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Paxlovid: un antiviral efficace, mais difficile à obtenir

La Presse Canadienne|Publié le 13 avril 2022

Paxlovid: un antiviral efficace, mais difficile à obtenir

L’antiviral est réservé notamment aux adultes avec une immunosuppression «modérée à sévère». (Photo: La Presse Canadienne)

Une pilule pour traiter la COVID-19 semble être le meilleur espoir pour réduire les hospitalisations, avec les vaccins et les mesures barrières, disent les médecins.

Mais avec l’augmentation des infections dans tout le pays, les experts estiment qu’un accès difficile à l’antiviral Paxlovid pourrait empêcher ceux qui en ont le plus besoin de l’obtenir à temps, il doit être administré dans les cinq premiers jours de symptômes.

Le Paxlovid a permis de réduire de 90% les hospitalisations chez les patients non vaccinés qui étaient infectés par le variant Delta et qui avaient reçu l’antiviral dans les cinq jours suivant l’apparition des symptômes. Mais ceux qui pourraient avoir le plus besoin de cet antiviral devraient savoir à l’avance comment ils pourraient y accéder dans leur région, a rappelé cette semaine la responsable fédérale de la santé publique.

«Mon message à tous les Canadiens qui pourraient être à risque élevé, comme les personnes immunodéprimées: déterminez déjà dans votre communauté comment vous pourriez avoir accès à ce médicament si vous en aviez besoin», déclarait mardi la docteure Theresa Tam.

Le gouvernement fédéral a distribué environ 150 000 traitements à la Paxlovid aux provinces et territoires, a déclaré la docteure Tam. La plupart des provinces ont un système centralisé de distribution du médicament, souvent par l’intermédiaire d’hôpitaux et de centres d’évaluation, mais l’admissibilité à l’antiviral varie d’une région à l’autre du pays.

«Je pense que nous aimerions tous voir le Paxlovid être mobilisé plus largement, a déclaré Theresa Tam, ajoutant que Santé Canada travaillait avec diverses provinces sur la question. Nous avons juste besoin de savoir comment le rendre rapidement disponible.»

Les pharmaciens du Québec peuvent prescrire le Paxlovid, mais seulement aux personnes infectées qui sont jugées «à haut risque de complications» liées à la COVID-19.

L’antiviral est ainsi réservé notamment aux adultes avec une immunosuppression « modérée à sévère », aux personnes de 60 ans et plus qui ont reçu moins de deux doses de vaccin ou qui ne sont pas protégées, et aux adultes qui ont reçu moins de deux doses et qui présentent un problème de santé chronique. Ces malades doivent aussi être symptomatiques depuis cinq jours ou moins et avoir été déclarés positifs lors d’un test de dépistage.

Certains médecins estiment que ces critères sont trop stricts. «Cela dépend vraiment de la définition de “haut risque de complications”, a déclaré la docteure Emily McDonald, professeure agrégée de médecine au Centre universitaire de santé McGill. Moi ou quelqu’un d’autre pourrions très bien définir le “haut risque de complications” différemment de la façon dont le gouvernement l’a défini.» Mais la professeure McDonald admet qu’il s’agit d’un compromis pour pouvoir donner aux pharmaciens la possibilité de prescrire le Paxlovid.

L’Ontario avait un système de distribution centralisé, en grande partie par le biais des hôpitaux et des centres d’évaluation, jusqu’à ce que le gouvernement annonce lundi qu’il autoriserait certaines pharmacies à distribuer le médicament à ceux qui ont une ordonnance. Une décision saluée par les experts en maladies infectieuses.

Cette semaine, le gouvernement ontarien a élargi les critères d’admissibilité pour le Paxlovid à toute personne de 70 ans et plus, aux personnes de 60 ans et plus qui ont reçu moins de trois doses d’un vaccin et aux adultes avec moins de trois doses de vaccin qui présentent au moins une condition à risque, comme un problème de santé chronique.

En Ontario, les hospitalisations et la capacité des soins intensifs ont été les principaux moteurs de l’imposition ou de la levée des mesures sanitaires au cours des dernières vagues de COVID-19. Le gouvernement provincial a levé à la mi-mars presque toutes les mesures, y compris le port obligatoire du masque dans la plupart des espaces publics. Or, l’Ontario est maintenant entré dans sa sixième vague, entraînée par la levée de ces mesures sanitaires, selon Santé publique Ontario, et les hospitalisations augmentent.