Pandémie: les chiens semblent aider à protéger la santé mentale
La Presse Canadienne|Publié le 20 Décembre 2021Les chiens ont vraiment eu un rôle de soutien social, d’amitié, de compagnonnage significatif. (Photo: 123RF)
Les propriétaires de chiens semblent avoir joui d’une meilleure santé mentale depuis le début de la pandémie, possiblement parce qu’ils rapportent pouvoir compter sur un important réseau de support social, démontre une nouvelle étude.
Les 1535 participants à l’étude ont été répartis en deux groupes égaux de propriétaires de chiens et de gens qui pourraient éventuellement acheter un chien. On leur a demandé de répondre à un sondage en ligne, notamment pour évaluer leurs niveaux de dépression, d’anxiété, de bonheur et de support social.
Les propriétaires de chiens indiquent d’emblée pouvoir compter sur un meilleur réseau social que les propriétaires potentiels. Leurs scores de dépression étaient aussi inférieurs.
Même parmi les propriétaires de chiens qui ne rapportaient que des niveaux faibles ou modérés de soutien social, les scores d’anxiété étaient inférieurs à ceux des propriétaires potentiels. Pour ces mêmes groupes de soutien faible à modéré, le niveau de bonheur des propriétaires de chiens était supérieur à celui des propriétaires potentiels.
«La crise de la COVID, c’était une occasion de voir comment les chiens peuvent contribuer au bien-être des hommes pendant une période de crise», a expliqué l’auteur de l’étude, François Martin, un Québécois originaire de Granby qui détient un doctorat en psychologie de l’UQAM (avec une spécialisation en comportement animal), qui fait carrière aux États-Unis depuis 25 ans et qui travaille maintenant pour le géant Purina.
«Dans la littérature scientifique, il y a un concept qui dit que plus une personne a du support social, mieux elle va se porter dans des situations difficiles, comme un divorce ou un décès. Ou une pandémie.»
Quatre-vingt-sept pour cent des propriétaires de chiens qui ont participé à cette enquête en ligne ont affirmé que leur animal de compagnie leur fournit un soutien émotionnel depuis le début de la pandémie.
Les chercheurs reconnaissent toutefois qu’il peut être très complexe de quantifier l’association entre la propriété d’un chien et le bien-être, puisque les études scientifiques réalisées à ce sujet sont ambivalentes et parfois même contradictoires.
Ils soulignent aussi que des facteurs comme l’activité physique, l’alimentation, les habitudes de sommeil et la gestion du stress peuvent avoir un impact sur les niveaux de dépression, d’anxiété et de bonheur.
On pourrait supposer que le soutien social dont font état les propriétaires de chiens découle en partie de leurs interactions avec d’autres humains lorsqu’ils sortent promener leur compagnon ou qu’ils se rendent au parc à chiens. M. Martin souligne toutefois que leurs données ont été colligées en novembre 2020 et en février 2021, quand les mesures sanitaires en place limitaient les activités que l’on pouvait pratiquer.
«Donc je pense qu’à ce moment-là, le fait d’avoir un chien a certainement aidé les gens qui étaient célibataires, qui ne vivaient pas avec d’autres personnes, a-t-il dit. Je pense que les chiens ont vraiment eu un rôle de soutien social, d’amitié, de compagnonnage significatif.»
Sans vouloir être trop «réductionniste», ajoute-t-il, «un chien, c’est quand même un stimulus qui est simple, c’est facile d’interagir avec un chien, mais c’est aussi changeant, c’est réactif, ce n’est jamais la même chose ».
«Un des grands bonheurs d’avoir un chien, c’est aussi de se sentir toujours accepté tel qu’on est, a conclu M. Martin. Même si on est grincheux, notre chien est heureux de nous voir. Et puis il est toujours en accord avec ce qu’on veut faire. Si on veut écouter la télé et puis ne rien faire, le chien, c’est absolument ce qu’il veut faire. Si on veut aller prendre une longue marche en forêt, c’est absolument ce qu’il veut faire ; il est toujours d’accord avec notre agenda. C’est merveilleux d’avoir un ami comme ça.»
Les conclusions de cette étude ont été publiées par le journal scientifique PLOS ONE.