Pour amorcer l’année 2022, une entreprise peut fonder un comité consultatif de cinq à sept personnes ayant pour objectif, par exemple, le développement durable. (Photo: airfocus pour Unsplash)
EXPERTE INVITÉE. Le recrutement se modernise, la responsabilité sociale des entreprises s’amplifie, les candidats cherchent les emplois autrement et les environnements de travail se transforment. Si, collectivement, nous avons été plongés dans un grand brouillard depuis les deux dernières années, des tendances se dessinent maintenant à l’horizon, annonçant un monde du travail muté. À l’aube de l’année 2022, oser autre chose s’avère-t-il une approche judicieuse pour les entreprises ? Je le crois.
Faire autrement
Les sociétés qui connaîtront un franc succès seront celles qui, à mon avis, auront été capables de s’adapter au changement. Je le constate dans bien des entreprises : ce qui fonctionnait hier n’est plus garant de succès demain. Ayant fait ce constat, des leaders ont repensé certaines pratiques. Le recrutement inversé, le leadership partagé, les initiatives de réduction de GES, le travail hybride, les horaires flexibles, l’holacratie, aussi connue sous le terme « management constitutionnel », le mentorat inversé et les programmes de rétribution innovants en sont des exemples. Or, comment oser faire les choses autrement sans risquer gros ?
Mieux vivre les transformations
Pour aller plus loin, j’ai interrogé Marie-Josée Caya, fondatrice de DOT (Dare Other Things). Entrepreneuse perspicace, elle offre des formations aux professionnels ainsi qu’aux entreprises du Canada et de l’Europe. Les notions abordées permettent de comprendre l’influence du système financier sur le monde du travail, de mieux vivre les changements qui s’opèrent et de définir le rôle de chacun dans ce futur en émergence. Selon Marie-Josée Caya, pour oser autre chose, il vaut mieux opter pour de petits pas concrets et des actions réalisables qui seront passées en revue mensuellement ou trimestriellement. Après un an ou deux, ils deviendront de grands changements.
Débuter par un exercice
Pour amorcer l’année 2022, une entreprise peut fonder un comité consultatif de cinq à sept personnes ayant pour objectif, par exemple, le développement durable. Les membres du groupe deviendront responsables de son succès. Cette initiative améliorera l’impact positif de l’entreprise sur la société ou l’environnement en plus d’être porteuse de sens pour les employés et attrayants pour les candidats.
« L’idéal pour un dirigeant est de s’asseoir avec des employés et des gestionnaires qui sont reconnus pour leur bon jugement et leurs idées divergentes. Cette diversité éclairera les angles morts, amènera de nouveaux questionnements, de nouvelles façons de voir et d’agir. Cet aspect est essentiel lorsqu’une organisation souhaite s’aventurer vers l’inconnu », rappelle Marie-Josée Caya.
Ensuite, ils sont invités à choisir une priorité pour l’année 2022, parmi les 17 objectifs de développement durable des Nations unies. L’éducation de qualité, la consommation et la production responsable en sont des exemples. Puis, une fois cette priorité sélectionnée, des rencontres mensuelles d’au moins une heure et demie devront être organisées pour discuter de cinq points :
1. Analyser l’avancement des projets ;
2. Soulever des difficultés ;
3. Déterminer des solutions réalistes aux difficultés citées ;
4. Veiller à la collaboration et l’inclusion des employés ;
5. Revoir les avancements et préciser les objectifs du prochain mois.
Un tel exercice est hautement bénéfique, car il permet de mettre à contribution la réflexion collective et d’agir différemment. « En ayant un objectif plus grand que soi, les dirigeants et les employés sont motivés à créer un monde meilleur et à faire partie de ceux qui osent faire les choses autrement pour améliorer leur environnement de travail et, par ricochet, pour améliorer le monde », mentionne Marie-Josée Caya. Aujourd’hui, il faut s’adapter, partager, collaborer et s’éduquer régulièrement dans ce monde en pleine évolution qui a tant à offrir quand on s’ouvre à l’inconnu.