Les augmentations salariales à elles seules ne permettront pas d'effacer l'écart entre celui des hommes et des femmes. (Photo: 123RF)
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RHÉVEIL-MATIN. Tant que les Canadiennes ne seront pas plus nombreuses à occuper des postes de haute direction, l’écart entre la rémunération des hommes et des femmes ne pourra se résorber au pays, estime Carrie Freestone, économiste à la Banque Royale du Canada.
L’experte tire une telle conclusion bien que depuis la levée des restrictions sanitaires et la relance économique, les femmes sont nombreuses à avoir fait le saut vers des postes et des milieux mieux payés.
Le contexte pandémique a permis à bon nombre d’entre elles de changer la trajectoire de leur carrière, surtout si elles bossaient dans des milieux où les niveaux de contacts étaient élevés, comme en hôtellerie par exemple.
Ainsi, celles qui occupaient 55% des emplois dans ces secteurs d’activités représentent 80% des travailleurs qui les ont quittés, souligne Carrie Freestone.
Emplois mieux rémunérés
Certaines se sont tournées vers des secteurs où le niveau de contact est faible, comme les milieux professionnels, scientifiques, de la finance ou encore de l’assurance.
Et elles ont gagné au change, écrit l’économiste : «Sur les 21 milliards de dollars de revenus supplémentaires créés par le déplacement de la main-d’œuvre vers des secteurs mieux rémunérés au cours de la pandémie, 9 milliards (soit 43 %) sont allés aux femmes.»
Or, cela n’a pas été suffisant pour nettement réduire l’écart de salaire avec les hommes. «Par exemple, bien que les femmes aient représenté 60 % des emplois créés dans les secteurs de la finance, de l’assurance et de l’immobilier au cours de la pandémie, elles ont bénéficié de moins de la moitié (46 %) des augmentations de salaire attribuées aux mouvements vers ce secteur», indique Carrie Freestone.
Dans ces secteurs d’activités, les femmes gagnent en moyenne 0,85$ pour chaque dollar obtenu par leurs homologues masculins, et l’écart s’accentue plus la personne cumule de diplôme. Tous secteurs confondus, en 2021, elles touchaient plutôt 0,89$ pour chaque dollar gagné par un homme, selon Statistiques Canada.
Un meilleur salaire ne suffit pas
L’une des raisons qui expliquent ce phénomène persistant, estime l’experte, c’est la sous-représentation des femmes dans des postes de haute direction. En effet, tous milieux confondus, ce sont les hommes qui campent les deux tiers de ces positions en moyenne.
La différence est encore plus marquée si le ou la leader est parent. «Les pères d’enfants en bas âge sont beaucoup plus susceptibles d’être cadres supérieurs, puisqu’ils occupent 10 % de ces fonctions, contre moins de 3 % pour les mères», rapporte Carrie Freestone.
Pourtant, on retrouve autant d’hommes que de femmes sur le marché du travail.
Rappelons qu’en avril 2020, le taux d’emplois des femmes a baissé à 55%, un creux inégalé en 30 ans. C’est maintenant chose du passé, puisqu’il a atteint un sommet en janvier 2023, à 85,6%, grâce notamment à la démocratisation de politique de travail flexible.
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