Le titre de Metro a plutôt mal terminé l’année en s’approchant du niveau de 65$ en décembre. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Bien que le cours de l’action de l’épicier-pharmacien Metro (MRU, 68,84$) touchait un nouveau sommet historique en mai dernier, force est d’admettre que le titre a évolué en dents de scie durant toute la dernière année. Il a plutôt mal terminé l’année en s’approchant du niveau de 65$ en décembre alors que l’ensemble des marchés boursiers profitait d’un solide rallye de fin d’année.
«Ça ne regarde pas bien», annonce d’entrée de jeu Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles. Le graphique des fluctuations hebdomadaires du titre depuis 3 ans (ligne rouge) montrent la formation d’un double sommet à 79 $ lors du 4e trimestre 2022 et du 2e trimestre 2023. Le fait que le titre se soit arrêté une 2e fois à ce même niveau constituait un premier signe avant-coureur que la suite allait probablement être difficile, explique l’analyste.
Puis, au début du 3e trimestre, les moyennes mobiles de 10 semaines (ligne noire) et de 40 semaines (ligne grise) se sont croisées, la plus courte passant en dessous de la plus longue, signalant ainsi qu’une tendance baissière s’installait. Enfin, au 4e trimestre, le cours de l’action enfonça le niveau de 68 $, niveau qui s’était avéré un solide point de support qui avait freiné tous les reculs du titre au cours des 12 mois précédents.
Monica Rizk croit que le titre pourrait se négocier pendant un certain temps entre 65 $ et 72 $ avant d’adopter une tendance plus claire. Toutefois, elle souligne qu’il ne faudrait pas qu’il enfonce le niveau de 65 $, car alors les perspectives s’assombriraient.
Le fait d’avoir enfoncé le niveau de support de 68 $ est significatif, signale également Dennis Mark, analyste technique à Banque Nationale Marchés financiers. Il constate que cette brisure est survenue alors que le volume de transactions était relativement élevé, ce qui indique que les vendeurs ont pris le contrôle des négociations, selon lui. La tendance positive à long terme dont profitait le titre s’est maintenant inversée vers le bas, conclut-il. Le cours de l’action semble avoir trouvé un niveau de support temporaire autour de 66 $. Mais il craint que le titre risque de tomber éventuellement dans les bas 50 $.
Des résultats pas si mauvais
À la mi-novembre, l’épicier-pharmacien a dévoilé ses résultats financiers du 4e trimestre de son année financière 2023. Ceux-ci n’ont pas été mauvais, rapporte Chris Li, analyste à Valeurs mobilières Desjardins. Les bénéfices par action ajustés ont été de 1,11$ alors que la prévision du consensus des analystes se situait à 1,07$. Du côté des épiceries, les ventes des magasins comparables (ouverts depuis plus d’un an) pour le trimestre ont augmenté de 6,8% sur un an, ce qui excédait la prévision du consensus qui tablait sur 5%. Les ventes de produits pharmaceutiques ont pour leur part augmenté de 5,5% alors que les analystes dans l’ensemble prévoyaient une hausse de 4,0%.
Chris Li explique que le désaveu actuel des investisseurs envers le titre provient des perspectives pour l’année 2024 émises par la direction. Celle-ci prévoit une croissance du bénéfice par action ajusté nulle à légèrement négative, causée par les coûts du développement de ses centres de distribution automatisée à Montréal et à Toronto. La recommandation de l’analyste pour les prochains 12 mois est néanmoins de « conserver » le titre en vue d’un cours cible de 77,00 $.