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Revue du marché canadien au 2T: les actions font du sur-place malgré la baisse des taux

Morningstar|Publié le 02 juillet 2024

Revue du marché canadien au 2T: les actions font du sur-place malgré la baisse des taux

Les actions canadiennes ont connu des difficultés au cours du deuxième trimestre. (Photo: 123RF)

Les marchés boursiers et obligataires canadiens ont pour la plupart fait du surplace au deuxième trimestre, tentant de maintenir l’élan positif insufflé par la baisse des taux d’intérêt de la Banque du Canada en juin.  

Pour les trois mois se terminant le 25 juin, l’indice Morningstar Canada a enregistré un rendement de 0,03%. Les actions des grandes sociétés ont eu plus de mal à conserver leurs gains que les actions des petites sociétés au cours du dernier trimestre, l’indice Morningstar des grandes capitalisations canadiennes ayant baissé de 1,32%, alors que l’indice Morningstar des petites capitalisations canadiennes a progressé de 4,38%.

L’idée que la lutte contre l’inflation menée par la Banque du Canada n’est pas terminée est peut-être le principal obstacle auquel sont confrontés les marchés canadiens à l’heure actuelle.

«Après quatre rapports positifs consécutifs sur l’IPC au Canada, les chiffres de mai ont suscité la surprise», a déclaré Robert Kavcic, économiste principal à la Banque de Montréal, dans une note datée du 26 juin. «L’inflation globale s’est accélérée à 2,9% d’une année sur l’autre, et les diverses mesures de base se sont également accélérées contre toutes les attentes.»

Les actions canadiennes ont connu des difficultés au cours du deuxième trimestre. Cette évolution a été «exacerbée par le manque d’intérêt des investisseurs étrangers», selon une note de juin de Stéphane Marion, économiste en chef et stratège de l’équipe de la Banque Nationale du Canada. «Selon les données les plus récentes, les investisseurs étrangers se sont délestés de 37 milliards de dollars d’actions canadiennes au cours des 12 derniers mois, tendance qui est en place depuis le début de 2023 et qu’on observe normalement en période de récession.»

Les actions canadiennes dans le secteur des matériaux sont en hausse au deuxième trimestre

Les titres des matériaux de base ont aidé le marché boursier canadien à se maintenir à flot avec un rendement de 8,09% au deuxième trimestre.  Ce gain a contribué à hauteur de 0,87 point de pourcentage à la performance de l’indice Morningstar Canada. Le rendement de ce secteur a été suivi par les titres de consommation défensive, en hausse de 10,92%, qui ont contribué à hauteur de 0,36 point de pourcentage au rendement de l’indice. Parmi les titres ayant le plus contribué au rendement de l’indice, Dollarama a ajouté 0,18 point de pourcentage au rendement de l’indice grâce à une hausse de 19,29% au cours du trimestre. Le titre de la Banque Royale a affiché un rendement de 7,02% et a contribué pour 0,44 point de pourcentage au rendement de l’indice. La hausse du titre de RBC est allée à l’encontre de la baisse générale du secteur financier canadien, qui a été l’un des principaux détracteurs de l’indice au cours de la période.

Les services financiers ont retranché 0,60 point de pourcentage au rendement de l’indice canadien au cours du dernier trimestre. Cela s’explique en grande partie par le fait que ce secteur représente 31,83% de l’indice, les valeurs financières canadiennes n’ayant baissé que de 1,85% au cours du dernier trimestre. Le secteur canadien de la technologie, quant à lui, a chuté de 6,54%, ce qui représente une perte de 0,58 point de pourcentage. Shopify a été en tête du déclin du secteur technologique canadien, avec une baisse de 14,17% et une perte de 0,56 point de pourcentage de l’indice. Shopify a été suivi par la Banque de Montréal et la Banque Toronto-Dominion, en baisse de 11,47% et de 7,16%.

La perspective d’une pause dans les réductions de taux d’intérêt à court terme pourrait inciter les investisseurs à se protéger de la volatilité des marchés boursiers avec des matériaux tout en évitant les services financiers en raison des risques de taux d’intérêt liés aux niveaux élevés d’endettement des consommateurs canadiens.

Le secteur immobilier canadien ne peut pas augmenter les loyers

Alors que les prix se sont accélérés dans tous les domaines au Canada, en particulier dans les services, les loyers ont «bondi» en mai, selon M. Boudreau. «Cette hausse est un casse-tête pour la Banque du Canada. Les loyers sont importants, politiquement sensibles, et pèsent lourd sur les ménages». L’effet des taux d’intérêt plus élevés pendant plus longtemps est également critique pour les investisseurs dans les fiducies de placement immobilier au Canada, avec un impact sur les coûts d’exploitation élevés tirant vers le bas l’indice Morningstar Canada REIT de 6,42% au dernier trimestre, et de 10,69% depuis le début de l’année.

Les obligations canadiennes atteignent un point d’inflexion

Le rapport sur l’IPC a quelque peu affecté les investisseurs dans les obligations canadiennes. L’indice Morningstar Canada des obligations de base a chuté après avoir atteint un sommet annuel à la mi-juin, terminant le trimestre en hausse de 1,73%. «Les taux hypothécaires canadiens à 5 ans ont bondi de 10 points de base à la suite de la publication de l’IPC, ce qui pourrait retarder la baisse des taux hypothécaires, pour l’instant», a déclaré M. Kavcic.

L’allègement des taux hypothécaires pourrait toutefois ne pas être assez rapide pour les marchés. «Malgré l’amorce de la détente monétaire dans certaines parties du monde, nous nous attendons à ce que la politique monétaire demeure restrictive dans un avenir prévisible, situation qui induira probablement des tensions sur les marchés financiers», ont déclaré M. Marion et son équipe. «Nous maintenons notre répartition des actifs défensive».

Les actions canadiennes sont-elles prêtes pour un retour en force?

Les perspectives de Vanguard concernant les actions canadiennes sont «relativement optimistes», déclare Ashish Dewan, stratège principal en matière d’investissement pour Vanguard Canada : «Les actions canadiennes sont axées sur la valeur par rapport aux États-Unis, et les actions de valeur sont bien placées pour surperformer dans un contexte de taux d’intérêt structurels plus élevés.»

«À court terme, nous prévoyons une croissance économique inférieure à la tendance à long terme au Canada pour le reste de l’année 2024, dans une fourchette de 1,25 à 1,5%, dans un contexte de transmission puissante de la politique monétaire», prédit M. Dewan. «Nous prévoyons des baisses de taux supplémentaires de la Banque du Canada de 25 à 50 points de base cette année, ce qui devrait soulager l’économie canadienne, en particulier les propriétaires, ce qui pourrait également avoir un impact positif sur l’ensemble des actions canadiennes.»

Les perspectives obscures concernant les taux d’intérêt canadiens ont poussé les marchés à «revenir à l’analyse des données», a mentionné M. Kavcic, de la Banque de Montréal. «À ce stade, le marché a (comme il se doit) réduit les probabilités d’une baisse des taux en juillet, et notre prévision d’une baisse en septembre reste intacte pour l’instant.» Jules Boudreau, économiste principal chez Mackenzie Investments, est du même avis : «Les données sur l’inflation publiées aujourd’hui montrent que le parcours du Canada vers les 2% sera semé d’embûches, mais n’excluent pas de multiples baisses de taux pour le reste de l’année 2024.»

Un texte d’ Andrew Willis pour Morningstar