M. Legault, vous n’avez aucune considération pour les parents!
Le courrier des lecteurs|Publié le 17 novembre 2023(Photo: 123RF)
Un texte de Kévyn Gagné, CRIA, M. Sc., directeur des ressources humaines, Franklin Empire
COURRIER DES LECTEURS. M. Legault et la grève, la grève et les syndicats, les syndicats et Legault, Legault et les négos…
Étant en RH, je ne suis pas fort en mathématique, mais comme me le font remarquer mes enfants de 8 ans et de 10 ans, M. Legault doit aussi être en RH puisqu’il ne sait pas compter.
1. « Moi, j’ai une responsabilité aussi face aux contribuables, face à la capacité de payer des contribuables.» (La Presse, le 30 octobre 2023)
2. M. Legault a rappelé qu’«un pour cent de plus, c’est 600 millions par année de plus». «Donc, faites un calcul, je ne pense pas que les Québécois souhaitent qu’on augmente les impôts», a-t-il laissé tomber. (La Presse, le 30 octobre 2023)
Nous sommes 8 814 007 Québécois, dont 5 676 220 Québécois payant des impôts. Le 600 millions dont vous parlez représente 105,70$ dans mes poches. Au Québec, en 2023, environ 4 935 843 Québécois ont des enfants et un peu plus de 900 000 enfants fréquentent l’école primaire et secondaire.
Au Québec, en 2023, le salaire annuel moyen avant impôt est de 59 730,84$, soit 28,72$ par heure
Puisqu’une journée de travail représente 8 heures, et qu’une journée de grève représente une journée travaillée, eh bien, ces 24 heures de grève pour une personne gagnant le salaire moyen, représente 689,28$ en possible perte de salaire.
Les parents des 900 000 élèves ne prendront pas tous des congés ou ne prendront pas tous 3 journées pour demeurer avec leurs enfants à la maison. Dans le meilleur des cas, 50% se tourneront vers les grands-parents.
Dans le meilleur des cas économiques (et non familiaux), disons que ces 450 000 élèves n’ont qu’un seul parent qui gagne le salaire moyen et qui ne pourra prendre qu’une seule journée de «congé».
Ces 450 000 parents gagnant le salaire moyen perdront près de 103 392 000$ en salaire le 21 novembre prochain.
Et le 22, et le 23, et le…
Je vous perds avec tous ces chiffres, le gouvernement en fait tout autant avec ses chiffres quand il nous les présente.
À retenir:
1. Il nous en couterait environ 105,70$ annuellement à chacun de nous pour accorder 600 millions de plus aux employés syndiqués.
2. Une journée de grève coutera, en perte de salaire, minimalement 229,76$/jour à chaque parent.
3. 600 millions supportés par 5 676 220 Québécois ou 103 millions quotidiennement supportés par les parents pour un investissement en éducation qui devrait être profitable à tous.
Monsieur Legault vous dites que les Québécois n’ont pas la capacité de payer… nous avez-vous consultés avant de déclarer ceci à ces mêmes Québécois?
M. Legault, nous avez-vous demandé si nous avions le luxe de nous priver de notre salaire? Nous avez-vous consultés sur notre capacité de profiter des services pour lesquels notre incapacité financière paie déjà?
Nous n’avons pas la capacité de payer 105,70$, mais avons la capacité de payer 229,75$ ? À ce que je sache, votre position oblige les parents à devoir débourser 124$ de plus.
Considérant que mes enfants se trouvent dans des classes jumelées par manque de professeurs; considérant que la surveillante du dîner vient faire des remplacements dans les classes jumelées de mes enfants pour remplacer le professeur absent; considérant l’année ou l’année et demie d’enseignement abîmée à cause de la COVID-19; considérant les piètres compétences de certains enseignants… M. Legault, je crois que beaucoup de Québécois ont la capacité de payer et veulent payer.
Mais vous, avez-vous la capacité de comprendre que vous ne parlez ni au nom des parents, ni au nom des syndiqués, ni au nom de mes enfants puisque ce sont eux finalement qui paient?
Mais Kévyn, pourquoi as-tu une montée de lait contre le politique aujourd’hui? Quel est le lien avec ton merveilleux monde du travail?
Tout, puisque la gestion de l’absentéisme, du télétravail, de la présence des enfants au travail, de la jalousie de ceux et celles n’ayant pas d’enfants envers les accommodements proposés aux parents, et des gestionnaires en beau joualvère tombent dans la cour du professionnel RH.