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Dany Provost

Gros bon sens

Dany Provost

Expert(e) invité(e)

Quand budget et (votre) santé font bon ménage

Dany Provost|Mis à jour le 18 juin 2024

Quand budget et (votre) santé font bon ménage

L'État devrait s'engager un peu plus pour appuyer les dépenses personnelles reliées à des bonnes habitudes de vie. (PHOTO : 123RF)

EXPERT INVITÉ. Quelle partie de votre budget va pour votre santé?

Aucune?

Oubliez-vous la moitié de vos impôts du Québec?

Sérieusement, il y a un type de dépenses appelé « Santé » dans les chiffres de Statistiques Canada.

Mais non…

Il ne s’agit pas du coût supplémentaire de votre bouffe bio.

Non.

C’est encore la même définition, que je trouve abrutissante, qu’on donne aux dépenses de notre système de « santé », c’est-à-dire des dépenses relatives à la quête de la diminution (ou de l’absence) de maladie.

J’ai un problème avec le vocabulaire ici. Mais je fais probablement partie de la minorité qui voudrait revenir à des mots moins « euphémisés ». C’est un autre débat…

Il s’agit donc de dépenses en frais médicaux divers où les médicaments occupent évidemment une bonne place. Ce sont finalement les dépenses qui ne sont pas couvertes par notre cher système.

En moyenne, elles représentent globalement environ la moitié de celles consacrées à l’alimentation.

Parlant de ça…

J’aimerais qu’on parle davantage des dépenses reliées au maintien d’une bonne santé, à la prévention des maladies.

Essentiellement, elles sont de deux natures : celles reliées à une bonne alimentation et celles encourues pour faire de l’exercice, garder ses muscles et son cœur (et pourquoi pas son esprit) en santé.

Mais encore faut-il en avoir les moyens.

Il y a des crédits d’impôt pour les dépenses reliées à la maladie, mais pas (sauf exception) pour les dépenses de santé. Quel type le gouvernement encourage-t-il ici?

Le graphique ci-dessous indique quelle proportion du revenu disponible les ménages canadiens ont consacré à l’alimentation au dernier trimestre de 2023.

On voit donc que pour le quintile le plus bas (personnes gagnant en moyenne moins de 29 376 $ une fois ramené sur une base annuelle), près de 27 % du budget est consacré à l’alimentation.

C’est plus du quart du budget!

Et ça, c’est la moyenne de ce groupe. Imaginez les pires situations!

Le montant accordé aux « produits alimentaires et boissons non alcoolisées » a été en moyenne de 1957 $ au cours du trimestre pour les ménages les moins fortunés alors qu’il a été de 2640 $ pour les ménages les plus aisés, soit 35 % de plus.

La qualité des aliments y serait-elle pour quelque chose? Ce n’est pas pour rien qu’il y a une corrélation entre le revenu et la longévité.

Ah oui…

Il y a aussi les autres types de dépenses pour sa santé. Qu’on parle d’abonnements au gym, de la pratique régulière d’un sport ou de l’achat d’équipements sportifs ou encore de la consommation de services comme la massothérapie ou ceux d’un expert en nutrition. Ces exemple constituent à juste titre, à mon avis, des réelles dépenses de « santé ».

Malheureusement, des données précises sur ces dépenses sont difficiles à trouver.

Pourquoi?

En partie parce que l’État n’y accorde pas assez d’importance. Si ces dépenses apparaissaient sur notre déclaration de revenus, on aurait les chiffres.

Même si, en général, on reconnaît de plus en plus l’importance de ces éléments pour sa santé à long terme, je pense que l’État pourrait s’impliquer davantage qu’il ne le fait actuellement.

On veut sauver la planète, on donne des bons crédits d’impôts pour l’achat de véhicules électriques, mais on néglige l’entretien d’une machine infiniment plus complexe et précieuse.

C’est à vous de vous en occuper, consacrez un budget pour votre « vraie » santé.

N’attendez pas après l’État, vous avez le temps de mourir plusieurs fois.