Johanne Pratte, directrice générale de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (Photo: courtoisie)
RÉSIDENCES POUR AÎNÉS. Les ressources intermédiaires (RI) et de type familial (RTF) représentent 1,5 % des milieux de vie où sont actuellement hébergés les aînés au Québec. Peu connus, ces hébergements représentent pourtant des milieux de vie adaptés, à caractère humain, et sont bien intégrés dans les différentes collectivités.
RI : un service public pour les besoins particuliers
Actuellement, il existe 1060 ressources intermédiaires dans tout le Québec, où 17 300 personnes vivent au quotidien. Elles sont exploitées par des entreprises privées et collaborent avec le réseau public dans le cadre d’une entente qui lie le propriétaire et le CISSS—CIUSSS. Cette entente vient déterminer les responsabilités de chaque partie et le financement que le CISSS verse à la RI pour les services offerts. Pour les résidents, il s’agit donc d’un service public.
Certaines d’entre elles accueillent des personnes âgées présentant des handicaps physiques, une déficience intellectuelle ou un problème de santé mentale, mais qui ne nécessitent pas pour autant tous les soins d’un centre d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). L’hébergement en RI est proposée à la suite d’une évaluation de la condition de la personne, faite par un travailleur social. « Même si on dit intermédiaire, on peut y rester très longtemps tant que la condition médicale de la personne est stable », explique Johanne Pratte, directrice générale de l’Association des ressources intermédiaires d’hébergement du Québec (ARIHQ).
Le résident de la RI contribue aux frais d’hébergement grâce à une contribution exigée par le gouvernement. Tout comme en CHSLD, ce montant est établi par la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) selon les revenus et les avoirs de la personne. Ainsi, le résident n’a pas à négocier avec le propriétaire le coût d’un loyer ou des différents services. Contrairement aux résidences privées pour aînés, les RI ne reçoivent pas d’argent de leur résident. La contribution maximale se situe actuellement à 1300 $ mensuellement.
Pour opérer une ressource intermédiaire, le futur propriétaire doit se qualifier lors d’un appel d’offres public. Une fois qualifié, il obtient un contrat pour une durée déterminée qui peut être renouvelé. « Les services infirmiers et médicaux sont offerts par du personnel qui relève des établissements publics [CISSS ou CIUSSS] », ajoute Johanne Pratte.
Toutes les ressources intermédiaires doivent respecter le cadre de référence et des réglementations définis par le ministère de la Santé et des Services sociaux. « Le CIUSSS ou le CISSS évalue la RI et vérifie la qualité des services », explique-t-elle.
Selon les besoins de l’établissement public, on retrouve des ressources intermédiaires de différentes tailles qui peuvent accueillir de 6 à 150 résidents. La plupart du temps, elles n’offrent pas d’appartements, mais des chambres. Les résidents partagent ensuite des salles communes.
Le temps d’attente pour une place en ressource intermédiaire varie d’une région à l’autre.
RTF : des milieux de vie intimes et sécuritaires
Les ressources de type familiales, quant à elles, sont de très petits milieux de vie. Généralement, une RTF est constituée de une ou deux personnes qui accueillent, directement chez elles, dans leur logement principal, des personnes, jeunes ou aînés. « Les propriétaires vivent avec les résidents », élabore Johanne Pratte.
La RTF permet au résident, qui nécessite généralement moins de soins et d’encadrement qu’en CHSLD, de vivre dans un contexte de vie familiale. « Les personnes qui choisissent d’être en famille d’accueil sont vraiment dévouées à la tâche. Elles offrent des milieux intimes et sécuritaires de qualité », explique Philippe Voyer, professeur à l’Université Laval, expert en soins infirmiers gériatriques.
Les RTF accueillent un maximum de neuf personnes et sont liées, tout comme les RI, à un contrat avec un CIUSSS ou un CISSS à proximité. Cela leur permet alors d’offrir non seulement le gîte et le couvert, mais aussi des services de soutien et d’assistance selon des besoins précis de la personne. « La plupart du temps, les RTF s’adressent à une population avec des besoins particuliers, notamment des troubles cognitifs ou encore de l’autisme », ajoute le professeur.
Côté tarif, on parle, là encore, d’une contribution fixée selon les revenus des personnes, qui peut atteindre un maximum de 1300 $ par mois. Celle-ci est versée à l’établissement hospitalier public associé qui verse ensuite une partie aux propriétaires de la demeure. Cependant, pour intégrer une ressource de type familiale, il faut s’inscrire à des listes d’attente.