Sans la formation continue, la disponibilité du travailleur du 21e siècle demeure un rêve, une chimère et une vue de l’esprit. (Photo: Elisa Ventur pour Unsplash.com)
BLOGUE INVITÉ. Le Québec doit négocier d’importants virages d’ici 2030 avec les nombreuses transformations déjà en cours. La formation continue est essentielle pour y arriver. Car, sans elle, nous frapperons un mur.
Nos défis collectifs sont nombreux, à commencer par la transition vers le manufacturier 5.0 (qui intègre la transition numérique, le virage vert et l’humain) et la transition générationnelle à la suite au départ inévitable de propriétaires qui vieillissent.
C’est sans parler de la transition inclusive avec l’arrivée croissante de contingents féminins, d’équipiers issus de l’immigration en région ou encore de travailleurs expérimentés, qui souhaitent rester ou même revenir au travail si les conditions sont favorables.
Ces importants tournants reliés à l’avenir du travail ont tous un point en commun: la nécessité d’acquérir, de rehausser des compétences ou de requalifier des millions de travailleurs.
C’est là que la formation continue prend tout son sens et joue un rôle crucial dans toute cette mouvance socio-économique. Sans elle, la disponibilité du travailleur du 21e siècle demeure un rêve, une chimère et une vue de l’esprit.
Pourquoi un échec n’est pas une option
Un échec n’est pas une option, car ce sont les organisations publiques et privées qui en pâtiront.
Et, en fin de compte, la compétitivité du Québec.
Certaines tendances d’ici et d’ailleurs affectent lourdement la formation continue:
- l’augmentation de l’offre de formation à distance
- l’évolution des modalités d’enseignement
- la crise de la main-d’œuvre
On comprend donc que les défis et les ajustements requis seront nombreux pour la formation continue au Québec.
Heureusement, l’écosystème québécois de la formation continue est à la hauteur de ces tendances lourdes.
Il possède des atouts indéniables que l’on doit valoriser et célébrer.
On peut mentionner la richesse de son offre, la diversité des acteurs en présence, sa capacité d’adaptation ainsi que la volonté des acteurs à collaborer.
En revanche, certains enjeux méritent une attention et attendent des réponses.
On peut penser à l’absence d’un plan et d’une vision globale coordonnée impliquant un leadership national assumé, malgré le nombre d’instances gouvernementales impliquées.
À cet égard, les efforts et le leadership de la Commission des partenaires du marché du travail (CPMT) méritent d’être soulignés.
De plus, l’absence d’une culture forte de formation continue doit être juxtaposée à de beaux cas d’exemplarité un peu partout dans l’écosystème, ce qui inspire confiance.
Reste que la culture de formation continue n’est pas assez présente dans un large bassin d’organisations. Par conséquent, nos entreprises doivent investir davantage. Une stratégie promotionnelle d’envergure sera donc nécessaire à l’échelle nationale.
Il y a également des écarts à réduire entre l’offre et la demande, notamment en se donnant plus d’agilité pour répondre aux besoins changeants du marché du travail.
Il faudra également tenter de réduire autant que possible les dédoublements, notamment en ce qui a trait aux formations transversales, comme la gestion et les technologies de l’information.
Une réflexion globale est cruciale
Une réflexion écosystémique sera aussi nécessaire pour optimiser l’offre de formation, adopter un langage commun ainsi que pour ajuster des mécanismes de financement.
Enfin, il faudra viser un meilleur arrimage et des lieux d’échange officiels entre les acteurs de la formation continue. Comment? En clarifiant le rôle des acteurs et en assurant une meilleure coordination et collaboration entre ceux-ci.
Finalement, on a davantage de bonnes raisons de collaborer que de ne pas le faire, surtout lorsque les ressources sont limitées et que le temps presse de répondre aux besoins en évolution des apprenants.
La posture à adopter pour l’écosystème de la formation continue devra être à l’enseigne du leadership, du rayonnement, de l’adaptation et bien sûr de l’innovation.
Après tout, la formation continue sera un élément clé de toutes les transitions de la société québécoise, sans parler de la résilience des organisations.
Comment le dire encore mieux?
La formation continue sera au centre de tout ce qui est important.
Le temps presse et les enjeux sont grands.
Si nous ne voulons pas frapper un mur…
Heureusement, on peut compter sur nos centres de services scolaires, le réseau des CÉGEPS et des universités, ainsi que d’acteurs privés nombreux pour relever adéquatement ce grand défi de la décennie.