Santé Canada: un vaccin pour les enfants soumis pour approbation
La Presse Canadienne|Publié le 18 octobre 2021Le vaccin a été autorisé pour les personnes de 16 ans et plus en décembre dernier, puis en mai pour les jeunes de 12 à 15 ans. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Pfizer-BioNTech a demandé à Santé Canada d’approuver le tout premier vaccin contre la COVID-19 pour les enfants de cinq à 11 ans.
Si Santé Canada donne le feu vert, les provinces pourront commencer à offrir le vaccin aux enfants, bien que de nouvelles doses pour cette cohorte puissent devoir être achetées. Les doses pour enfants sont en effet à peu près le tiers de celles administrées aux adultes et aux adolescents de 12 ans et plus.
Le vaccin a été développé en partenariat avec l’entreprise allemande BioNTech et est maintenant commercialisé sous la marque Comirnaty. Il a été autorisé pour les personnes de 16 ans et plus en décembre dernier, puis en mai pour les jeunes de 12 à 15 ans.
Pfizer a déjà soumis des données d’essais cliniques pour sa dose pour enfants à Santé Canada au début du mois. La société a déclaré que les résultats étaient comparables à ceux enregistrés dans l’étude clinique de Pfizer-BioNTech menée auprès de jeunes de 16 à 25 ans.
Dans un communiqué, Santé Canada indique qu’il accordera la priorité à l’examen de cette demande, «sans pour autant sacrifier les normes scientifiques élevées en matière d’innocuité, d’efficacité et de qualité appliquées». L’agence fédérale précise toutefois qu’elle n’autorisera l’utilisation du vaccin Comirnaty «que si l’examen scientifique indépendant et approfondi de l’ensemble des données soumises confirme que les avantages du vaccin l’emportent sur les risques auprès de ce groupe» d’âge.
Chez les plus jeunes encore
Pfizer a livré plus de 46 millions de doses au Canada à ce jour, et une analyse des données disponibles sur l’administration des gouvernements provinciaux et fédéraux suggère qu’il y a déjà plus qu’assez de doses de Pfizer au Canada pour vacciner les enfants entre cinq et 11 ans.
Mais il n’est peut-être pas conseillé d’extraire simplement de plus petites doses des flacons que le Canada avait déjà stockés à travers le pays, a déclaré la Dre Theresa Tam, administratrice en chef de la santé publique, lors d’une conférence de presse à la fin de la semaine dernière.
«Nous comprenons également de Pfizer que la formule du vaccin a changé, il s’agit d’une formule de nouvelle génération, c’est donc quelque chose qui doit être examiné par le régulateur», a déclaré Mme Tam vendredi.
Le Canada a signé un nouveau contrat avec Pfizer pour les doses pédiatriques au printemps dernier.
Le vaccin Pfizer-BioNTech a également été testé sur des enfants dès l’âge de six mois. Les premières données pour les enfants de moins de cinq ans sont attendues d’ici la fin de l’année. Santé Canada s’attend à recevoir au cours des prochains mois plus de données de Pfizer pour les groupes d’âge plus jeunes, mais aussi, d’autres fabricants, pour diverses tranches d’âge.
Si le vaccin est approuvé pour les enfants, le Comité consultatif national de l’immunisation déterminera si les avantages du vaccin l’emportent sur les risques pour les jeunes enfants.
L’Agence de la santé publique du Canada a déjà signalé de rares incidents de myocardite, une inflammation du muscle cardiaque, après l’administration d’un vaccin à ARNm comme le Pfizer-BioNTech et le Moderna.
Au 1er octobre, Santé Canada avait documenté 859 cas associés aux vaccins, qui semblent surtout affecter les personnes de moins de 40 ans. Mais dans l’ensemble, ce risque semble être faible, selon Tim Sly, épidémiologiste à l’Université Ryerson, de Toronto.
«Bien sûr, personne ne considère que toute complication chez un enfant est acceptable, et une grande prudence est prise pour rechercher et identifier tous les problèmes», a déclaré le professeur Sly dans un récent échange de courriels avec La Presse Canadienne. Mais l’infection à la COVID-19 représente elle-même un risque très élevé d’autres problèmes cardiovasculaires, a rappelé cet expert en gestion de risques immunologiques.
En plus de protéger les enfants contre des symptômes plus graves de COVID-19, le vaccin réduirait également le risque qu’un enfant transmette le virus à un membre vulnérable de sa famille. Cette vaccination créerait aussi un meilleur environnement scolaire, en réduisant le stress lié à la transmission dans l’école.