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Producteurs de grains: des défis de la chaîne d’approvisionnement

Le courrier des lecteurs|Publié le 02 mai 2022

Producteurs de grains: des défis de la chaîne d’approvisionnement

Christian Overbeek, président, Producteurs de grains du Québec (Photo: courtoisie)

 Par Christian Overbeek, président, Producteurs de grains du Québec

 

COURRIER DES LECTEURS. À quelques semaines de la saison des semis, les Producteurs de grains du Québec (PGQ) sonnent l’alarme devant l’imminence de grandes difficultés en regard de la disponibilité des intrants et engrais — ingrédients indispensables à la fertilisation des sols et à l’approvisionnement alimentaire. L’invasion de l’Ukraine par la Russie lancée le 24 février dernier est venue non seulement semer à juste titre l’indignation de tous, mais a également eu pour effet une hausse substantielle des coûts liés aux fertilisants et produits de phytoprotection. 

En guise de représailles à l’égard du régime de Vladimir Poutine, le gouvernement canadien a imposé de nouveaux tarifs de 35 % aux importations en provenance de Russie et de Biélorussie. Fort malheureusement, les agriculteurs en subissent les effets collatéraux et cela pourrait avoir un impact catastrophique sur le système d’approvisionnement alimentaire au pays et dans le monde si rien n’est fait, à plus forte raison du fait que les producteurs de grains du pays doivent humanitairement pallier la baisse des exportations mondiales de blé de la Russie et de l’Ukraine.

La Russie est un joueur majeur dans l’industrie de l’engrais azoté, du phosphore et du potassium, et par conséquent, le prix des engrais, qui est déjà extraordinairement élevé, pourrait augmenter de plus belle. Cela ne va pas sans causer beaucoup d’inquiétudes chez les producteurs agricoles, qui devront pour certains payer leurs intrants agricoles à prix d’or ou même qui n’auront pas accès aux intrants nécessaires pour démarrer leur saison de culture. Autre effet pernicieux, certains commerçants d’intrants agricoles pourraient, flairant la bonne affaire, profiter sciemment du climat d’incertitude actuel pour gonfler le prix de leurs produits.

Face à la situation tragique en Ukraine et aux enjeux de la disponibilité des engrais et de l’escalade des coûts des intrants, le gouvernement fédéral doit intervenir pour soutenir la chaîne de valeur agricole et répondre à la crise alimentaire qui se dessine. Des mesures immédiates doivent être prises afin d’éviter des conséquences à long terme sur le système d’approvisionnement alimentaire. Irrécusablement, Ottawa se doit d’explorer toutes les avenues possibles afin de s’assurer que les engrais et les intrants arrivent à temps pour les semis.

Il est indispensable de s’assurer que les producteurs agricoles aient accès à tous les intrants dont ils ont besoin pour effectuer les semis dans des conditions optimales, et de se porter garant du fait que le prix payé pour ceux-ci par les producteurs agricoles du Québec ne soit pas affecté par des tarifs ou une prise de profit anormale de la part des fournisseurs d’intrants. Ce sont là les demandes légitimes des producteurs de grains.

Devant ce triste constat aux ramifications multiples, les PGQ exhortent le gouvernement fédéral à poser les gestes qui s’imposent, et ce, rapidement.