Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

Retard sur le nombre de femmes dans des postes de directions

La Presse Canadienne|Mis à jour le 13 juin 2024

Retard sur le nombre de femmes dans des postes de directions

En 2023, la part des femmes dans les postes de direction — y compris les cadres intermédiaires — était de 35 pour cent. (Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — La Chambre de commerce du Canada affirme que les femmes dirigeantes du monde des affaires se heurtent toujours à des obstacles, avec des écarts importants en matière de propriété, de représentation et de rémunération des entreprises.

Dans un nouveau rapport publié mardi, l’organisme affirme que le Canada est à la traîne par rapport à près de la moitié de ses pairs de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) en ce qui concerne la proportion de femmes occupant des postes de direction.

Si les femmes ont progressé dans l’ensemble du monde du travail, occupant près de la moitié de tous les emplois en 2023, le rapport indique qu’on ne peut pas en dire autant des postes de rang supérieur.

Il indique qu’en 2023, la part des femmes dans les postes de direction — y compris les cadres intermédiaires — était de 35 pour cent.

Plus on gravit les échelons, moins la présence des femmes est importante, celles-ci représentant moins du quart des sièges aux conseils d’administration des entreprises canadiennes.

En 2020, seulement 21% des administrateurs étaient des femmes, contre 18% en 2016.

«Les données montrent que les obstacles auxquels se heurtent les femmes persistent surtout au niveau des postes de direction et des conseils d’administration», indique Marwa Abdou, auteure principale du rapport et directrice principale de la recherche au Laboratoire sur les données entreprises de la Chambre, dans un communiqué de presse.

Le rapport indique qu’il existe toujours un écart salarial, les femmes gagnant 88 cents pour un dollar dans les postes de gestion par rapport aux hommes en 2023.

Les écarts sont plus prononcés dans certains secteurs, comme ceux des ressources naturelles et de la construction, et moindres dans d’autres secteurs comme ceux des soins de santé et de l’éducation.

Il existe également des différences géographiques ; l’Île-du-Prince-Édouard, par exemple, est la seule province où les femmes cadres gagnent réellement plus que les hommes, indique le rapport.

Au Québec, les femmes gagnent 95 cents pour un dollar pour un homme, tandis qu’en Alberta, ce n’est que 81 cents.

Aussi, les provinces maritimes et le Québec affichent les plus petits écarts en ce qui concerne la proportion de femmes dans les professions de gestion. L’écart de représentation — la proportion de femmes dans la profession par rapport à la part de la population — se situe à -15% au Québec, correspondant à la moyenne nationale. Le plus petit écart est enregistré au Nouveau-Brunswick, à -11%.

Conditions de travail inégales

Certains des obstacles empêchant les femmes de progresser cités dans le rapport comprennent des problèmes de culture organisationnelle, tels que des conditions de travail rigides et la discrimination, ainsi qu’un manque de soutien organisationnel. Les femmes qui travaillent à leur compte peuvent être confrontées à des exigences financières et de crédit prohibitives, ou à un manque d’informations et de soutien.

«Nous pouvons prendre plusieurs mesures concrètes, par exemple en assurant le suivi des résultats en matière d’embauche et de promotion, en offrant des possibilités de perfectionnement et de mentorat, et en demandant aux cadres supérieurs de rendre compte des objectifs en matière de diversité», a expliqué Mme Abdou. Elle a ajouté que combler les lacunes en matière de congé parental et améliorer l’accès au financement et au soutien permettraient aussi de réduire ces écarts.

«Si nous ne redoublons pas d’efforts aujourd’hui, nos petites-filles seront confrontées aux mêmes défis que les femmes en affaires d’aujourd’hui», a-t-elle conclu.

 

Inscrivez-vous gratuitement aux infolettres de Les Affaires et suivez l’actualité économique et financière au Québec et à l’international, directement livrée dans votre boîte courriel.

Avec nos trois infolettres quotidiennes, envoyées le matin, le midi et le soir, restez au fait des soubresauts de la Bourse, des nouvelles du jour et retrouvez les billets d’opinion de nos experts invités qui soulèvent les défis qui préoccupent la communauté des affaires.