La fondatrice d'Eli, Marina Pavlovic Rivas. (Photo: courtoisie)
Avec deux millions de dollars récoltés en financement, l’entreprise montréalaise Eli a le vent dans les voiles depuis sa participation au Défi Start-up Les Affaires 2020.
«Initialement, on visait un million de dollars. Puis, on a vu le momentum. On a dû refuser de l’argent!», a expliqué en entrevue la fondatrice Marina Pavlovic Rivas, dont la société veut commercialiser un appareil permettant aux femmes de déterminer leur taux d’hormones afin de connaitre leur fertilité, grâce à un simple échantillon de salive.
«On ne voulait pas aller à un certain niveau de dilution. On a dû refuser une somme assez importante. Comme on veut faire d’autres rondes de financement dans le futur, on ne veut pas trop diluer l’actionnariat», a-t-elle précisé.
La présidente d’Eli était cependant très heureuse d’avoir récolté autant.
«On est dans un type d’entreprise où les factures peuvent monter rapidement», a souligné celle qui a embauché trois personnes et qui compte en engager d’autres d’ici la fin de l’année.
Bien entourée
Mais l’argent n’est pas tout. La patronne d’Eli s’est réjouie de la qualité des partenaires qui ont misé sur son projet. Il s’agit essentiellement de fonds de capital de risque, dont un provenant de Hong Kong, Vectr Venture.
«Pour ce fonds-là, c’était leur tout premier investissement du Canada», a-t-elle décrit fièrement.
Marina Pavlovic Rivas est aussi très heureuse de pouvoir compter sur Steven Arless comme investisseur siégeant aussi au conseil d’administration.
«C’est un des entrepreneurs les plus reconnus au Canada en technologies médicales. C’est une des premières personnes qu’on a rencontrées quand on avait juste l’idée. Il était entrepreneur en résidence au Centech [incubateur montréalais lié à l’École de technologie supérieure (ÉTS)]. Il a commencé comme mentor informel avant de nous suivre. C’est un signe très fort de validation», a dit la présidente d’Eli.
Steven Arless a dirigé CryoCath Technologies, vendue à Medtronic pour environ 400 millions $, et Resonant Medical, vendue à Elekta AB pour 30 millions $, de même que CardioInsight.
«Le fait d’être bien entouré, cela fait toute la différence. On n’aurait pas eu la même année si on n’avait pas été avec les gens qu’on a rencontrés», a soutenu Marina Pavlovic Rivas.
Développement
La pandémie n’a pas été un frein au financement, mais elle a retardé le développement de composantes pour l’appareil devant mesurer les hormones grâce à la salive.
«À cause des restrictions sanitaires, le nombre de gens dans les laboratoires était restreint. Tout ce qui demande d’être physiquement sur place, cela a été plus difficile. On a donc révisé nos plans. C’est un défi supplémentaire.»
L’objectif pour cette année est d’en arriver à un appareil prêt à être commercialisé, mais puisqu’il s’agit d’un outil qui n’a jamais été créé auparavant, il y a encore beaucoup d’inconnu.
«Il faut arriver avec un format pour le commercialiser, mais cela comporte des changements qui peuvent engendrer des risques en matière d’ingénierie. Ce sont des questions de format et de design. Il faut adapter les composantes et s’assurer qu’on garde les mêmes performances après les modifications.»
Lorsque l’appareil sera prêt, l’analyse de son efficacité se fera avec des tests cliniques. La commercialisation suivra. Pour ces prochaines étapes, Marina Pavlovic Rivas a appris une bonne leçon durant la dernière année.
«Cela vaut la peine d’avoir des cibles beaucoup plus hautes et de foncer pour les atteindre. Nos réalisations depuis un an nous ont permis de voir qu’on peut les atteindre et les dépasser», conclut-elle.