Près de 7500 femmes dans l’industrie de la construction au Québec
La Presse Canadienne|Mis à jour le 13 juin 2024Parmi ces travailleuses de la construction, on comptait 1820 peintres, 1390 charpentières-menuisières et 1390 qui avaient une occupation non spécialisée. (Photo: La Presse Canadienne)
La progression des femmes dans l’industrie de la construction continue ; elle a atteint un sommet de 7470 travailleuses ayant œuvré sur un chantier durant l’année 2023, soit 250 de plus que l’année précédente.
Bien que le nombre absolu puisse paraître impressionnant de prime abord, cela ne représente toutefois que 3,8% de la main-d’œuvre totale dans l’industrie, indique vendredi la Commission de la construction du Québec (CCQ).
«On se rapproche de la moyenne canadienne, qui est à 3,9%. Ça a toujours été quand même un défi pour nous. On était en écart de façon plus significative par rapport à la moyenne canadienne» auparavant, a souligné Audrey Murray, présidente-directrice générale de la CCQ, en entrevue à l’occasion de la Journée internationale des droits des femmes.
«Bien sûr qu’il faut faire plus. Et tout le monde est concerné par ça: tant la CCQ, les syndicats que les entreprises de construction. En fait, la bonne nouvelle, c’est que je pense que tout le monde le reconnaît, qu’on doit faire plus.»
Ce sont ainsi 4460 entreprises de construction qui ont embauché des femmes, cette année-là, soit 16,2% d’entre elles.
Parmi ces travailleuses de la construction, on comptait 1820 peintres, 1390 charpentières-menuisières et 1390 qui avaient une occupation non spécialisée.
Aussi, dans les métiers où on comptait au moins 10% de femmes, on note ceux de peintre, de calorifugeuse, de plâtrière et d’arpenteuses.
Bien que davantage de femmes intègrent l’industrie, il est connu qu’elles abandonnent en plus grande proportion que les hommes. Audrey Murray évoque un taux d’abandon après cinq ans de 30% pour les hommes et de 50% pour les femmes.
«On a documenté les facteurs d’abandon. Qu’est-ce qui est difficile pour les femmes?», relate Audrey Murray. En premier lieu vient le climat de travail ; en second, la conciliation travail-famille ; puis en troisième, les conditions difficiles d’exercice du métier.
Pour ce qui est du climat de travail, Audrey Murray sent «une réelle volonté de travailler là-dessus», de la part de tous les acteurs de l’industrie.
Dans le cadre du prochain Programme d’accès à l’égalité dont elle veut se doter, la CCQ va lancer un sondage auprès des travailleuses encore actives dans l’industrie, de celles qui ont quitté depuis cinq ans et auprès des entreprises. Elle veut ainsi mieux comprendre la situation. «Qu’est-ce qui les a aidées? Qu’est-ce qui n’a pas aidé? Qu’est-ce qui rend la chose difficile?»
La Commission s’était donné comme objectif d’atteindre 4,5% de femmes en 2024, mais la cible sera difficile à atteindre, compte tenu du ralentissement dans le secteur de la construction résidentielle, par exemple.