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Nicolas Duvernois

Chronique d'un entrepreneur

Nicolas Duvernois

Expert(e) invité(e)

Pourquoi je suis pour le projet Royalmount

Nicolas Duvernois|Publié le 22 janvier 2019

Pourquoi je suis pour le projet Royalmount

(Photo: courtoisie)

BLOGUE INVITÉ. J’ai rarement vu un projet faire couler autant d’encre et surtout rarement lu et entendu des journalistes être aussi peu impartiaux et professionnels qu’en commentant le projet Royalmount. Il ne suffit que de quelques mots dans Google pour tomber sur mille et un articles truffés d’opinions personnelles plutôt que de réels faits.

C’est hallucinant à quel point, chaque fois qu’une entreprise privée souhaite investir dans un projet d’envergure dans la grande région de Montréal, une levée de boucliers se fait avant même la première pelletée de terre. 

C’est quoi le problème? Pourquoi avons-nous si peur de grands projets et d’investissements privés? Vous vous rappelez du projet de la salle de spectacle du Cirque du Soleil à Pointe-St-Charles, du tollé qu’avait créé l’annonce du quartier Dix 30 ou du développement de Griffintown?

Connaissez-vous une ville, une province qui se développe sans investissements privés? Connaissez-vous une économie qui roule vitesse grand V sans chantier, sans grands projets? Étonnamment, aujourd’hui, la foule afflue autant au Quartier Dix 30 qu’à Griffintown, l’immobilier y fleurit et des milliers de personnes y travaillent au quotidien. Tristement, Pointe St-Charles est toujours en manque d’amour… et de développements majeurs. 

Il suffit de se promener dans Montréal et de voir l’état de nos infrastructures pour réaliser qu’on ne peut pas compter sur les gouvernements, peu importe le palier, pour développer une ville. Ce que l’on veut de nos élus est de créer des balises afin que le tout se fasse d’une manière saine, en prenant en compte les besoins de tous. 

Sans surprise, pour les opposants, les notions de base de la démocratie disparaissent dès qu’elles ne donnent pas ce qu’ils veulent. Tous se plaignent qu’une minorité de la population, les habitants de Ville Mont-Royal, auront le pouvoir sur la réalisation de ce projet ou pas… Ils oublient au passage que très démocratiquement, «les règles et les balises ont été approuvées par toutes les villes de l’île de Montréal lorsqu’elles ont adopté le schéma d’aménagement de l’agglomération» comme l’a dit dernièrement le maire de Ville Mont-Royal.

Et si ce n’est pas le privé qui développe, ce sera qui? Qui prendra la chance et l’immense risque, de plus de 2 milliards $ dans ce cas précis, de développer un terrain  qui, disons-le, était abandonné depuis des années. Oublions-nous que ce projet donnera de l’emploi à des dizaines de milliers de personnes? Sans oublier les dizaines, voire centaines de millions de dollars de retombées économiques que le projet va générer. 

Certes, la congestion à Montréal est problématique. Mais plutôt que d’empêcher des projets d’envergure de voir le jour pour ne pas empirer la situation, ne serait-il pas plus logique de s’attaquer au problème de base qu’est la désuétude totale de notre réseau routier? Empêcher David de s’habiller parce que Jean a froid est un argument ridicule.

D’une certaine manière, la seule personne à blâmer pour l’éclosion de ces centres ultra-modernes de périphérie est la ville elle-même. À force d’avoir pris pour acquis les citoyens qui se déplaçaient en ville pour aller au restaurant, au théâtre ou faire leurs emplettes, ils ont plutôt, depuis une vingtaine d’année, tout fait pour les décourager. Manque d’espaces de stationnement, frais de stationnement prohibitifs, constructions sans fin (et souvent sans employés), détours omniprésens et j’en passe.

Nous nous réveillons aujourd’hui tout offusqués qu’un entrepreneur privé construise des centres qui écoutent le réel besoin des citoyens, avec comme preuve l’affluence record, année après année, au Dix 30 et à Griffintown.

Ne pas être d’accord avec le projet est un droit. Ne pas y allez une fois que le projet est concrétisé l’est tout autant. C’est simple, vous n’aimez pas ce projet, n’y allez pas, mais arrêter d’interdire à ceux qui en veulent de pouvoir en bénéficier.