MAUDITE JOB! Vos interrogations. Les solutions d’Olivier Schmouker.
Q. «Je fais croire à mon patron et à mes collègues que le télétravail a du bon, mais en vérité, je déteste ça. Je n’arrive pas à me concentrer. Je ne suis pas efficace. Je sens ma motivation fondre à vue d’oeil. Ça ne peut plus durer comme ça…» – Mathieu
R. – Cher Mathieu, il est parfaitement normal de ne pas aimer la façon de travailler qui nous est imposée depuis l’avènement de la COVID-19. C’est une situation subie, et donc pénible. Fort heureusement, il y a moyen de s’y adapter…
La clé, c’est de prendre le temps d’aménager votre nouveau coin de travail afin de vous permettre de renouer avec votre productivité d’antan. Ce qui peut se faire à l’aide de quelques conseils pratiques issus du dernier livre de Marie Kondo, Joy at work – Organizing your professional life, promis à un vif succès après son bestseller planétaire The life-changing magic of tidying up. La reine japonaise du rangement préconise les mesures suivantes :
– Faire le vide. Pour Marie Kondo, peu importe que votre bureau soit habituellement épuré comme le sien – ne se trouvent à côté de son portable que sa paire de lunettes, son chargeur de cellulaire et son diapason – ou encombré comme l’étaient ceux d’Albert Einstein et de Steve Jobs.
L’important est de veiller à le vider de tout ce qui n’est pas utile dans l’immédiat. Les documents qui s’accumulent sur le coin de la table ? Rangez-les dans des dossiers, sur une étagère. Même chose pour tous vos carnets et autres factures. Pourquoi ? Parce que «tout ce qui encombre le bureau encombre également le cerveau», dit-elle, études scientifiques à l’appui.
– Faire le silence. Chez soi se trouvent nombre d’éléments perturbateurs insoupçonnés : le ronflement récurrent du réfrigérateur, le bruit du voisin qui bricole à côté, etc. D’où la nécessité de se créer «une bulle de travail». Cette bulle peut consister à porter un casque antibruit comme celui d’un ouvrier de la construction, à s’isoler dans le coin le plus tranquille de la maison (surtout pas la cuisine !), ou encore à écouter de la musique propice à la concentration.
– Faire la lumière. Autre point crucial : l’intérieur de vous-même, cher Mathieu, qui doit, lui aussi, être aménagé adéquatement. Dressez la liste exhaustive de tout ce qui ne vous convient pas dans le télétravail, puis trouvez des solutions potentielles en vous demandant : «Quel est malgré tout l’aspect positif de ce point négatif ?» Corrigez ensuite le tir, en vous appuyant sur le positif. «Au fond, l’idée de simplifier sa vie au travail est d’entamer un dialogue avec soi-même», dit Marie Kondo, et donc de profiter de cette période de confinement pour faire toute la lumière sur soi.
Furieusement tactile
Q. – «Je souffre tellement de ne plus voir mes collègues. De ne plus jaser à côté d’eux. De ne plus pouvoir leur faire la bise ou un câlin…» – Mélanie
R. – Chère Mélanie, vous comme moi, nous sommes avant tout des animaux sociaux, comme le disait Aristote. Et l’animal en nous a quotidiennement besoin de contacts humains, et même tactiles, sans quoi il se sent malheureux.
La solution ? Accordez un peu de détente à votre corps et à votre système nerveux, préconise Emma Seppälä, directrice scientifique à l’Université Stanford et directrice de programme à la Yale School of Management, dans son livre The Happiness Track.
«En cas de carence affective ou tactile, il est bénéfique de retrouver un certain équilibre en prenant soin de soi physiquement, dit-elle. Ça peut consister à souvent marcher dehors, en s’émerveillant des premiers bourgeons et du chant des oiseaux. À suivre chaque jour un cours de danse en ligne, sans peur du regard de l’autre. À prendre soin de son corps, en passant des heures à se faire belle, à bien manger et à bien boire.»
Le principe est simple : se faire plaisir comme on ne s’est jamais fait plaisir, en attendant le jour où nous pourrons enfin vivre normalement, nous côtoyer en toute simplicité. Oui, ce jour tant attendu où chacun de nous pourra sortir de son confort pour trouver du réconfort.