Le PDG de WestJet, Ed Sims. (Photo: courtoisie)
BLOGUE INVITÉ. Au début de 2018, WestJet accueille Ed Sims au poste de président et chef de la direction. Fort d’une expérience acquise au Royaume-Uni, en Australie et en Nouvelle Zélande, M. Sims connaît très bien le secteur du transport aérien. Et il est arrivé au Canada à un moment qu’il juge particulièrement intéressant.
«Partout dans le monde, on observe une montée du populisme, qui entraîne un rejet des dynasties et des héritages et provoque des changements rapides. J’aimais beaucoup l’idée de travailler au sein d’une population de 35 millions d’habitants ayant pour voisin un pays abritant 300 millions de personnes. Je me retrouvais ainsi en Amérique du Nord, sans toutefois être touché par les bouleversements qui secouent les États Unis actuellement.»
En début de carrière, M. Sims n’a pas suivi le chemin qui semblait tout tracé pour lui. Diplôme de l’Université d’Oxford en poche, il devient agent d’accueil à l’aéroport de Gatwick. Il reconnaît qu’on s’attendrait plutôt à ce qu’un diplômé d’une grande école intègre le monde des finances ou un autre rôle prestigieux, mais l’opinion des autres lui importait peu.
«Je crois qu’il faut gérer les attentes et rappeler aux gens qu’on obtient pas grand-chose sans effort ou sans perfectionnement. Il faut constamment se dépasser.»
Depuis qu’il assume la direction du transporteur aérien, M. Sims a dû relever plusieurs défis, notamment la négociation d’une première convention collective avec l’Association des pilotes de lignes aériennes dans un contexte de recrutement pour le transporteur à bas prix Swoop, la gestion de la croissance de la flotte et la conclusion d’alliances.
M. Sims a décidé d’accorder une attention particulière à l’avenir de WestJet en intégrant un plan quinquennal au rapport annuel de 2017.
«WestJet a accompli beaucoup de choses, mais n’a pas toujours bien défini ses plans stratégiques. Mon passage chez Air New Zealand, une compagnie aérienne à prestations complètes membre d’un réseau, m’a permis d’acquérir une expérience différente. En raison de son statut, cette organisation est habituée à rendre des comptes au public et à gérer ses actifs en fonction d’une durée de vie de 25 ans.»
Le transporteur est en voie de délaisser le modèle de réseau point à point des compagnies à bas prix au profit d’un modèle qui se rapproche davantage du réseau en étoile. Le président de WestJet affirme qu’il y a des occasions extraordinaires à saisir pour intensifier le transport entre l’Europe et le Canada, et il attire l’attention sur la croissance dynamique de 8 à 10 % observée en Asie.
«Je tiens à profiter de ces occasions qui, à mon avis, seraient avantageuses pour WestJet.»
On se prête souvent au jeu des comparaisons dans le secteur du transport aérien, où la ligne entre succès et échec est relativement mince, et WestJet doit se différencier de Southwest, d’Air Canada et de Porter, des entreprises auxquelles elle est souvent comparée.
Conformément à son plan quinquennal, WestJet s’emploie à devenir l’égal d’Air Canada du point de vue de la taille, des destinations et des programmes de fidélité. Cela dit, M. Sims précise qu’Air Canada et WestJet ont des cultures bien distinctes.
«J’estime que nos philosophies sont fondamentalement différentes. La nôtre s’appuie davantage sur les partenariats et moins sur les alliances traditionnelles. De plus, nous concluons des partenariats avec des transporteurs dont la culture s’harmonise à la nôtre.»
D’après M. Sims, WestJet veut devenir la compagnie aérienne la plus «canadienne». «Je m’intéresse beaucoup au tourisme récepteur. J’ai commencé ma carrière dans le tourisme, et je crois que nous sommes bien placés pour travailler avec des organisations comme Destination Canada et faire en sorte que les 13 000 employés de WestJet deviennent des ambassadeurs du pays.»
Lien vers le podcast (en anglais seulement)
Le présent article est une transcription condensée et modifiée d’une entrevue animée par Karl Moore, professeur agrégé à l’Université McGill, dans le cadre de l’émission The CEO Series, présentée sur les ondes de CJAD. L’article a été rédigé en anglais en collaboration avec Kathleen Garcia-Manjarres (Kat Garcia), consultante en gestion à Accenture, et traduit vers le français par Elaine Doiron, traductrice. L’entrevue intégrale est disponible en baladodiffusion Apple.