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Même 25% moins cher, vous paierez plus pour votre sans-fil

Alain McKenna|Publié le 24 janvier 2020

Même 25% moins cher, vous paierez plus pour votre sans-fil

Le Parti libéral du Canada s’est fait élire entre autres grâce à une promesse de réduire de 25% la facture de sans-fil des Canadiens. Ces dernières semaines, le gouvernement en a rajouté, promettant une baisse réelle, d’ici deux ans, par rapport à octobre 2019. Une façon de dire qu’on ne tiendra pas compte des baisses de tarifs des mois précédents les élections fédérales.

Le prix du sans-fil va-t-il baisser de 25% d’ici deux ans? Oui, très certainement. Il a déjà baissé de 28% depuis 2016.

Alors, paierez-vous moins cher pour l’utilisation de votre sans-fil? Non. Vous paierez très certainement plus. Ces dix dernières années, le revenu moyen par utilisateur, le barème indicateur de la santé financière et économique des fournisseurs de services de télécommunications au pays (et qui permet de comparer le prix des services avec d’autres marchés ailleurs sur la planète), n’a cessé de monter. Il est passé d’environ 61$ par utilisateur par mois, à un peu plus de 70$ par utilisateur par mois.

Si le passé est garant de l’avenir, et il y a fort à parier que c’est le cas, le coût des services sans fil continuera donc de baisser, mais votre facture, elle, grimpera.

«C’est simplement qu’on vous vendra davantage de services sans fil», résume Nadir Marcos Mechaiekh Simon, un des cofondateurs du comparateur de prix en ligne PlanHub.ca. De passage à Une Tasse de Tech, l’entrepreneur montréalais en a profité pour donner quelques conseils aux consommateurs, aux travailleurs et aux entreprises intéressés à réduire leur facture de sans-fil. Pour vrai.



Tout est une question de «timing»

On recommande souvent aux gens d’appeler le service à la clientèle de leur fournisseur afin de voir s’il n’y a pas de nouveaux forfaits, ou même des offres spéciales, qui conviendraient mieux que leur forfait actuel. Ce n’est pas une mauvaise idée, mais elle est encore meilleure quand on le fait au bon moment.

«Dans le sans-fil, il y a trois moments dans l’année où ça vaut la peine d’appeler son fournisseur: durant la rentrée scolaire, dans la semaine du Vendredi fou, et durant la période du Boxing Day», indique M. Mechaiek Simon. On peut lui faire confiance: son site se charge de repérer les meilleures aubaines dans le marché du sans-fil, partout au Canada, et comme ça varie beaucoup dans le temps et selon le lieu, il doit réviser les données plus que régulièrement.

Les moments où magasiner un forfait d’accès à Internet ne sont pas les mêmes. C’est durant la saison du déménagement, donc au printemps, que les prix sont les plus intéressants. Ajoutons à cela qu’il est à peu près toujours plus avantageux pour le consommateur de magasiner ses services séparément, plutôt qu’en un seul bouquet de services (télé, téléphonie, internet…) auprès d’un seul et même fournisseur.

Ça prendra plus de temps, mais en pouvant faire affaires avec des fournisseurs indépendants, dans certains cas, il est possible d’épargner davantage, au total, que ce que les rabais offerts par la convergence des services chez un seul fournisseur donneront en fin de mois.

Coupez les frais excédentaires

En 2018, les fournisseurs de sans-fil ont empoché 1,4 milliard $ en frais excédentaires, cette espèce de pénalité imposée aux utilisateurs qui consomment davantage de minutes d’appel, de textos ou de kilooctets de données mobiles que ce que comprend leur forfait mensuel.

Là-dessus, l’entrée sur le marché de nouveaux services de données illimitées, un nom trompeur vu qu’il y a quand même une certaine limite (le fournisseur ralentit le débit après un certain volume de données mobile préétabli), est à l’avantage des consommateurs. C’est un signe que «les fournisseurs commencent à réaliser qu’ils doivent s’imposer des limites, se contrôler, pour faire plaisir à leurs clients», ajoute le porte-parole de PlanHub.

D’ailleurs, un rapport tout récent de la firme PwC plaçait ces forfaits illimités au sommet d’un palmarès des meilleures offres parmi les pays du G7. On n’en a pas l’habitude, mais la combinaison de prix, de disponibilité et de couverture géographique de ces forfaits est avantageuse, au Canada, comparativement à d’autres marchés où c’est plus limité.

Pour une fois qu’on peut féliciter les fournisseurs, ne nous gênons pas. D’ailleurs, la popularité de ces forfaits de données illimitées serait bien au-delà des attentes de ces derniers…

Négociez!

Si vous parlez à un représentant du service à la clientèle de votre fournisseur, n’ayez pas peur de négocier. Deux arguments sont particulièrement convaincants pour obtenir gain de cause: avoir en main une offre plus abordable d’un fournisseur rival, et rappeler à ce même représentant qu’il n’est pas légalement possible de limiter une offre spéciale aux nouveaux clients uniquement.

En d’autres mots, on ne peut pas vous refuser de vouloir opter pour un forfait moins cher même si vous êtes déjà client. Dans le pire des cas, des agents vont jusqu’à suggérer, à mots couverts, de vous désabonner, puis de rappeler la semaine suivante…

Évidemment, c’est une mesure plutôt radicale. Mais réviser la teneur de son forfait au bon moment, au moins une fois l’an, permet effectivement d’avoir droit au meilleur tarif plus facilement.

L’idée, c’est d’éviter d’acheter des services supplémentaires, car c’est de cette façon que le fournisseur, et même le gouvernement, on le sent, pourra dire qu’il a réduit vos coûts de services sans-fil, tout en vous envoyant une facture mensuelle dont le solde à payer sera encore plus élevé qu’avant.

C’est qu’ils sont rusés, ces gens d’affaires. Les politiciens également…

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