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Promesses: internet, taxation, assurance-emploi, santé mentale

La Presse Canadienne|Publié le 25 août 2021

Promesses: internet, taxation, assurance-emploi, santé mentale

Le chef du NPD a rappelé que les Canadiens sont parmi ceux qui paient les frais les plus élevés au monde pour les services de téléphonie cellulaire et d'internet. (Photo: La Presse Canadienne)

Le Nouveau parti démocratique (NPD) veut s’attaquer aux factures de téléphonie cellulaire et d’internet, le Parti libéral désire taxer davantage les riches pour financer ses promesses, le Bloc québécois souhaite faire passer les prestations d’assurance-emploi à 50 semaines et le Parti conservateur promet d’investir en santé mentale pour qu’un million de Canadiens supplémentaires reçoivent des soins annuellement.

Le chef néo-démocrate, Jagmeet Singh, a rappelé mercredi que les Canadiens sont parmi ceux qui paient les frais les plus élevés au monde pour les services de téléphonie cellulaire et d’internet. M. Singh travaillerait avec le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes pour forcer les grands fournisseurs à plafonner leurs frais sous la moyenne mondiale.

Selon M. Singh, le plan néo-démocrate permettrait à une famille moyenne d’économiser 1000 $ par année. Il soutient que lors de la campagne électorale de 2019, le chef libéral, Justin Trudeau, avait promis de réduire les factures de téléphonie cellulaire pour faire économiser la même somme à une famille de quatre personnes.

Mais M. Trudeau s’est rangé, dit-il, du côté des entreprises de télécommunications plutôt que des familles, et cette promesse ne s’est jamais matérialisée.

De passage mercredi matin à Windsor, en Ontario, M. Singh a aussi soutenu que les forfaits «internet illimité» devraient être vraiment illimités — que la vitesse ne ralentisse pas une fois qu’un certain seuil d’utilisation est dépassé.

 

Taxer les plus riches

Les libéraux ont trouvé une source de revenus pour financer leurs promesses: taxer les plus riches.

S’ils sont réélus, ils prévoient augmenter le taux d’impôt des sociétés payé par les banques et compagnies d’assurance les mieux nanties au pays, mais seulement sur les bénéfices de plus d’un milliard de dollars. Le taux est actuellement de 15% et passerait donc à 18%. 

Qui plus est, ils établiraient un «dividende de la relance» payé par ces mêmes grandes banques et compagnies d’assurance sur quatre ans. On indique, dans un document d’information fourni par le parti, que «sa répartition entre les institutions concernées sera mise au point en consultation au cours des mois à venir avec le surintendant des institutions financières». 

Les libéraux estiment que ces deux mesures rapporteront au moins 2,5 milliards $ par année pendant quatre ans, à partir de l’année 2022-2023. 

Dans un communiqué, le chef libéral Justin Trudeau a soutenu que la dernière année et demie a été «extrêmement difficile» pour les Canadiens et qu’il faut «rebâtir le pays en mieux». C’est pourquoi, dit-il, un gouvernement libéral réélu demandera aux institutions financières, «qui se sont remises plus rapidement et plus vigoureusement que de nombreux autres secteurs, de payer un peu plus». 

 

Assurance-emploi

Le Bloc québécois veut faire passer les prestations d’assurance-emploi de 15 à 50 semaines pour les personnes gravement malades. Le chef Yves-François Blanchet y est allé de cette proposition mercredi, à Québec, en présence de son candidat Louis Sansfaçon, dont la fille Émilie a été emportée par le cancer en novembre dernier.

Elle a été obligée de s’inquiéter de sa situation financière en tant que mère de famille, au moment où sa santé aurait dû être sa seule préoccupation, a déploré M. Sansfaçon.

M. Blanchet s’est engagé à poursuivre le combat d’Émilie, plaidant qu’une société ne pouvait abandonner ses plus vulnérables, «comme le fait actuellement le fédéral».

Le chef du Bloc faisait campagne pour une deuxième journée d’affilée à Québec, où il espère faire des gains aux dépens des conservateurs le 20 septembre prochain. 

La grande région de Québec ne compte actuellement que deux députés bloquistes.

Yves-François Blanchet a été forcé de revenir sur l’enjeu du troisième lien, lui qui avait soutenu la veille que le tunnel qui sera foré sous le fleuve Saint-Laurent avait un potentiel écologique intéressant.

Appelé à élaborer, il avait refusé de répondre aux questions des journalistes. 

 

Investir dans la santé mentale

Erin O’Toole dit qu’un gouvernement conservateur travaillerait avec les provinces pour investir dans la santé mentale, en leur transférant suffisamment de fonds pour qu’un million de Canadiens supplémentaires reçoivent des soins chaque année.

L’engagement du chef conservateur intervient au milieu d’une pandémie de COVID-19 qui a fait des ravages sur le bien-être de plusieurs personnes. M. O’Toole a cité les résultats d’un sondage de Statistique Canada effectué en mars, révélant qu’un Canadien sur cinq a présenté des symptômes de dépression, d’anxiété ou de trouble de stress post-traumatique après une année de confinement, d’isolement social et de précarité économique.

 «Quelqu’un que vous connaissez est en difficulté en ce moment, a-t-il déclaré. La crise de la santé mentale est l’épidémie au sein de la pandémie de COVID-19.»

La promesse s’inscrit dans un engagement plus large de 60 milliards $ de plus en transferts de santé au cours de la prochaine décennie. Elle constitue l’un des cinq «piliers» de la plateforme électorale de M. O’Toole et contribue à l’image émergente d’un chef conservateur compatissant, qui se concentre sur l’emploi et la prospérité tout comme sur le bien-être et la lutte contre les dépendances.

Lors d’un arrêt de campagne mercredi à Brantford, en Ontario, M. O’Toole a réitéré son plan d’offrir un crédit d’impôt aux employeurs pour 25% du coût de la couverture en santé mentale, de créer une ligne directe de prévention du suicide et de financer des œuvres de bienfaisance grâce à 150 millions $ en subventions sur trois ans pour offrir des programmes de mieux-être.

M. O’Toole a déclaré qu’un gouvernement conservateur fournirait 1 milliard $ sur cinq ans pour augmenter le financement des programmes autochtones en santé mentale et le traitement de la toxicomanie, avec des soutiens culturellement appropriés.

Le budget libéral d’avril a alloué des millions à des organismes gouvernementaux pour élaborer des normes nationales de services de santé mentale et soutenir des projets de soutien pour les groupes «touchés de manière disproportionnée par la COVID-19». Le NPD promet des soins de santé mentale aux Canadiens non assurés.