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Marine Thomas

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Marine Thomas

Analyse de la rédaction

Propulser le changement

Marine Thomas|Édition de la mi‑juin 2023

Propulser le changement

Le feu sacré n’est pas l’apanage des entrepreneurs, il brûle aussi chez les grands leaders… et les plus petits. (Photo: 123RF)

BILLET. Vous est-il déjà arrivé d’avoir un défi tellement colossal à surmonter qu’il vous faisait penser à une montagne à gravir à pic sans filets de sécurité? Dans ce genre de situation, la plupart se découragent avant même d’essayer. C’est ce qui rend d’autant plus mythique l’exploit de ceux et celles qui en ont eu l’audace et sont parvenus au sommet.

Lorsqu’on évoque ces héros des temps modernes, on pense souvent aux entrepreneurs qui ont tout lâché pour réaliser leur idée. J’ai échangé avec une centaine d’entre eux dans la dernière décennie, et un élément est revenu sans cesse : le plus difficile est de faire le premier pas. Cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas d’obstacles par la suite. C’est juste qu’une fois lancé, on s’adapte en cours de route, un défi à la fois. Parlez-en à Andréa Gomez, cofondatrice d’Omy studios. Le chemin n’a pas toujours été facile pour cette immigrante de Colombie qui a dû repartir de zéro après un échec entrepreneurial. Pourtant, la jeune maman de jumelles vient de lever 11 millions de dollars pour sa jeune pousse qui fait un pied de nez aux multinationales de l’industrie de la beauté avec ses produits personnalisés grâce à l’intelligence artificielle. Son secret? Se concentrer sur sa vision et être en mode solution.

Cela dit, ce feu sacré n’est pas l’apanage des entrepreneurs, il brûle aussi chez les grands leaders. Prenons Éric Martel qui pilote Bombardier depuis trois ans. À son arrivée, ce fleuron de l’aviation était au plus bas, autant à la Bourse que dans le cœur des Québécois. Grâce à un plan stratégique rondement mené, le dirigeant a réduit drastiquement la dette, recentré les activités et redonné des ailes à l’entreprise, et ce, en un temps record. Ce tour de force permet aujourd’hui à l’aviateur de prendre de la hauteur et de regarder vers l’avenir avec confiance.

Vous pensez qu’un tel vent de changement n’est possible que si vous êtes aux manettes de votre organisation ? Détrompez-vous ! Des intrapreneurs prêts à porter des projets structurants, il y en a. Sûrement y en a-t-il même dans votre organisation. La question est plutôt de savoir si celle-ci a la capacité d’accueillir cet élément souvent perturbateur. Les entreprises auraient pourtant tout intérêt à s’ouvrir aux idées de ces innovateurs. Outre l’élément crucial de fidélisation, elles auront besoin d’entendre de nouvelles idées, de se faire bousculer, même si cela brasse, pour faire face à une ère aux enjeux toujours plus complexes.

Dans tous les cas, il n’y a pas d’innovation sans inconfort. Cela prend du courage pour imaginer de nouvelles avenues, tracer un chemin là où il n’y a rien et remettre en question le statu quo. « La folie, c’est de toujours faire la même chose et d’espérer un résultat différent », disait Albert Einstein. Nous ne pouvons pas avoir les mêmes façons de penser, les mêmes processus et les mêmes personnes autour de la table décisionnelle, puis espérer une réelle transformation. 

Que les prochains mois soient l’occasion de vous ressourcer, de vous recentrer et de vous rappeler ce qui est important pour vous, afin de mieux porter vos projets avec conviction à la rentrée.

Bon été!