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Analyse de la rédaction

L’investisseur individuel est souvent son pire ennemi

Denis Lalonde|Édition de la mi‑juin 2022

L’investisseur individuel est souvent son pire ennemi

(Photo: 123RF)

BILLET. En tant que journaliste économique, j’encourage quiconque à s’intéresser à l’économie et à la finance et à bien comprendre dans quelle mesure l’épargne est importante. Cela peut valoir pour la retraite, l’achat d’une propriété ou pour payer les études supérieures de sa progéniture.

Certains choisissent d’enrichir leurs connaissances en lisant des bouquins sur le sujet. D’autres suivent des formations ou participent à des webinaires. Fortes de ces apprentissages, certaines personnes vont prendre une décision lourde de conséquences sur leur avenir, soit celle de gérer elles-mêmes une partie ou la totalité de leur épargne personnelle.

Pour que le jeu en vaille la chandelle, l’investisseur individuel doit générer un rendement supérieur à celui de l’indice de référence auquel son portefeuille se compare. Le mieux serait aussi de mieux performer que des professionnels de l’investissement, après frais de gestion et impôts, et en tenant compte de l’inflation.

Or, il semblerait que l’investisseur individuel, si connaisseur soit-il, oublie en règle générale une variante importante dans l’équation E lorsqu’il décide de gérer lui-même l’argent qui doit lui servir à s’assurer une retraite confortable:sa capacité à ne pas se laisser influencer par ses émotions lorsque vient le temps d’acheter ou de vendre des actions à la Bourse.

La firme de recherche Dalbar publie chaque année depuis 1994 le document «Quantitative Analysis of Investor Behavior»(QAIB) ou Analyse quantitative des comportements des investisseurs. Son objectif est de mesurer les rendements obtenus par les investisseurs individuels américains et de les comparer avec ceux du S&P 500 pour les actions et du Bloomberg Barclays Aggregate Bond Index pour les obligations.

Selon les résultats de l’étude, un investisseur individuel possédant un portefeuille de 100 000 $US au début de 2021 avait généré un rendement moyen de 18,39 % à la fin de l’année. Pas mal, sauf que le même montant investi passivement dans l’indice S&P 500 aurait quant à lui permis de générer un rendement de 28,71 %. Autrement dit, l’an dernier, chaque investisseur individuel aurait amélioré son rendement de 56 % en moyenne en… ne faisant rien !

Sur 30 ans, le rendement annuel moyen généré par les investisseurs individuels (7,13 %) est encore inférieur à celui du S&P 500 (10,65 %). Comme quoi une lecture sur les biais liés à l’investissement peut être aussi utile qu’un ouvrage expliquant les rouages de la Bourse avant de prendre la décision de gérer soi-même ses placements.

Dans ce numéro, Karl Rettino-Parazelli brosse un portrait de l’investissement autonome au Québec, qui semble montrer des signes d’essoufflement après deux années d’effervescence. Vous y trouverez quelques conseils pour garder les pieds sur terre, dans les bons comme dans les mauvais moments.