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Nous débattions entre collègues des résultats du sondage que Léger a mené pour nous auprès des entreprises québécoises afin de mesurer leur maturité numérique (les résultats sont en page 6). Fort à propos, Marine Thomas, directrice de contenu de votre journal, remarquait qu’au-delà de la technologie, la transformation numérique concerne la relation qu’une organisation entretient avec ses employés et avec ses clients. Autrement dit, le numérique redéfinit la culture même des organisations.
Ce que nous avons constaté à l’échelle des entreprises (micro) se transpose à l’échelle de l’économie (macro) dans la note intitulée «Technologies de rupture : plus que des questions économiques», publiée la semaine dernière par Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins. Automatisation, travail numérique, commerce en ligne, cybersécurité, arts numériques, télémédecine… «On ne peut occulter les questions sur les effets qu’auront les changements dans la relation avec les clients ou les citoyens, chez les employés et sur les valeurs de l’entreprise (de la société, de l’organisme, de l’autorité gouvernementale, etc.)», écrit Mme Noreau.
Le hic, c’est que si la transformation numérique se mesure relativement bien à l’échelle d’un échantillon d’entreprises, ses effets sont beaucoup plus difficiles à appréhender à l’échelle macroéconomique. «Les outils de mesure n’évoluent pas à la même vitesse que ces phénomènes et sont donc un pas ou deux en retard par rapport à la réalité, même si des efforts sont faits pour rattraper le mouvement», remarque l’économiste, ajoutant sur une note positive que de ce fait, «les gains de production et de productivité sont peut-être sous-estimés» depuis des années et que la croissance n’est pas aussi anémique qu’on veut bien le croire.
Sans données probantes, bien malin qui saurait dire si la numérisation de l’économie est une bonne chose ou pas. Dans une revue des analyses de grandes firmes de consultation, Mme Noreau a pu constater cependant quelques éléments consensuels : l’intelligence artificielle, les objets connectés et les réalités virtuelle et augmentée sont parmi les technologies qui méritent qu’on surveille leurs effets ; et «les changements à venir se solderont par des gains».
Voilà qui donne un peu de clarté dans un univers complexe et mouvant. J’espère suffisamment pour permettre aux entreprises de passer à l’action. Seulement 51 % des entreprises qui ont répondu à notre sondage ont officiellement lancé des démarches de transformation numérique. Pour les accompagner et pour en aider d’autres à les imiter, Les Affaires organise d’ailleurs la deuxième édition du salon Connexion cette semaine. Au plaisir de vous y voir !
Julie Cailliau
Éditrice adjointe et rédactrice en chef, Groupe Les Affaires
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