Hier, Apple a mis à jour la page de son site dédiée à son programme de tests de logiciels bêtas afin d’ouvrir les vannes pour le public intéressés à voir de près les versions préliminaires de macOS Catalina, iOS 13, iPad OS et tvOS 13. Ça ne vient pas sans un léger risque de perdre certaines données, et un risque plus grand de devoir forcer le redémarrage de ses appareils qui risquent de «quitter inopinément», pour reprendre une expression populaire sur les Mac d’une autre époque.
Outre le mode obscur introduit à peu près partout cet automne, quelques nouveautés plus importantes sont introduites par Apple dans ses nouveaux logiciels. En un mot : avec iPad OS, Apple rapproche sa tablette de son Mac et l’éloigne un peu plus de son iPhone, afin d’insister sur son rôle de remplaçant d’un PC, tout en le positionnant aussi comme périphérique d’appoint pour ses Mac.
Après avoir installé tout ça au courant du weekend afin de voir de quoi il retourne, voici nos premières impressions.
macOS Catalina : une polyvalence accrue
Apple fait plusieurs coups d’un seul geste en rapprochant les plateformes du iPad et du Mac. D’abord, elle peut transformer iTunes en trois services distincts reproduisant les applications Music, Balados et TV de ses mobiles. Évidemment, on a fait grand cas de la disparition d’iTunes, mais c’est plutôt une refonte, puisque tout ce qui s’y trouvait est encore présent, mais plus éclaté. Sur macOS Catalina, plus personne ne verra iTunes surgir au moment de brancher un iPhone ou un iPad via USB. Les réglages sont intégrés au Finder, désormais.
Ensuite, on pourra voir apparaître de nouvelles applications sur macOS produites par des tiers qui ont déjà leurs propres applis sur iOS. L’exemple parfait est Twitter, qui a récemment retiré Twitter sur macOS faute d’employés suffisants pour gérer cette version additionnelle. Avec ce qu’Apple appelle son projet Catalyst, l’équipe de développeurs de Twitter n’a pris que quelques jours à produire une version pour macOS de son appli pour iPad, qui sera offerte au public quand macOS Catalina sera en version finale (soit cet automne).
Enfin, et c’est l’élément le plus intéressant si vous rêvez d’un écran d’appoint pour votre portable, Apple introduit Sidecar, une fonction qui utilise un iPad comme second moniteur pour Mac. Dans la plupart des cas, la tablette agit comme un second moniteur non-tactile à laquelle s’ajoute la Touch Bar des MacBook Pro et quelques raccourics. Certaines applications peuvent en revanche tirer profit de l’écran Retina et du stylet Apple Pencil pour ajouter une interface de plus à leur logiciel pour Mac.
Pensez à de la retouche photo qu’on fait à l’écran avec la souris, puis qu’on peut continuer sur l’iPad avec stylet. Ça procure une polyvalence additionnelle à cette configuration, par rapport à l’utilisation d’un moniteur externe classique.
Pour Apple, ça renforce l’écosystème, puisque les gens qui achètent un Mac seront peut-être tentés d’acheter un iPad plutôt qu’un tel moniteur. Ça accroit non seulement la polyvalence de l’ordinateur, mais ça va aider les ventes de la tablette…
iPad OS : pas très loin d’un Mac complet
Parlant du iPad, celui-ci a droit à un système logiciel distinct, désormais. Appelé iPad OS, il rapproche l’appareil d’un outil de productivité, plutôt qu’un outil de consommation de contenu numérique.
La principale nouveauté est cachée dans les entrailles de Safari, le navigateur qui affiche le web comme s’il était sur un ordinateur personnel. Ça rend la navigation plus naturelle, vu la taille de l’écran.
Celui-ci est mieux exploité par le système pour afficher des fenêtres en côte-à-côte, aussi. On peut notamment ouvrir deux fenêtres de la même appli (pensez à deux documents Word…), ce qui est la moindre des choses. La gestion des fichiers est aussi plus naturelle, et permet une interaction plus directe entre un périphérique externe branché à l’iPad et certaines applications, comme Photoshop, notamment, pour récupérer les photos directement dans la mémoire de la caméra.
Et pour bien faire tout ça vient avec de nouveaux raccourcis tactiles pour accélérer la gestion du contenu, incluant une meilleure intégration de l’Apple Pencil.
Tout ça apporte des économies de temps et de bidouillage qui rendent l’iPad plus près d’un MacBook allégé que jamais. Pour Apple, qui est critiquée pour le prix élevé de ses appareils depuis quelques années, c’est un moyen d’ajouter à ses MacBook des iPad qui pourraient servir d’entrée de gamme à moindre coût…
On verra bien si ça suffira à relancer un marché au ralenti, cette année. On a le temps de voir venir, tout ça sera officiellement livré sur les appareils d’Apple l’automne prochain. Mais si ça vous intrigue, il y a toujours les bêtas…
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