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Portrait-robot du voyageur à la tête grise

Emilie Laperrière|Édition de la mi‑mai 2022

Portrait-robot du voyageur à la tête grise

En plus des expériences culinaires, les activités de plein air (autant sportives que contemplatives), les visites culturelles et patrimoniales de même que les «roadtrips» se retrouvent parmi les principales expériences touristiques recherchées par les baby-boomers québécois. (Photo: 123RF)

MARCHÉ DES AÎNÉS. Les baby-boomers constitueront le plus important marché de voyageurs au cours des prochaines années, avec des dépenses annuelles de 35 milliards de dollars, d’après le Conference Board du Canada. Que recherchent-ils en voyage? Quel genre de voyages préconisent-ils? Les Affaires dresse leur profil.

 

Les voyages ne forment pas que la jeunesse

Les motivations de voyage des aînés ne diffèrent pas vraiment du reste de la population. «Ils ont envie de relaxer, de se ressourcer, de sortir du quotidien, de socialiser», indique Isabelle Falardeau, professeure au Département d’études en loisir, en culture et en tourisme de l’Université du Québec à Trois-Rivières.

Ils désirent aussi découvrir de nouvelles cultures et donner un certain sens à leur vie.

 

Le prix d’abord

Les personnes de 55 ans et plus choisissent surtout un voyage en fonction du prix. La même chose est vraie pour les autres générations, évidemment, mais ce groupe d’âge en fait une priorité. De 42 % à 54 % des baby-boomers sondés par la Chaire de tourisme Transat de l’École des sciences de la gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG UQAM), l’an dernier, jugent qu’une offre abordable d’attraits, d’hébergement et de restauration est très importante. Il s’agit de leur principal critère.

Malgré tout, cette clientèle possède un plus grand budget de voyage. «Ils ont plus d’argent à y consacrer», estime Isabelle Falardeau. 

Vient ensuite un élément spécifique à cette portion de la clientèle: la qualité du réseau routier. «C’est drôle, parce que dans notre sondage, ça arrive avant l’accueil chaleureux de la population locale. Les deux éléments ne sont séparés que par deux points, mais quand même, ça vaut la peine de le souligner», croit Marc-Antoine Vachon, titulaire de la Chaire de tourisme Transat. La possibilité de réserver l’hébergement en ligne se classe au quatrième rang de leurs attentes.

 

Prêts à partir en tout temps

Comme la vie de bureau est en grande partie derrière eux, les aînés n’ont pas de date fixe pour voyager. Plus du tiers (38%) des baby-boomers sondés par la Chaire de tourisme Transat indiquent d’ailleurs ne pas avoir de préférence quant à la période de vacances.

Isabelle Falardeau remarque pour sa part que l’élément de saisonnalité est intéressant. «Les retraités voyagent surtout hors saison», dit-elle. La professeure souligne aussi une corrélation positive entre l’âge et la durée du voyage. Comme ils ont plus de temps, ils partent plus longtemps. On n’a qu’à penser aux «snowbirds», qui quittent le Québec tout l’hiver.

 

Par le ventre

Les 55 ans et plus semblent se laisser guider par leur estomac quand vient le temps de partir. «Les destinations gastronomiques ont la cote», note Isabelle Falardeau.

En plus des expériences culinaires, les activités de plein air (autant sportives que contemplatives), les visites culturelles et patrimoniales de même que les «roadtrips» se retrouvent parmi les principales expériences touristiques recherchées par les baby-boomers québécois, selon les données de la Chaire de tourisme Transat.

Contrairement aux plus jeunes, ce ne sont pas de grands adeptes de plage ou de baignade. Seulement 38% en sont friands, contre 58% des 18-54 ans.

 

Les voyages organisés priment

Les personnes âgées font généralement partie de regroupements, comme la FADOQ, qui offrent beaucoup de voyages, en collaboration avec leurs partenaires. «Les voyages organisés sont donc occupés à une très forte proportion par les aînés», constate Marc-Antoine Vachon. 

«Les forfaits voyages, dans le sud par exemple, ont aussi la préférence des personnes plus âgées, probablement parce qu’ils diminuent les risques et la part d’inconnu», ajoute Isabelle Falardeau.

 

Des tourtereaux

Comme les enfants des baby-boomers ont tous quitté le nid familial (ou presque), les aînés partent principalement à deux. «Des répondants à notre enquête, 62 % voyagent en couple plutôt qu’en famille», relève Marc-Antoine Vachon. Ce chiffre chute à 38 % chez les 18 à 54 ans, qui préfèrent les voyages avec des enfants.