Par rapport à 2019, le bénéfice net moyen de ce palmarès a augmenté de 15 % en 2020, tandis que les liquidités ont bondi de 40 %. (Photo: 123RF)
BLOGUE INVITÉ. Les minières figurent parmi les rares industries à émerger de la pandémie en grande forme financière et opérationnelle. En effet, 2020 aura été l’année de tous les records financiers pour les 40 plus importantes sociétés minières de la planète.
Par rapport à 2019, le bénéfice net moyen de ce palmarès a augmenté de 15 % en 2020, tandis que les liquidités ont bondi de 40 %. Quant à la capitalisation boursière, elle s’est accrue de près des deux tiers (64 %).
Et au rythme où vont les choses, les résultats de 2021 devraient s’avérer tout aussi prometteurs.
Les prévisions de PwC indiquent que le Top 40 affichera des revenus et des niveaux de BAIIDA (bénéfice avant intérêts, impôts et dotations aux amortissements) records depuis les 18 ans de la publication du bilan annuel sur les mines dans le monde.
Avec tant de succès, une question cruciale se pose : que feront les minières de tout cet argent ?
Chose certaine, les 40 plus grandes sociétés minières n’ont jamais été dans une position financière aussi solide pour imaginer l’avenir et entreprendre les virages opérationnels et technologiques qui s’imposent.
Le monde est au seuil d’une transition marquante vers une économie durable à faibles émissions de carbone.
Huit des dix plus grandes économies mondiales se sont fixé des objectifs ambitieux de carboneutralité dans plusieurs domaines. De nombreuses entreprises mondiales, dont plusieurs figurant au palmarès dévoilé dans notre rapport, ont pris des engagements similaires.
Dans l’univers minier, ces objectifs trouvent leurs assises dans la façon de gérer les enjeux reliés aux questions environnementales, sociales et de gouvernance (ESG).
Une nouvelle culture à implanter
Au cours des dernières décennies, l’industrie minière a consacré des efforts considérables pour intégrer la santé et la sécurité dans la gestion quotidienne de leurs opérations.
Ces préoccupations sont maintenant bien intégrées à la culture des entreprises. Or, le prochain « chantier structurel » pourrait bien s’appeler ESG.
En effet, la « voie ESG » est un incontournable pour construire la confiance des marchés, prospérer et produire des résultats durables.
Ce n’est d’ailleurs pas anecdotique.
Selon le classement MSCI (Morgan Stanley Capital International), les entreprises aux notes ESG élevées ont livré à leurs actionnaires un rendement moyen de l’ordre de 34 % au cours des trois dernières années.
C’est 10 % supérieur à l’indice général du marché.
Parlant de marché, les investisseurs sont de plus en plus attirés par les entreprises qui adoptent activement, et de manière officielle, des politiques en matière d’ESG.
C’est dire qu’au-delà du potentiel de leurs rendements financiers, les considérations ESG deviennent maintenant stratégiques pour boucler une transaction.
La route est donc tracée : les grandes minières doivent s’éloigner du charbon thermique, remplacer cette source de revenus par des activités orientées vers les principes ESG en privilégiant des ressources énergétiques renouvelables pour y arriver.
Une implication sociale assumée
Au-delà des attentes environnementales, la voie ESG offre également un cadre pour permettre aux sociétés minières de participer au développement des communautés locales et régionales où elles œuvrent.
Mais cela exigera un (autre) changement de culture.
La voie ESG offre un cadre pour permettre aux sociétés minières de participer au développement des communautés locales et régionales où elles œuvrent. (Photo: 123RF)
Ainsi, les minières contribuent depuis toujours à la vitalité des communautés par le biais des impôts et des redevances qu’elles paient, des sommes qui servent à financer les hôpitaux, les écoles, les infrastructures et les services publics.
Mais elles ont encore de la difficulté à être transparentes concernant ces contributions.
Non seulement devraient-elles être fières de jouer ce rôle social, mais elles devraient même se joindre aux gouvernements locaux pour favoriser la création de politiques favorables au développement durable.
Une gestion en phase avec l’époque
Depuis plusieurs années, le changement fait partie de la normalité, mais la COVID-19 a suscité l’incertitude à plusieurs niveaux.
Les éventuelles vagues du virus, stimulées par de nouveaux variants, continuent d’émerger dans le monde et de nombreuses mesures sanitaires sont toujours en vigueur.
Beaucoup plaident pour des modalités de travail flexibles et à distance. Le développement des technologies numériques et de l’automatisation façonnent déjà l’avenir des entreprises; les minières n’y font pas exception.
Cette nouvelle normalité et le développement d’une économie durable créent un paysage instable, mais extrêmement favorable à des changements transformationnels.
Grâce à leur excellente situation financière, les 40 plus importantes sociétés minières de la planète sont mieux placées que la plupart des autres entreprises pour effectuer le virage ESG et assurer leur croissance à long terme.
Reste à espérer qu’elles trouveront l’inspiration et l’audace de passer à l’action. C’est ce que nous explorerons au retour de la période estivale.
Bon été à tous!