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ANALYSE. Qui paye ses dettes s’enrichit. C’est vrai, quoique dans le contexte actuel où les taux d’intérêt sont bas, un simple remaniement de vos dettes pourrait vous aider à vous enrichir.
D’abord, si vous avez plusieurs emprunts, ou pire encore, des dettes sur des cartes de crédit, pensez à faire une consolidation de dettes. Cette stratégie vous permettra de regrouper plusieurs dettes sous un même prêt à des conditions de crédit plus favorables.
Afin d’économiser davantage, il peut être possible, dans certains cas, de structurer vos dettes de façon à rendre les intérêts déductibles d’impôts. Lorsque les intérêts sont déductibles, vous pouvez économiser jusqu’à 53 % du coût d’emprunt selon votre taux marginal d’imposition. Voyons voir comment y arriver.
Si vous êtes un professionnel non incorporé ou un propriétaire d’immeuble locatif, pensez à mettre en place la stratégie de mise à part de l’argent. En gros, vous devez contracter un nouvel emprunt que vous utiliserez uniquement pour payer des dépenses d’affaires ou des dépenses relatives à votre immeuble locatif, soit des dépenses dites admissibles. En contrepartie, vous priorisez le remboursement du prêt initial en accélérant les paiements. Cette discipline vous permettra de transformer les intérêts d’un emprunt en intérêts déductibles d’impôt et, conséquemment, vous ferez des économies.
Réorganiser vos emprunts est aussi une stratégie à envisager si vous avez des emprunts, comme un prêt hypothécaire sur votre résidence personnelle ou votre chalet et des placements boursiers. Il suffit de vendre vos placements boursiers et de rembourser vos dettes. Une fois cette étape franchie, vous empruntez de nouveau, mais cette fois dans le but d’investir. Rien ne changera dans votre bilan ; vous aurez de nouveau un prêt et des placements. Toutefois, le simple fait d’avoir posé ces gestes méthodiquement pourrait non seulement vous faire profiter d’un taux d’intérêt plus bas sur votre nouvel emprunt, mais surtout vous permettra de déduire les intérêts de ce nouvel emprunt.
C’est l’utilisation courante de l’argent emprunté qui détermine si les intérêts d’un prêt sont déductibles d’impôt ou non. Ainsi, les emprunts faits dans le but d’investir dans des placements boursiers ou dans des unités de fonds communs de placement, par exemple, vont se qualifier à titre de déduction fiscale.
La possibilité de verser des dividendes
Il est toutefois important de vous assurer que les actions dans lesquelles vous allez investir les sommes empruntées offrent la possibilité de verser des dividendes sans quoi la déductibilité fiscale sera compromise. L’intérêt n’est pas déductible lorsque les fonds empruntés servent à gagner uniquement un revenu de gain en capital. Aussi, au Québec, il faut considérer que la déductibilité est limitée aux revenus de placement (voir encadré). Si vous empruntez pour investir dans votre REER ou dans votre CELI, vous ne pourrez pas non plus déduire les intérêts du prêt. Oubliez aussi la déductibilité si vous empruntez pour acquérir une maison ou un chalet que vous allez habiter. Seuls les emprunts faits dans le but de tirer un revenu locatif se qualifient à la déductibilité fiscale.
Quand les taux d’intérêt sont bas et que les marchés boursiers offrent de belles occasions, il n’est pas rare que des investisseurs utilisent une stratégie d’emprunt mieux connue sous le nom d’effet de levier. Par exemple, vous empruntez à 3 %, vous déduisez vos intérêts à un taux marginal d’imposition de 50 % et vos investissements vous rapportent 6 %. Conséquemment, vous faites 4,5 % de rendement net avant impôts. C’est ainsi que cette stratégie, qui comporte certains risques financiers, peut permettre à des investisseurs de s’enrichir grâce à un emprunt.
Encore plus complexe, il peut parfois aussi être avantageux d’utiliser des stratégies d’emprunt avec une assurance vie afin de profiter de déductions fiscales intéressantes et d’augmenter la valeur nette successorale.
Bref, prendre le temps de remanier votre bilan peut vous permettre d’augmenter votre valeur nette et de mettre en place des stratégies fiscales avantageuses et même de vous enrichir avec des dettes.
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Considérez que la déductibilité est limitée aux revenus de placement
Dans votre déclaration fiscale provinciale, la déductibilité des frais de placements est limitée aux revenus de placements. Aux fins de cette mesure, les revenus de placements comprennent le revenu d’intérêt, le gain en capital imposable et les revenus de dividendes imposables majorés réalisés au cours d’une année d’imposition.
Il est possible de reporter les frais de placements non déduits dans une autre année d’imposition, soit les trois années antérieures ou indéfiniment dans le futur. Ils ne peuvent être déduits qu’à l’encontre de revenus de placements.
Certains frais financiers sont également déductibles d’impôt. Par exemple, les frais pour l’administration ou la gestion des placements, les frais pour la garde de valeurs mobilières ou les frais annuels liés à un emprunt (tel que l’ouverture de crédit, les droits d’accès, les frais de garantie, etc.).