LE COURRIER DU «CASH». Vos interrogations. Stéphane Rolland cherche les réponses.
Q –«Je suis dentiste et je me demande quel est le processus à suivre pour s’incorporer et dans quel cas cela peut-il valoir la peine ?»– Manon
R. – En moyenne, le coût de l’incorporation peut avoisiner les 2000 $ à 4000 $, et les frais de comptabilité, autour de 5000 $, mais ces chiffres pourraient être différents, selon votre situation.
Chaque situation est différente, mais certains facteurs peuvent vous donner une idée s’il vaut la peine de pousser la réflexion plus loin.
L’une des principales raisons pour laquelle les professionnels s’incorporent est de pouvoir effectuer un report d’impôt en conservant une part de leurs revenus à l’intérieur de leur corporation à un taux d’imposition plus faible, explique Alexandre Hunault, fiscaliste à la Financière des professionnels.
L’âge et la capacité d’épargne jouent souvent un rôle déterminant dans la décision, ajoute le fiscaliste. Plus un professionnel a d’années devant lui avant la retraite et plus il est en mesure d’épargner un montant élevé (après avoir pleinement cotisé à son REER et à son CELI), plus il est probable que l’incorporation soit avantageuse.
Comme règle générale, Alexandre Hunault affirme qu’une personne de 40 ans qui souhaite prendre sa retraite à 65 ans devrait être en mesure d’épargner au moins 50 000 $par année (en plus d’avoir cotisé au maximum à son REER et à son CELI) pour que cela puisse valoir la peine. «Si on fait le même exercice pour une personne de 25 ans, le seuil d’épargne est de 10 000 $, ajoute-t-il. Ça montre que le nombre d’années où l’on peut reporter l’impôt fait toute une différence.»L’incorporation vient aussi avec ses désavantages. Il s’agit d’une structure complexe qui entraînera des coûts et de la paperasse, pré- vient-il. En moyenne, le coût de l’incorporation peut avoisiner les 2000 $à 4000 $, et les frais de comptabilité, autour de 5000 $, mais ces chiffres pourraient être différents, selon votre situation.
La personne qui souhaite s’incorporer devra consulter un avocat ou un notaire. Même si l’incorporation est une opération juridique relativement simple, Alexandre Hunault conseille de prendre un juriste qui a une bonne expérience auprès d’une clientèle pratiquant la même profession, car il serait mieux à même de comprendre vos besoins. Dans certains cas, un document manquant de précisions peut poser problème.
En cours d’entrevue, l’expert dit avoir déjà vu des clients dont la dette liée à leur clinique était contractée à l’extérieure de l’entreprise. La conséquence est que le particulier devait sortir l’argent de l’entreprise, somme qui était imposée au taux marginal d’imposition du particulier, pour effectuer le paiement de cette dette. «Ça lui coûtait donc beaucoup plus cher de rembourser sa dette. Il y a des conséquences à être mal conseillé.»
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