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Main-d’oeuvre: les attentes des chambres de commerce sont grandes

Catherine Charron|Publié le 21 septembre 2021

Main-d’oeuvre: les attentes des chambres de commerce sont grandes

Elles s'inquiètent aussi des conséquences qu’aura l'endettement des derniers mois sur les PME. (Photo: Jason Hafso pour Unsplash)

Quelques heures après une élection qui s’est terminée au petit matin mardi, les chambres de commerce du Québec attendent maintenant d’un pied ferme le nouveau gouvernement fédéral afin qu’ils s’attaquent de front à un enjeu de taille: la pénurie de main-d’œuvre.

«Bien que les détails divergeaient, il était rassurant de constater que tous [les partis] s’entendaient pour dire qu’il était essentiel d’y réagir», a écrit à Les Affaires Pierre Graff le président-directeur général du Regroupement des jeunes chambres de commerce du Québec (RJCCQ).

 

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Michel Leblanc, le président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain (CCMM), martèle l’importance d’agir rapidement dans ce dossier, rappelant que de nombreuses PME souffrent quotidiennement de ces conséquences. «Certaines doivent réduire les heures d’ouverture ou refuser des contrats. La reprise des activités de certains secteurs en est menacée», a-t-il souligné.

En matière d’immigration, ce dernier souhaite qu’Ottawa révise sa procédure pour accueillir les travailleurs temporaires et régulariser le statut de 51 000 dossiers d’immigrants demandant leur résidence permanente au Québec et qui se trouvent dans les limbes. Même son de cloche du côté du RJCCQ.

Le président-directeur général de la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ), Charles Milliard, tout comme ses homologues, se réjouit néanmoins de voir revenir le parti de Justin Trudeau au pouvoir, forts de leurs expériences positives avec les équipes précédentes mises en place sous la bannière libérale. «Avec le résultat d’hier soir, nous sommes dans la continuité. […] Nous pourrons donc poursuivre le travail avec eux pour accélérer la relance économique», indique-t-il.

Or, la CCMM, le RJCCQ et la FCCQ — bien qu’elles saluent l’aide et les investissements faits depuis le début de la pandémie pour aider les PME — s’inquiètent des conséquences qu’auront les importantes dépenses des derniers mois sur l’endettement des entreprises.

Le plan de gestion de dette, qui n’a toujours pas été présenté rappelle le président-directeur général de la FCCQ, devra donc rapidement être adopté. Michel Leblanc de la CCMM a d’ailleurs réitéré les inquiétudes de son organisation «face à la tentation d’alourdir le fardeau fiscal des particuliers et des entreprises pour résorber les lourds déficits anticipés.»

Pierre Graff se préoccupe des conséquences de la pandémie sur la fibre entrepreneuriale des Canadiens. Afin d’alimenter ce feu, et d’en éviter la détérioration, les élus devront selon lui réviser « les programmes de prêts du gouvernement, afin de diminuer l’endettement, et en mettant en place des mesures capables d’inciter plus de gens à se lancer en affaires.»

Les décisions du prochain gouvernement sur le transfert d’entreprise et une réforme de l’assurance-emploi sont aussi dans la mire de la FCCQ.

Michel Leblanc espère voir le nouveau gouvernement minoritaire et les partis d’opposition collaborer à «la relance post-pandémique, l’accélération de la transition énergétique et l’adaptation de notre société aux changements climatiques [car ces chantiers] nécessitent l’engagement de tous.»