La frontière canadienne était fermée depuis mars 2020. (Photo: Getty Images)
Satisfait de la situation actuelle de la pandémie au Canada, le gouvernement fédéral ouvrira les frontières du pays dès le 9 août pour les Américains et à partir du 7 septembre pour tous.
Comme c’est le cas pour les citoyens canadiens depuis le 5 juillet, les étrangers entrant au pays devront prouver leur vaccination entière depuis plus de deux semaines et obtenir un test PCR négatif effectué moins de 72 heures avant d’arriver au Canada. Ces preuves devront être soumises via l’application ArriveCAN.
Cette démarche leur évitera aussi la quarantaine.
Les vaccins acceptés sont ceux reconnus par les autorités canadiennes, soit Janssen [Johnson & Jonhson, NDLR], AstraZeneca, Moderna et Pfizer-BioNTech.
Les preuves doivent être soumises en français ou en anglais, ou avec une traduction certifiée.
Nouveaux allègements à partir du 9 août
La quarantaine de trois jours obligatoire à l’hôtel disparaîtra, même pour les voyageurs non vaccinés. Ceux-ci devront, toutefois, s’isoler pendant 14 jours suivants leur arrivée et auront encore à se soumettre à des tests au premier et au huitième jour.
Les enfants de moins de 12 ans, pour lesquels aucun vaccin n’est encore disponible, n’auront plus à s’isoler pendant 14 jours après leur entrée au Canada. Ils pourront se déplacer avec leurs parents. Cependant, ils devront porter un masque et ils ne pourront pas fréquenter des « lieux collectifs » comme des garderies, des camps ou des écoles pendant les deux premières semaines après leur arrivée au Canada.
Les enfants âgés entre 5 et 11 ans auront encore à subir des tests de COVID-19 à l’arrivée et au huitième jour.
Les tests à l’arrivée pour tous les voyageurs ne se feront plus systématiquement, à partir du 9 août. On se contentera de tests aléatoires afin de garder un œil sur la possible circulation de variants de la COVID-19.
Les compagnies aériennes n’ont déjà plus à prendre la température des voyageurs avant l’embarquement.
Ces deux dernières mesures visent à accélérer le passage aux aéroports alors que la réouverture des frontières va augmenter de beaucoup le trafic aérien. À l’Agence des services frontaliers du Canada, on assure s’être préparé, mais on demande déjà aux voyageurs de faire preuve de patience.
Les vols internationaux n’auront plus à se limiter aux aéroports de Vancouver, Calgary, Toronto et Montréal, ce qui était le cas depuis la fermeture des frontières en mars 2020. Ainsi, les aéroports de Québec, d’Ottawa, de Halifax, de Winnipeg et d’Edmonton pourront accueillir les arrivées internationales, « dès que possible après le 9 août ». Ces cinq aéroports recevaient surtout des vols en provenance des États-Unis, avant la pandémie.
Restriction indienne et exception française
Tous ces allègements ne s’appliquent pas, pour l’instant, aux voyageurs en provenance de l’Inde. Les vols directs de ce pays sont encore suspendus, et ce, jusqu’au 21 août au moins.
« La situation en Inde est encore très sérieuse », a souligné le ministre fédéral des Transports, Omar Alghabra, durant une conférence de presse, lundi après-midi.
Les citoyens de Saint-Pierre-et-Miquelon, territoire français, seront traités comme les Américains. Ceux d’entre eux qui seront pleinement vaccinés pourront entrer au Canada, dès le 9 août, moyennant un test PCR négatif.
À quand la réciproque?
Ottawa a communiqué à Washington sa décision d’ouvrir ses portes aux Américains dès le 9 août. On ignore à quelle date et à quelles conditions les Américains ouvriront leur frontière terrestre aux Canadiens.
« Il faut souligner que les États-Unis n’ont pas annoncé, pour le moment, une mesure réciproque », a insisté le ministre des Affaires intergouvernementales, Dominic LeBlanc, qui participait aussi à la conférence de presse.
Au dernier contact entre les deux capitales, vendredi, Washington a fait savoir que ses règles seront reconduites après le 21 juillet, sans aucun changement prévu.
« Nous espérons avoir de leurs nouvelles bientôt », a indiqué le ministre LeBlanc.
Pour l’instant, il est possible pour les Canadiens d’entrer aux États-Unis par la voie des airs, à condition de présenter un test PCR négatif.
Conseils et explications
À noter que le gouvernement canadien continue de conseiller aux Canadiens de ne pas voyager, la pandémie étant encore bien présente un peu partout sur la planète.
« Si jamais la situation venait à évoluer de manière drastique, nous sommes prêts à adapter nos mesures frontalières en fonction des besoins », a promis le ministre LeBlanc.
Ottawa gardera donc l’œil sur l’efficacité des vaccins face aux variants qui émergent ainsi que sur le taux de vaccination et sur le nombre de cas de COVID-19 au pays.
La ministre fédérale de la Santé, Patty Hajdu, estime que près de 80 % des Canadiens de 12 ans et plus ont reçu une première dose de vaccin contre la COVID-19. Plus de 50 % ont reçu les deux doses.
Il y a quelques jours à peine, le premier ministre Justin Trudeau arguait encore que pour que la population soit protégée, 75 % des Canadiens devaient être pleinement vaccinés. Il expliquait ainsi la nécessité de garder les frontières fermées jusque-là.
La ministre Hajdu rapporte maintenant « un sentiment croissant que la vaccination protège à la fois contre l’infection et contre la contagion ».
Et elle cite une statistique : chez les 63 000 Canadiens entièrement vaccinés qui sont revenus de voyage au Canada et qui n’ont pas eu à faire la quarantaine, on a relevé moins de 10 cas d’infection à la COVID-19.
Réactions
Premiers à réagir à la nouvelle, les bloquistes ont applaudi.
« La situation étant plus stable depuis quelques semaines, il apparaît prudent de rouvrir de façon graduelle. (…) Cette réouverture partielle est donc une bonne nouvelle et un soulagement, notamment pour les familles séparées depuis de longs mois ainsi que pour l’industrie touristique », écrit la députée Kristina Michaud dans un communiqué publié lundi après-midi.
Mme Michaud a cependant réclamé des règles « claires » et un suivi des voyageurs qui soit « serré et continu ».