Malgré sa récente chute, le titre de Shopify reste sur ue tendance haussière. (Photo: 123RF)
La BOUSSOLE BOURSIÈRE est une rubrique qui traite d’un événement marquant et de son effet sur le marché boursier en s’appuyant sur l’analyse d’experts. Cette analyse pourra être autant fondamentale que technique.
(Illustration: Camille Charbonneau)
Après une brutale descente aux enfers entre l’automne 2021et le début octobre 2022 alors que le cours de l’action du fournisseur de plateformes de commerce électronique en mode logiciel servie (SaaS) passait de près 170$US à moins de 30$US, le titre amorçait une intéressante reprise à la hausse comme l’indique le graphique des fluctuations du titre depuis août 2021 (ligne pointillée bleue).
La divulgation des résultats du 3e trimestre 2023 en novembre dernier avait soutenu de belle façon cette tendance alors que le titre doublait au cours des 3 mois suivants pour atteindre 90$US.
Mais en février, l’annonce des résultats du 4e trimestre 2023 a eu l’effet contraire. Le titre a alors entamé la séance de négociations suivant la publication en cédant plus de 10%. En creusant un tel écart avec le cours de fermeture de la veille comme le montre le graphique des variations quotidiennes des derniers 9 mois (1ère petite flèche rouge), les investisseurs indiquaient clairement leur mécontentement devant les résultats.
(Graphique: Phases & Cycles)
Le titre ne s’en est pas vraiment remis depuis. La veille de l’annonce des résultats du 1er trimestre 2024, le titre se négociait à 75$US et semblait prêt à tenter une nouvelle poussée à la hausse. Mais l’annonce des résultats la semaine dernière a aussi eu un effet baissier sur le titre de l’entreprise (2e flèche rouge).
En retournant au 1er graphique, on voit que la tendance à la hausse (ligne bleue pointillée) n’a pas encore été pénétrée de façon significative et que le rêve que le titre retrouve ses sommets passés n’est peut-être pas encore écarté complètement. Toutefois, l’action des derniers jours ne donne certainement pas d’indications en ce sens, explique Monica Rizk, analyste technique senior pour les publications Phases & Cycles.
D’abord, les écarts à la baisse entre la cote à l’ouverture d’une séance et celle à la fermeture le jour précédent sont des facteurs très négatifs lorsque le titre ne réussit pas à refermer cet écart durant les jours suivants, et qu’il n’indique pas qu’il réussira à le faire à court terme. Ces situations suggèrent un désaveu de la part des investisseurs. Les écarts créés en février et en mai ont certes de quoi inquiéter, estime l’analyste.
Mais aussi, la dernière chute a précipité le titre sous ses moyennes mobiles de 50 jours (ligne rouge) et de 200 jours (ligne verte), qui sont le reflet respectivement de ses tendances à court terme et à plus long terme. Il faudra maintenant que le titre remonte dans la région de 75-80 $US et s’y maintienne de façon soutenue pour qu’on le puisse croire qu’une certaine confiance se réinstalle chez les investisseurs, selon l’analyste.
Par ailleurs, Richard Tse, analyste à la Financière Banque Nationale, excuse la piètre performance récente du titre par le fait que la direction énonçait pour le prochain trimestre des prévisions inférieures à ce que l’on aurait aimé entendre. Il croit que le recul du titre est surfait et il maintient sa cote de surperformance et son cours cible sur un an de 100$US.