«Les entrepreneurs derrière ces centaines de milliers de PME ne sont pas uniquement des créatrices d’emplois ou de richesse, elles sont surtout des créatrices de fierté et c’est pour cette raison que nous avons tous besoin de PME fortes et prospères!» (Photo: 123RF)
EXPERT INVITÉ. Lors du dernier recensement, le Canada comptait un peu plus de 1,2 million d’entreprises, ayant au moins 1 employé rémunéré. De ce nombre, 97,9% de celles-ci sont considérées comme étant de petites entreprises employant entre 1 et 99 employés, 1,9% (environ 23 000) sont de moyennes entreprises employant de 100 à 499 employés et 0,2% (environ 3 000) sont de grandes entreprises ayant 500 employés ou plus.
Parmi les petites entreprises, plus de la moitié, soit 55%, comptent entre 1 et 4 employés. En ajoutant celles qui emploient entre 5 et 9 employés, on frôle les 75%.
Au total, les petites entreprises emploient 7,7 millions de personnes, soit 67,7% de l’ensemble de la main-d’œuvre du secteur privé. En d’autres mots, elles sont omniprésentes aux quatre coins du pays et nous connaissons tous dans notre famille et cercle d’amis plusieurs personnes travaillant pour l’une d’entre-elles.
Véritable poumon économique, ces entreprises sont malheureusement les premières à écoper lors d’une crise. Dans les trois dernières années, elles ont dû faire face à une pandémie, aux multiples restrictions en découlant, à la rupture des chaînes d’approvisionnement, aux problèmes de logistique et de transport, à la rareté de la main-d’œuvre, ainsi qu’à la hausse vertigineuse des coûts.
En ajoutant l’instabilité géopolitique créée par l’invasion russe de l’Ukraine, le bras de fer qui oppose la Chine aux États-Unis et la récente diminution de la production de pétrole par l’OPEP, disons qu’elles sont de tous les combats.
Contrairement aux moyennes et grandes entreprises, les petites et surtout les très petites structures n’ont souvent ni l’équipe, ni les connaissances, ni les moyens (ni même le temps) pour naviguer, sans trop de casse, dans cette avalanche de défis.
Malgré leurs rôles essentiel et vital, elles n’ont pas toujours l’oreille des décideurs. Alors que faire? Comment s’assurer que nos PME ne disparaissent pas comme neige au soleil? Ou encore mieux, comment les propulser, comme dirait Ginette Reno «encore plus haut, encore plus loin»?
Trois chantiers majeurs
J’identifie trois chantiers majeurs que nous devrions prioriser. Bien entendu, chaque entreprise a une réalité propre, et il se peut très bien que certaines pistes de solutions ne puissent pas s’appliquer. Mais analysons le tout d’un point de vue macro.
1. La transformation numérique
Le premier chantier est sur toutes les lèvres depuis quelques années: la transformation numérique. Que ce soit pour une meilleure expérience client, l’automatisation de la production, de la prise de rendez-vous ou tout autre besoin, la numérisation des PME leur permettra d’être plus efficaces et plus compétitives.
2. Miser sur des partenaires locaux
Le deuxième est de miser sur le local. Nous avons été témoin de la fragilité des chaînes d’approvisionnement. En retournant au bercail et en misant sur des partenaires locaux, on minimise le risque de revivre le même scénario. De plus, combiné à l’enthousiasme croissant de l’achat local, ce revirement peut s’avérer tout un avantage compétitif.
3. L’adaptation aux nouvelles tendances
Le troisième chantier nécessite une certaine ouverture d’esprit. Les PME doivent s’adapter aux nouvelles tendances technologiques et démographiques.
Tout d’abord technologiques, afin de rester pertinentes aux yeux du consommateur. Vous n’êtes pas obligé d’être en amour avec TikTok ou de vous lancer dans la création d’un univers dans le Metavers pour vendre vos produits ; cependant, dans un monde ultra connecté, il est important d’adapter votre offre aux attentes des clients.
Ensuite, démographiques. Les visages du pays, de la province, de la ville évoluent! Le vieillissement de la population, l’ouverture des frontières et l’accueil de nouveaux immigrants changent le portrait de notre société. Il devient donc nécessaire d’adapter l’offre de produits ou services à la société d’aujourd’hui. Notons aussi que les nouvelles générations accordent beaucoup d’importance aux impacts environnementaux ou sociaux d’une entreprise.
Pour conclure, les entrepreneurs derrière ces centaines de milliers de PME ne sont pas uniquement des créatrices d’emplois ou de richesse, elles sont surtout des créatrices de fierté et c’est pour cette raison que nous avons tous besoin de PME fortes et prospères!