Nassar achète Bentley

Le détaillant Bentley, qui vend des bagages, des sacs à main, des sacs à dos et d'autres accessoires, a accepté d'être vendu à l'homme d'affaires québécois Paul Nassar. (Photo: Darryl Dyck / La Presse Canadienne)

Des documents déposés auprès du tribunal montrent que le détaillant de bagages Bentley a accepté d’être vendu à l’homme d’affaires québécois Paul Nassar.

Bien que la valeur et la plupart des termes de l’accord n’aient pas été révélés, les documents déposés au cours du mois de juillet indiquent que M. Nassar achètera tous les actifs de Bentley, assumera la plupart de ses baux et offrira des emplois à la majorité de son personnel.

Le détaillant Bentley, établi à Montréal, compte environ 700 employés et 130 magasins au Canada qui vendent des bagages, des sacs à main, des sacs à dos et d’autres accessoires.

M. Nassar est propriétaire de la chaîne Hart, à l’origine des magasins Méga Meubles et Maison en gros, et a récemment acheté le détaillant au rabais Korvette, établi à Trois-Rivières, qui vend des vêtements, des articles de cuisine, des produits électroniques et d’autres éléments.

Les demandes de commentaires sur l’accord envoyées à Bentley et à certaines entreprises de M. Nassar sont restées sans réponse.

Le changement de propriétaire chez Bentley a été présenté dans des documents soumis à un tribunal de Montréal dans le cadre d’un avis d’intention, un processus en vertu de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité qui donne aux entreprises en difficulté une chance de restructurer leurs opérations.

Raymond Chabot, un syndic supervisant le processus, a déclaré dans un rapport remis à la chambre commerciale de la Cour supérieure à Montréal que le spécialiste du redressement Hilco Canada et sa filiale HUK94, propriétaire de Bentley, avaient commencé à chercher un acheteur le 17 juin.

Le syndic a indiqué que comme beaucoup d’autres chaînes de vente au détail, Bentley a été confrontée à des tendances macroéconomiques défavorables, notamment un changement des préférences des consommateurs et un abandon général des canaux de vente au détail physiques au profit des canaux de vente en ligne. 

La COVID-19 a également exacerbé la situation. Cela a réduit le trafic dans les magasins, provoqué des fermetures obligatoires et entraîné de sérieuses perturbations de la chaîne d’approvisionnement, qui ont provoqué une «tension sans précédent» et une baisse des revenus.

Bentley faisait face à ces difficultés en négociant de meilleures conditions de loyer avec les propriétaires, mais elle a ensuite été frappée par une attaque de rançongiciel en octobre 2023. 

De nombreuses données ont été perdues et l’entreprise fonctionne depuis avec un système comptable plus rudimentaire, a indiqué Raymond Chabot devant le tribunal.

La vague de problèmes signifie que Bentley n’a pas atteint le seuil de rentabilité au cours de son dernier exercice financier et doit au moins 3 millions $ aux propriétaires et 7 millions $ aux fournisseurs, selon les documents déposés.

La situation l’a incité à déposer l’avis d’intention et à envisager de vendre l’entreprise.


D’autres restructurations

Bentley a contacté 22 acheteurs potentiels, dont des liquidateurs, selon des documents judiciaires. Quinze n’ont jamais répondu, sept ont refusé et quatre ont exprimé leur intérêt.

Deux des entités intéressées, qui ne sont pas nommées dans les documents judiciaires, souhaitaient liquider l’entreprise, mais M. Nassar tenait à la racheter et à la maintenir opérationnelle.

La transaction envisagée permettrait à un certain nombre d’employés de Bentley de conserver leur emploi et aux propriétaires de garder un locataire pour la plupart des emplacements existants, indique le rapport.
Bentley a déjà procédé à deux restructurations, notamment en janvier 2008, selon une requête déposée auprès du tribunal.

Des documents indiquent qu’un fonds de capital-investissement spécialisé dans les rachats de taille moyenne et la création de valeur à long terme avait finalement racheté la marque. 

Les documents ne nomment pas le propriétaire, mais un communiqué de presse de 2012 montre que Novacap était à l’origine de la vente.

Les documents judiciaires indiquent que début octobre 2019, le propriétaire a informé Bentley qu’il ne financerait plus ses opérations. Bentley a de nouveau fait un avis d’intention et a ensuite été vendue à Hilco.

«Malgré le fait que Hilco UK, par l’intermédiaire de HUK 94, ait investi massivement dans Bentley depuis son acquisition, les ventes n’ont pas répondu aux attentes ces dernières années et l’entreprise a été confrontée à de sérieuses contraintes de liquidités», indique la requête judiciaire.

Tara Deschamps