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Plus de 50% des Canadiens n’ont pas de testament

Carmela Guerriero|Publié le 18 août 2022

Plus de 50% des Canadiens n’ont pas de testament

Le sondage révèle que bien que les 18 à 34 ans soient plus nombreux à ne pas avoir de testament, ceux qui en possèdent un sont plus susceptibles d’avoir laissé des consignes claires sur la façon dont de disposer de leurs actifs numériques. (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Malgré les nombreux événements marquants qui surviennent partout sur la planète ces temps-ci, les Canadiens et Canadiennes ne semblent pas pressés de rédiger leur testament.

Un sondage mené récemment par Ipsos pour RBC Trust Royal révèle que malgré les nombreux décès causés par la pandémie ainsi que toutes les incertitudes y étant reliées, deux phénomènes ayant augmenté l’angoisse de la population en général, les Canadiens et Canadiennes n’ont pas été portés davantage vers la réalisation de leurs testaments.

En effet, plus de 50% des Canadiens et Canadiennes n’ont toujours pas de testament malgré les avantages qu’il procure. Cette proportion grimpe même à 70% pour la tranche d’âge des 18 à 34 ans, et à 66% chez les 35 à 54 ans. En ce qui a trait aux connaissances de base des Canadiens et Canadiennes en matière de planification successorale, les résultats sont intéressants: 58% disent posséder de bonnes connaissances, alors qu’environ un quart d’entre eux et elles disent n’avoir aucune idée de quoi faire pour entamer la préparation d’un testament.

Le sondage révèle aussi que bien que les jeunes (18 à 34 ans) soient plus nombreux à ne pas avoir de testament, ceux et celles qui en possèdent un sont plus susceptibles d’avoir laissé des consignes claires à leur liquidateur sur la façon dont ils et elles souhaitent disposer de leurs actifs numériques après leur décès. Une autre révélation du sondage nous prouve que les jeunes sont bel et bien branchés: ils aussi sont plus enclins à choisir des services de rédaction de leur testament en ligne.

Parmi les raisons évoquées par les Canadiens et Canadiennes pour justifier l’importance de posséder un testament, l’importance de faire connaître ses dernières volontés à sa famille fut la plus populaire. Suivent derrière les raisons suivantes: pour éviter des disputes lors de la répartition des biens, pour que l’on s’occupe des enfants ou personnes à charge et finalement, pour réduire la durée du processus de règlement successoral.

 

De fausses idées sur les testaments

Il est clair que la planification successorale ne fait pas partie des activités préférées des Canadiens et Canadiennes. Cependant, il semble que beaucoup d’entre nous aient de fausses idées sur les testaments et la planification successorale, ce qui n’aide certainement pas les statistiques! Voici quelques-unes de ces fausses idées.

D’abord, au Québec, dès l’atteinte de la majorité, c’est-à-dire 18 ans, il est possible de rédiger son testament. Étant donné qu’un décès inattendu peut survenir à n’importe quel âge, un adulte n’est jamais trop jeune pour penser à sa planification successorale, contrairement à ce que beaucoup semblent croire. Peu importe notre âge, nous avons des volontés, et il est important qu’elles soient communiquées à notre famille. Il est cependant important que notre testament soit mis à jour à différents moments importants dans notre vie.

D’autres pourraient penser que bien qu’ils ou elles ne soient pas trop jeunes, ils ou elles ne possèdent pas suffisamment de biens à léguer pour que cela vaille la peine de faire faire un testament. Il importe de se rappeler qu’un testament, en plus de contenir des directives sur la façon de léguer ses avoirs, aussi modestes soient-ils, contient aussi des instructions sur la manière de disposer de ses actifs en ligne. À l’ère du numérique, cet aspect n’est certainement pas à négliger.

Finalement, beaucoup semblent imaginer que s’ils ou elles décèdent, le proche qui agira comme liquidateur de la succession aura un rôle plutôt facile à jouer. Or, la complexité des successions ne cesse d’accroître, surtout s’il n’y a pas de testament, et les tâches à accomplir sont souvent éprouvantes et exigeantes en temps. La présence d’un testament en bonne et due forme peut certainement «faciliter» le rôle du liquidateur, mais il ne faut pas sous-estimer le travail qui attend la personne désignée.

Les statistiques ne mentent pas: les Canadiens et Canadiennes ne semblent pas être pressés de rédiger leurs testaments, et pourtant! Toutes les raisons sont bonnes de le faire, surtout que c’est plus facile que jamais. Ce document apportera réconfort et paix d’esprit.