«Waterloo marqua le début de la fin pour Napoléon, bien hâte de voir si ces trois autres batailles auront une finalité aussi abrupte que celle de juin 1815!» (Photo: DeAgostini pour Getty Images)
BLOGUE INVITÉ. C’est le 18 juin 1815, à une vingtaine de kilomètres au sud de Bruxelles que s’est déroulée la célèbre bataille de Waterloo, avec d’un côté l’armée française menée par l’empereur Napoléon 1er après un court premier exil, et de l’autre, l’armée principalement composée de soldats britanniques, néerlandais, et prussiens.
Plus qu’une «simple» bataille, elle marque la fin du règne de l’un des personnages les plus marquants de l’époque, Napoléon Bonaparte. Après le siège de Toulon en 1793, Napoléon connaît une ascension vertigineuse qui, de victoire en victoire, le mène une dizaine d’années plus tard à être proclamé empereur de France.
La cuisante défaite de Waterloo l’oblige, lors de son retour à Paris, à abdiquer une seconde fois. Cette bataille est sa dernière. Quelques mois plus tard, Napoléon est déporté sur l’île Sainte-Hélène, au beau milieu de l’Atlantique Sud, où il meurt six ans plus tard, le 5 mai 1821.
«Frapper son Waterloo» est aujourd’hui une expression bien connue inspirée directement de l’Histoire et utilisée pour décrire une personne, une institution ou une entreprise qui subit un cinglant échec.
En analysant le contexte politico-économique des derniers mois, je ne peux m’empêcher de faire le lien entre cette bataille et celles qu’ont déclenchées la Russie en envahissant l’Ukraine, Elon Musk en faisant l’acquisition de Twitter et le Qatar en militant pour organiser la Coupe du monde de football.
Outre le cas russe, il est très difficile de comparer l’échec militaire de Waterloo au rachat d’une entreprise ou à l’organisation d’une compétition sportive.
Cependant, il est important de rappeler que Napoléon était aussi convaincu d’une victoire rapide et facile que Vladimir Poutine de la supériorité de l’armée russe, qu’Elon Musk de relancer Twitter et du Qatar de redorer sa réputation sur les droits de l’Homme.
Pourtant, chacun de ces exemples démontre à merveille la fragilité d’une stratégie mal planifiée, dirigée par un pouvoir autocratique, nourrissant un égo démesuré.
Il est encore beaucoup trop tôt pour prédire la finalité de ces «batailles» cependant, tout comme pour les forces napoléoniennes, les acteurs du moment s’enfoncent dans un bourbier dont il sera difficile de sortir indemne.
Que ce soit militairement, politiquement ou en affaires, il ne faut jamais sous-estimer l’importance de la stratégie. Sun Tzu, le général chinois et auteur du très influent livre L’Art de la guerre, disait que la meilleure stratégie est celle qui permet d’atteindre ses objectifs sans avoir à se battre.
Force est de constater que ni les bombardements, ni la gestion agressive et hostile, ni le contrôle d’informations par menaces ne sont des stratégies gagnantes… Surtout en 2022!
Seul l’avenir nous dira comment ces trois batailles vont évoluer et il sera intéressant, au fil des prochaines semaines et mois, de voir comment chacun des belligérants s’adaptera face aux défis qui découlent de leur erreur de stratégie.
Entre-temps, il est triste de constater les répercussions catastrophiques de ces erreurs sur d’innocentes victimes qui vivent dans la peur, en voyant leur pays détruit par des missiles, qui perdent leurs emplois sans aucune raison valable, ou qui subissent d’importants préjudices en voyant leurs droits fondamentaux bafoués.
Après quelques heures de combat à peine, en pleine fuite, Napoléon avait sur les mains le sang de près de 10 000 soldats morts et de 30 000 blessés, sans oublier le massacre de plus de 12 000 chevaux. Waterloo marqua le début de la fin pour lui, bien hâte de voir si ces trois autres batailles auront une finalité aussi abrupte que celle de juin 1815!