Réduisons dès maintenant la pression sur les gestionnaires
Jenny Ouellette|Édition de la mi‑octobre 2023Le rôle du gestionnaire n’est pas celui du superhéros qui règle tout et qui planifie le travail de son équipe de manière isolée. Son rôle consiste plutôt à se rapprocher de son équipe et les autres membres des différentes divisions de l’entreprise. (Photo: 123RF)
EXPERTE INVITÉE. Gallup révélait récemment que la plupart des gestionnaires ont maintenant plus de travail à faire avec un budget plus restreint et de nouvelles équipes. Depuis 2021, une pression énorme s’exerce sur eux et rien n’indique qu’elle s’atténuera d’elle-même.
Si la tendance se maintient, les entreprises pourraient voir une hausse de l’épuisement, du désengagement et des départs chez les gestionnaires. Il faut agir maintenant pour alléger les leaders et leurs équipes.
Résoudre ensemble les problèmes
La gestion ne devrait jamais être synonyme de surcharge perpétuelle. Certes, la nature du poste consiste à résoudre des imprévus et à être interrompu fréquemment. Jamais il n’a été question d’agir seul pour affronter ces défis! En effet, lorsqu’un problème survient, un gestionnaire gagne à solliciter les membres de son équipe. Ces derniers mettront à contribution leurs expertises, leurs idées et leurs talents pour cibler la solution. En tentant de régler le problème par lui-même, le gestionnaire s’ajoute une charge et perd une occasion précieuse: celle de bâtir un esprit d’équipe et d’augmenter l’autonomie des employés. Les employeurs doivent aider les nouveaux gestionnaires à développer ce réflexe dès les premiers instants dans leur rôle. Avec le temps, ils bâtiront des équipes autonomes, collaboratives et efficaces.
Clarifier la base
Les restructurations et les rajustements fréquents entraînent une confusion quant aux rôles et aux responsabilités, causant ainsi une désorganisation, une inefficacité et une productivité diminuée. Des conflits peuvent alors éclater et freiner la collaboration entre les équipes. Les gestionnaires se trouvent à gérer les conflits tout en rétablissant la performance des équipes. Pour éviter cette situation, la direction doit réexaminer les rôles de chaque personne en répondant à une question essentielle: qui fait quoi et quand? Cette clarification peut résoudre de nombreux problèmes organisationnels, car une équipe ne peut être pleinement efficace si les responsabilités de chacun ne sont pas clairement définies.
Solidifier l’expérience gestionnaire
Dans mon texte «À quand l’expérience gestionnaire?», j’expliquais qu’il faut miser sur l’expérience gestionnaire et celle des employés pour augmenter l’engagement et la fidélisation des travailleurs. À l’aube de 2024, il m’apparaît évident que les employeurs qui n’offrent pas une telle expérience de manière solide auront à subir plus de départs, de démotivation et de problèmes de surcharge de travail autant chez les gestionnaires que chez les employés. Pour changer la donne, il faut par exemple passer plus de temps avec les cadres, revoir les méthodes de travail, s’assurer qu’ils ont des compétences pour bien déléguer, ainsi que le pouvoir de prendre des décisions importantes. Parallèlement, l’employeur doit accompagner tous les gestionnaires à adopter le style de management valorisé par l’entreprise. Ensemble, ils iront dans la même direction.
Et maintenant, quel est son rôle?
Le rôle du gestionnaire n’est pas celui du superhéros qui règle tout et qui planifie le travail de son équipe de manière isolée. Son rôle consiste plutôt à se rapprocher de son équipe et les autres membres des différentes divisions de l’entreprise. Il n’est pas entre la direction et le «terrain». Il offre ce qu’on lui a donné: soutien, confiance, pouvoir, connaissance et leadership. Il a un rôle gratifiant, dont la finalité est de créer de la valeur en amenant son équipe à réussir, sans que ce soit au détriment de la santé de ses employés.