(Photo : 123RF)
Pour recruter des étudiants, les entreprises doivent être visibles sur les campus. Avec une course au recrutement qui se fait toujours plus féroce, une des meilleures manières de figurer dans le peloton de tête, ou de s’y maintenir, est d’entretenir des liens avec les collèges et universités.
À l’Université de Sherbrooke, le nombre d’offres de stages a augmenté de 15 % à 20 % depuis l’an dernier, de sorte que dans certains domaines, comme en informatique, on dénombre maintenant 50, 60, voire 70 offres par étudiant. « Il y a souvent plus de stages que de stagiaires potentiels, confirme André Raymond, directeur du Service de placement de l’Université Laval. Pourquoi l’étudiant va-t-il opter pour un stage plutôt qu’un autre ? Souvent, il va choisir l’entreprise qu’il connaît, dont on lui a parlé dans ses cours et dont il a rencontré les gestionnaires. »
Garder contact
Une bonne stratégie d’entreprise consiste donc à entretenir des liens avec les universités afin de se faire connaître des étudiants en amont. Cette relation peut prendre différentes formes : projets de recherche, participation à une compétition d’études de cas ou à un midi-conférence, collaborations en classe, journées carrières, commandite des activités d’une association étudiante… Même du soutien à une chaire de recherche, auquel cas l’entreprise risque d’être plus souvent en contact avec les professeurs qu’avec les étudiants, mais les premiers auront l’occasion de parler aux seconds de leurs projets et de l’entreprise.
Dans certains cas, la décision d’être présent dans les institutions d’enseignement doit être prise assez longtemps à l’avance. Pour les journées carrières, par exemple. « Si vous désirez recruter un étudiant et que vous arrivez à la dernière minute, vous partez avec deux prises, note Alain Tremblay, directeur général du Service des stages et du développement professionnel de l’Université de Sherbrooke. Les places sont limitées et se remplissent rapidement ; c’est presque comme un concert d’Elton John ! » Il faut donc rester à l’affût des dates d’inscription pour réserver sa place rapidement.
Se faire connaître
Une présence sur les campus permet à une entreprise de se faire connaître auprès des étudiants, qui en parleront entre eux. Commanditer des activités, offrir des bourses d’excellence ou de perfectionnement ou encore proposer vos meilleurs éléments comme conférenciers peut donc aider à bien se positionner afin de recruter les meilleurs stagiaires.
Pour ce faire, il ne faut pas hésiter pas à passer un coup de fil au service de placement des universités ciblées, selon ses besoins. « Si une entreprise nous appelle, on va l’orienter, explique M. Tremblay. On a même revu notre structure pour tenir compte de la nouvelle réalité en créant une section au sein de notre service, qui est responsable des partenariats. »
Même discours du côté de l’Université Laval. « Si une entreprise souhaite entrer en contact avec les étudiants, qu’elle nous contacte ; c’est gratuit. On pourra trouver des solutions », assure M. Raymond en soulignant que si certaines activités entraînent des coûts, dont les journées carrières, d’autres sont sans frais.
Le programme de mentorat, par exemple. « On utilise la plateforme Élo pour mettre en contact les étudiants avec des professionnels, précise-t-il. C’est gratuit et ça permet de faire connaître l’entreprise et ses mandats auprès des étudiants. » Les rencontres se font parfois même sur le milieu de travail du mentor, ce qui permet de faire connaître encore davantage l’entreprise et de l’aider à recruter des stagiaires.
Une nécessité
La concurrence pour les stagiaires est telle que l’implication auprès des universités n’est plus un avantage, mais une nécessité, estime M. Raymond. Il donne l’exemple des Journées carrières en sciences et génie de l’Université Laval, qui comprennent un 5 à 7 de réseautage en technologies de l’information. « Souvent, l’offre de stage va se faire sur place, sans même avoir été affichée, souligne-t-il. J’ai aussi vu des entreprises créer un stage sur-le-champ après avoir rencontré des étudiants particulièrement compétents lors de journées carrières. »
C’est donc dire que si une entreprise se contente d’afficher son offre de stage, puis d’attendre les candidatures, elle pourrait se retrouver devant un bassin de candidats complètement à sec.