Photo : Clay Banks- pour Unsplash.com
BLOGUE INVITÉ. Selon les plus récentes statistiques, 15 à 20 % de la population serait neurodivergente, ce qui signifie qu’elle vit avec différents troubles psychologiques tels que le TDAH, les troubles du spectre autistique, la dyslexie, la dyscalculie, la dyspraxie ou encore le syndrome de la Tourette.
Même si on parle de plus en plus de la neurodivergence, l’Université Stanford en Californie révélait dernièrement que jusqu’à 80% des personnes autistes seraient toujours au chômage aujourd’hui. Selon l’Université du Connecticut, jusqu’à 40% des neurodivergents auraient de la difficulté à se trouver un emploi. Oui, vous avez bien lu : 40%!!! Moi qui suis atteint d’au moins 3 de ces troubles à la fois, je ne peux pas en être plus frustré!
Pourtant, en 2022, les entreprises du monde entier se bousculent encore pour pourvoir les postes vacants. Elles n’hésitent pas non plus à mettre en avant leurs initiatives de diversité, équité et inclusion (DEI).
Malgré cela, le constat reste le même, la neurodivergence est incomprise et les employeurs peinent encore à recruter des personnes qui pensent différemment. Selon moi, c’est en grande partie à cause de la stigmatisation généralisée qui subsiste sur le sujet.
Aujourd’hui, les célébrités sont de plus en plus ouvertes sur leurs propres luttes. On peut penser à Carey Price qui avait donné un excellent exemple de vulnérabilité en parlant de ses défis de santé mentale. La santé mentale est devenue un sujet de conversation majeur, il existe une journée de la santé mentale, plusieurs entreprises réalisent des vidéos pour en parler, etc. En milieu de travail, c’est rendu une tendance d’envoyer des courriels pour dire à quel point vous vous souciez de la santé mentale de vos employés. Cela fait aujourd’hui partie de la majorité des programmes de bien-être en entreprise.
C’est fantastique. Mais il y a un problème. C’est une chose pour les équipes de ressources humaines de déployer une campagne de marketing interne disant « la santé mentale compte » sans trop souvent réellement avoir réfléchi au sujet. C’est une autre chose pour celles-ci de s’asseoir en face d’un candidat et d’avoir une conversation franche comme celle-ci :
– Responsable des ressources humaines : «Alors : parlez-moi de vous !»
– Candidat : « J’ai 10 ans d’expérience dans le développement de logiciels et une maîtrise en informatique. Dans mes temps libres, j’aime coder et faire du jogging, et je souffre de dyslexie et de troubles du spectre autistique. J’aimerais vous parler de la façon dont ces conditions affectent mon travail et comment elles peuvent m’aider à être plus performant.»
Neurodiversité = diversité.
Cette conversation semble irréaliste. Et c’est justement ça le problème! Même si les organisations sont plus que conscientes que jamais de l’importance de la diversité pour la croissance, la neurodiversité reste toujours un sujet tabou. Trop souvent, les neurodivergents tentent de cacher leur particularité, car depuis toujours, ils ont été conditionnés à la refouler. Encore aujourd’hui, les neurodivergents se sentent fréquemment comme des échecs. Pourtant, c’est seulement parce qu’ils sont trop souvent contraints par une foule de mesures neurotypiques qui ne tiennent pas du tout compte de la manière dont ils traitent l’information, règlent les problèmes et obtiennent des résultats.
La diversité est la clé de l’innovation et l’innovation est aujourd’hui une obligation pour toute entreprise qui souhaite survivre! Diversité de pensées, de perspectives, d’expériences et de styles de résolution de problèmes : tout cela est essentiel pour toute entreprise qui souhaite lutter contre la complaisance et aller plus loin plus rapidement. Et c’est justement ce que proposent les neurodivergents qui offrent une multitude de caractéristiques et de capacités non reconnues et sous-estimées. La neurodiversité est diversité.
Des caractéristiques non reconnues et sous-estimées
Par exemple, selon une étude de cas de la «Harvard Business Review», les personnes Asperger seraient plus aptes à effectuer un travail minutieux et attentif. Elles préfèrent la routine à la nouveauté et présentent une concentration constante et des comportements répétitifs.
Selon l’Université du Michigan, les personnes atteintes de dyslexie ont tendance à penser de façon originale. Elles traitent les informations visuellement et sont douées pour trouver des connexions cachées, ce qui les rend idéaux pour découvrir des modèles et des tendances dans les données.
Finalement, selon plusieurs recherches publiées sur le site ScienceDirect, les personnes atteintes de TDAH sont plus créatives que leurs pairs. De plus, elles travaillent bien sous pression, ont tendance à être très proactives et s’adaptent mieux au changement. Elles ont également la capacité d’être hyper concentrées sur les sujets qui les intéressent.
Ce ne sont que quelques exemples d’avantages que présentes les neurodivergents!
Entrer dans le moule et devenir une tarte!
Il n’y a pas de façon unique d’intégrer la neurodiversité dans vos équipes, car il n’y a pas deux personnes neurodivergentes identiques. C’est la beauté de la vie. Vous devez être ouvert aux personnes qui pensent différemment et s’attaquent aux défis différemment et à celles qui pourraient être en mesure de réussir à résoudre des problèmes dont vous ne trouvez pas de solution depuis des années parce que vous les abordez de la même manière depuis des années. C’est simple, vous devez accepter de sortir du moule de l’employé classique.
Débutez dès maintenant à briser la stigmatisation. Voyez ce que les personnes neurodivergentes pourraient apporter à votre organisation. Si vous ne le faites pas maintenant, vous serez rapidement dépassé dans les prochaines années!