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Thomas Gaudet

L'allégorie des finances personnelles

Thomas Gaudet

Expert(e) invité(e)

REER et délire

Thomas Gaudet|Publié le 28 février 2024

REER et délire

L’idée n’est pas de croire au non ou REER, mais de comprendre que les avantages que ce régime vous procure sont là pour vous aider. (Photo: 123RF)

EXPERT INVITÉ. Lorsque j’étais jeune, j’écoutais une émission qui s’intitulait Rire & délire, qui jouait sur les ondes de TQS. L’émission permettait de mettre son cerveau en veille et de faire le vide pour laisser place à des captations humoristiques. Moqueries, taquineries et mauvais coups étaient à l’honneur.

Mais Thomas, quel est le lien entre Rire & délire et les REER? Eh bien, certaines personnes se moquent du REER autant qu’ils se moquaient d’une personne qui tombait dans la boue! Voici les commentaires que j’entends le plus souvent dans ma pratique.

 

« Les REER, je ne crois pas à ça!» – Maxime de Coaticook

Le REER n’est pas une religion, personne ne vous oblige à y adhérer.

Le REER est outil de report d’impôt. On cache légalement les revenus au fisc aujourd’hui pour les imposer demain. Il faut le voir comme un outil de financement d’impôt.

Le gouvernement nous permet de ne rien payer aujourd’hui, mais le pacte qu’on a avec lui est qu’il passe à la caisse lors des retraits, soit à la retraite ou avant, au besoin.

Et si vous ne croyez pas à ça, quelles sont vos alternatives? Le CELI? Il va éventuellement être inévitablement maximisé (plafond de 95 000$ en 2024). Le compte non enregistré communément appelé taxable? Les rendements seront imposables à des taux d’imposition importants si vous travaillez encore.

Il n’y a pas d’issue. Le REER vous permet de déduire au gros taux et de sortir à petit feu au petit taux à la retraite. C’est ça la philosophie derrière le REER.

 

«Je fais beaucoup de retraits actuellement de mon REER et je paye beaucoup trop d’impôt, je n’aurais pas dû cotiser à mes REER.»  – Jeanine de Trois-Rivières

C’est facile de dire que les REER, c’est du gros n’importe quoi, lorsque vous ignorez les avantages et que vous conservez uniquement les désavantages.

Hey, Thomas, j’ai gagné 2000$ au casino hier! Super! Tu as perdu combien de fois auparavant?

Les chiffres, ce sont des acrobates du Cirque du Soleil. Ils peuvent se contorsionner pour vous présenter une fausse réalité. Bref, il faut regarder les deux côtés de la médaille.

Lorsque vous retirez vos REER, vous payez de l’impôt et vous perdez potentiellement l’accès à d’autres programmes gouvernementaux, mais vous avez plusieurs avantages à cotiser au REER:

  • Possibilité d’accès à un crédit d’impôt si vous cotisez aux fonds des travailleurs (FTQ, CSN);
  • Possibilité d’obtenir la prestation dentaire canadienne;
  • Possibilité d’obtenir un bon d’études canadien pour les contribuables qui cotisent au REEE;
  • Possibilité d’obtenir le crédit d’impôt de solidarité et le crédit de TPS;
  • Permet d’avoir un retour d’impôt qui peut financer vos prochaines cotisations REEE, CELI, CELIAPP et REER;
  • Possibilité de choisir l’année où vous voulez appliquer la déduction fiscale;
  • Possibilité de retirer le montant pour prendre une année sabbatique ou pour combler une partie du budget lors d’une perte d’emploi;
  • Possibilité d’utiliser les fonds pour un retour aux études ou pour accéder à la première propriété.

 

«Les REER, c’est uniquement pour la retraite, je n’ai pas besoin de ça, je vis au jour le jour.» – Olivier de Shawinigan

Les lettres du REER signifient régime enregistré d’épargne retraite, mais peut aussi vouloir dire:

  • Régime enregistré d’épargne voyage (REEV);
  • Régime enregistré d’épargne retour aux études (REERE);
  • Régime enregistré d’épargne pour une année sabbatique (REEAS);
  • Régime enregistré d’épargne maladie (REEM).

L’objectif du REER est de cotiser lors des années où votre rémunération est abondante et de retirer lorsque vous n’avez rien à inscrire à titre de revenu dans votre déclaration d’impôts.

Toutes ces situations ci-haut sont favorables à retrait REER. Si vous décidez de voyager pendant un an, vous ferez peu ou pas revenus. C’est le temps de décaisser. Si vous effectuez un retour aux études, vous ferez peu ou pas de revenus et le régime prévoit des allègements fiscaux, donc c’est le temps de retirer. Si vous prenez une année sabbatique, c’est le temps de retirer de votre REER. On ne le souhaite pas, mais si la maladie vous frappe, il y a bin des chances que vos revenus soient amputés, donc c’est également le temps de retirer de votre REER.

En somme, l’idée n’est pas de croire au non ou REER, mais de comprendre que les avantages que ce régime vous procure sont là pour vous aider. Le REER n’a jamais été instauré pour vous faire perdre de l’argent, il a été instauré pour que vous puissiez prendre en main votre retraite. Ne pas l’utiliser est une erreur. Si vous vous moquez du REER tôt dans votre carrière, le REER rira de vous à votre retraite.

 

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