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COURRIER DES LECTEURS. Un texte de Samuel Emond, analyste marketing en intelligence de marché à Soucy International et consultant en gestion de la relation client et en comportement des consommateurs
L’année 2022 sera difficile pour les consommateurs québécois. Sur toutes les plateformes, on nous annonce des hausses de tarifs et des pénuries de produits sur les tablettes. On voit en gros titre que le coût de la vie augmentera, on observe que les prix immobiliers sont en fulgurante ascension et lorsqu’on se rend au supermarché, le panier d’épicerie coûte de plus en plus cher alors que les produits achetés demeurent toujours les mêmes.
Force est de constater que de sérieux problèmes surviendront demain. Lorsqu’on regarde toutes ces statistiques sur le taux d’endettement des ménages qui augmente et les indices de consommation qui augmentent année après année à coup de milliards de dollars, nous heurterons bientôt un mur! Plusieurs ménages devront faire des choix déchirants et se tourner principalement vers une consommation axée sur les besoins de base.
Dans le contexte de surconsommation actuel, les Québécois devront avoir une prise de conscience rapide quant à leur consommation avant d’atteindre le fond du gouffre financier. Bien que le rêve américain (grosse voiture, grosse maison, voyages et dépenses sans compter sur les cartes de crédit) soit attirant, ce n’est qu’une minime partie de la population qui peut s’offrir ce rythme de vie et non pas l’ensemble des ménages. À voir le rythme effréné de la hausse des prix des biens de consommation, il faudra bientôt être très fortunés pour vivre une vie confortable financièrement.
Lorsque je regarde les gens consommer et dépenser sans compter dans les centres commerciaux et sur les médias sociaux, j’éprouve une certaine anxiété financière pour eux. La quête de popularité sur les médias sociaux amène les gens à surconsommer pour obtenir un rythme de vie au-delà de leurs moyens. Tout ça pour obtenir le plus de mentions « j’aime » sur leurs photos au Mexique ou encore pour avoir une piscine plus grande que celle du voisin.
Selon moi, 2022 devrait être l’année pour revoir ses priorités de consommation et établir un plan de dépenses basé sur nos véritables besoins. Si tout coûte plus cher, à quoi bon l’acheter maintenant? Ne serait-ce pas plutôt le temps de remettre ses priorités aux bons endroits et de diminuer notre consommation? Nous sommes paradoxales puisque la majorité des gens sont d’avis que nous devons consommer de façon plus responsable, mais à voir aller la population, j’en conclus que malgré la bonne intention, la population n’arrive pas à freiner leur dépendance devant des biens de consommation. Trop souvent, nous avons la mauvaise habitude d’économiser à un endroit pour dépenser ailleurs. De cette façon, notre pouvoir d’achat n’augmente pas.
Pour un individu comme moi qui se retrouve parfois dans le siège du consommateur et parfois dans le siège du consultant marketing, qui aide les entreprises à faire augmenter la facture de leurs clients, je me retrouve entre l’arbre et l’écorce. Cependant, force est d’admettre qu’en tant que consommateur, nous devons résister aux publicités qui nous envahissent et réfléchir longuement avant de faire une dépense regrettable. Si vous êtes de nature impulsive comme je peux parfois l’être, faîtes de 2022 l’année où vous vous conscientiserez davantage à l’impact de vos dépenses et où vous consommerez de façon plus responsable et plus intelligente. Pourquoi ne pas en profiter pour encourager les entreprises québécoises qui ont souffert au cours des deux dernières années? Que ce soit dans votre panier d’épicerie, dans vos loisirs, dans vos vêtements, ainsi que dans vos désirs les plus extravagants, les entreprises d’ici ont besoin de vous.
En terminant, sans vous prodiguer de conseils financiers, avec l’argent que vous épargnerez aujourd’hui, je vous suggère d’ouvrir un compte de placements et profitez s’en pour la faire fructifier. Vous verrez que dans quelques années, vous serez plus riches et dans une situation financière beaucoup plus confortable.
Après tout, malgré l’inflation et la hausse du prix des biens de consommation, vous êtes le seul responsable de ce que vous ajoutez dans votre panier d’achats.