«Bien que les données de sources fiables soient irréfutables, n’abandonnez jamais votre instinct d’entrepreneur.» (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Je l’avoue: je suis un fan fini des plans d’affaires. En effet depuis le tout premier, produit au début des années 2000 — je voulais fonder une compagnie produisant des cravates — pas une seule de mes idées ne serait devenue réalité sans passer par la case plan d’affaires!
De celui qui m’a permis de me lancer en affaires pour une première fois (dans l’univers de la restauration) à celui qui m’a convaincu de lancer Pur Vodka en passant par les jeux de société, l’envoi de valises à destination la veille de votre départ ou une plateforme web de gestion du télétravail, pas une seule de mes idées ou de mes produits n’aurait vu le jour sans être précédée d’un plan d’affaires.
Certains sont plus complets que d’autres, d’autres font à peine quelques pages. Cependant, tous me permettent de me faire une tête sur l’aventure qui m’attend. Car pour moi, un plan d’affaires c’est l’étape essentielle avant le grand saut.
On le sait, se lancer en affaires représente l’un des défis les plus exigeant et difficile qui soit. Les multiples prises de risques, la compétition féroce et omniprésente, l’investissement nécessaire, l’inconnu de l’avenir sont des éléments que tout entrepreneur (aspirant ou non) doit prendre en compte.
Pour ma part, je vois le plan d’affaires comme un conseiller indépendant. Il n’est pas là pour me dire quel chemin emprunter, mais plutôt pour m’inciter à me poser les bonnes questions et me préparer du mieux possible à ce qui m’attend.
Dernièrement, lors d’une conférence que je donnais sur la créativité en affaires, j’ai fait référence à l’importance du plan d’affaires dans mon parcours. J’ai répondu à plusieurs questions de l’auditoire sur ce qui fait ou non un bon plan d’affaires.
Voici pour vous trois conseils incontournables.
Les données parlent… Mais n’oubliez pas votre instinct.
Nous avons la chance de crouler sous les données. En quelques clics à peine, vous pouvez trouver une avalanche d’informations sur un sujet. Quel est le code postal au Québec ayant le plus grand nombre de diplômés universitaires? Combien de litres de jus de pamplemousse se consomment chaque année en Nouvelle-Écosse? Quelle est la durée moyenne d’un séjour à Montréal d’un touriste asiatique?
Les réponses à ces questions sont facilement accessibles et permettent d’avoir une meilleure vision du marché et une analyse des habitudes des clients potentiels.
Mais attention! Bien que les données de sources fiables soient irréfutables, n’abandonnez jamais votre instinct d’entrepreneur qui, parfois, vous permet de percevoir des opportunités ou des tendances là où les données ne le démontrent pas.
Mettez-y de la vie
Je ne compte plus les plans d’affaires que j’ai pu voir depuis plus d’une dizaine d’années. En toute transparence, j’ai trop souvent vu un ramassis de données, de chiffres et de statistiques sans saveur ni couleur.
Certes, un plan d’affaires doit être clair, concis et bien structuré, mais cela ne veut pas dire qu’on doit y soustraire toute forme de vie humaine. N’oubliez pas que le plan d’affaires possède un double usage. Le premier est pour vous et votre équipe, le deuxième est pour certains de vos collaborateurs externes, comme votre institution financière. Ces derniers doivent en comprendre le contenu.
Sans couleur et un peu de vie, votre plan d’affaires risque d’être mal compris ou tout simplement ennuyant, n’incitant personne à vouloir rêver et défoncer les portes à vos côtés.
Trop c’est comme pas assez
Il m’est assez souvent arrivé de vouloir entrer trop dans les détails dans mon plan d’affaires. Excité par l’idée en tête, il est facile d’en donner plus que ce que le client demande!
Un bon plan d’affaires est un document crucial pour une entreprise et trop mettre d’informations risque de noyer les informations importantes dans un océan de banalités.
Utilisez votre plan d’affaires comme une feuille de route pour les opérations et les décisions stratégiques servant à convaincre les investisseurs et les partenaires financiers. Mais pas pour décrire votre activation de marques, votre stratégie de motivation pour vos équipes ou votre campagne de recrutement.
Bien que chacune des actions posées par l’entreprise doit être réfléchie et prise au sérieux, il ne faut pas que le plan d’affaires devienne un fourre-tout.
Pour conclure, je vous invite à consulter par curiosité les plans d’affaires d’autres entreprises, qu’elles soient dans votre industrie ou non. Vous y trouverez certainement quelques réponses à vos questions, mais surtout de l’inspiration. Sur ce, je vous souhaite… un bon plan d’affaires!
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