La technologie FreeO2, développée par OxyNov, se veut une grande avancée par rapport au débitmètre à bille. (Photo: OxyNov)
VALORISATION DE LA RECHERCHE. Des millions de patients reçoivent de l’oxygène chaque jour, à domicile ou durant leur séjour à l’hôpital. Or, ces traitements sont encore administrés par un système centenaire de débitmètre à bille qui nécessite un ajustement manuel et ne permet aucune surveillance. Avec les risques de complications liés à l’hypoxie (quantité insuffisante d’oxygène transportée dans le sang) ou à l’hypoxémie (diminution de la quantité d’oxygène dans le sang) que cela suppose, et qui peuvent mener jusqu’au décès.
Les médecins François Lellouche, chercheur à l’Institut universitaire de cardiologie et de pneumologie de Québec (IUCPQ) et Erwan L’Her, chef du service de réanimation médicale et chercheur au Centre hospitalier universitaire de Brest, en France, ont voulu y remédier en mettant au point un appareil qui adapte automatiquement – et en continu – le débit d’oxygène administré au patient. Baptisé FreeO2, ce dispositif a mené à la création de l’entreprise OxyNov en 2009.
«OxyNov a eu la chance de se développer au sein même de l’incubateur de l’IUCPQ, ce qui lui a permis d’être en contact quotidien avec des cliniciens et des patients pour tester rapidement sa technologie», souligne Jean-François Haince, directeur, Science et innovation chez SOVAR. La société de valorisation a contribué au développement de cette technologie, notamment en prenant en charge le dépôt des brevets et en appuyant OxyNov dans l’obtention des approbations réglementaires pendant ses phases de démarrage et de commercialisation.
L’entreprise a obtenu, en août, l’approbation de Santé Canada pour la mise en marché du FreeO2 au pays. Elle s’était d’abord attaquée au marché européen, où elle avait reçu, au printemps 2017, la certification de conformité européenne (CE). «L’obtention des autorisations est beaucoup plus rapide en Europe, où l’approbation commerciale peut se faire en même temps que les études cliniques», explique M. Haince.
Cette présence en France a aussi permis à OxyNov d’obtenir un investissement de la part de Vygon, un groupe spécialisé dans les dispositifs médicaux à usage unique qui a pris une participation de 20 % dans l’entreprise à l’automne 2018.