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Pénurie de technologues: préoccupations sur l’accessibilité

Le courrier des lecteurs|Publié le 24 juillet 2023

Pénurie de technologues: préoccupations sur l’accessibilité

(Photo: 123RF)

Un texte écrit par  Vincent Dubé, t.i.m, président de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec (OTIMROEPMQ)


COURRIER DES LECTEURS. En tant que président de l’Ordre des technologues en imagerie médicale, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale du Québec, je suis préoccupé par la santé de la profession de technologue et les impacts actuels et futurs que cela peut entraîner sur l’accessibilité et la qualité des soins à la population. La situation, décriée depuis un certain temps et de façon plus soutenue dans les dernières semaines par plusieurs sorties médiatiques de technologues et de médecins, nous interpelle directement dans notre mandat premier de protection du public.

Près de 6 500 technologues, professionnels de la santé à part entière, pratiquent dans 5 domaines d’exercice au Québec, soit en radiodiagnostic, en échographie, en médecine nucléaire, en radio-oncologie et en électrophysiologie médicale. Ils travaillent bien souvent dans l’ombre, car ces professions sont méconnues et pourtant leur apport au système de santé est capital. Par la réalisation d’examens et l’accompagnement aux patients, le technologue fournit des images et des données, qui permettent aux médecins de poser des diagnostics. Sans leur travail, les diagnostics et les traitements sont compromis. Ils sont donc un maillon essentiel dans l’équation pour la santé de toute la population québécoise.

Mais voilà, pendant que le retard dans la reconnaissance de la profession s’accroît, les avancées technologiques en constante évolution demandent aux technologues de se spécialiser davantage et d’obtenir des attestations de formation continue supplémentaires afin de maintenir leur permis de pratique conforme à la qualité des soins attendue et méritée par la population. La profession a évolué, les technologues sont plus que jamais au cœur de l’accompagnement des patients. Cet écart engendre désormais la pénurie de cette main-d’œuvre qualifiée et essentielle.

 

Des conséquences bien concrètes

Nous sommes inquiets des conséquences à court, moyen et long terme générées par cette situation sur la qualité et l’accessibilité des soins aux patients. Les bris de services, les listes d’attente qui s’allongent, les retards dans les chirurgies et dans le traitement des cancers, l’exode des technologues en Ontario, une réalité bien présente pour les régions limitrophes, et la diminution de la relève déjà constatée dans les collèges, ne sont que quelques exemples parmi plusieurs qui témoignent des impacts actuels et futurs de cette situation.

L’Ordre est disposé plus que jamais à poursuivre et intensifier la collaboration avec le ministère de la Santé et des Services sociaux, les associations médicales ainsi que tous les acteurs concernés afin de mettre en place rapidement des solutions pour maintenir la protection du public. Les titres et catégories d’emploi, qui n’ont pas été revus au rythme de l’évolution de la profession pour les technologues, mériteraient de l’être. Les technologues ont aussi un rôle à jouer dans la réalisation du Plan Santé. Dans le cadre de la tournée que je réalise en ce moment à la rencontre des technologues dans toutes les régions du Québec, je constate que cette volonté est bien présente, que plusieurs actions pour la fluidité des services sont nommées concrètement, mais qu’il faudra parallèlement se donner les moyens pour mettre en place l’élargissement des pratiques nécessaire à un accès plus rapide aux soins pour les patients.

J’appelle à la mobilisation de l’ensemble des parties prenantes, par leurs leviers d’action respectifs, afin qu’ensemble nous puissions freiner les conséquences sur les soins aux patients pour lesquelles nous sommes préoccupés, et également nous assurer une profession en santé, maintenant et pour le futur.