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Nicolas Duvernois

Chronique d'un entrepreneur

Nicolas Duvernois

Expert(e) invité(e)

Si j’étais en campagne électorale!

Nicolas Duvernois|Mis à jour le 26 avril 2024

Si j’étais en campagne électorale!

«Comme lors de chaque scrutin, j’aime bien m’imaginer sur la route, le temps d’une chronique, à la tête d’un des principaux partis politiques, à la rencontre des Québécois aux quatre coins de la province.» (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Comme lors de chaque scrutin, j’aime bien m’imaginer sur la route, le temps d’une chronique, à la tête d’un des principaux partis politiques, à la rencontre des Québécois aux quatre coins de la province.

On va se le dire, la «politique de campagne» est à des années-lumière des leçons apprises lors de mes études universitaires en sciences politiques. Au quotidien, aucune référence aux théories de politique étrangère comparée ou à l’étude critique de la science en elle-même, mais plutôt une vaste campagne de relations publiques où les stratégies de communication font foi de tout.

Avant tout, je tiens à saluer le courage et les profondes convictions qui incitent les chefs ainsi que tous leurs candidats à se lancer dans la joute politique. Ce sacrifice, car c’en est un, passe malheureusement trop souvent sous le radar, laissant les mauvaises langues conspuer les uns et les autres.

À moins d’une semaine du jour J, voici les trois enjeux sur lesquels j’aurais choisi de faire campagne. Je vous entends déjà me demander pourquoi ne pas avoir choisi l’environnement et/ou la santé? Même s’il y a urgence d’agir dans plusieurs autres domaines, je tenais à vous partager mes convictions sur ces trois sujets seulement.

 

Supportons nos PME

Véritable poumon économique du Québec (et du pays aussi d’ailleurs), les PME représentent la quasi-totalité des entreprises de la province. Plus de la moitié de celles-ci comptent moins de cinq employés. Depuis bientôt trois ans, elles subissent de front les contrecoups de la pandémie. Non seulement elles sont impactées par la pénurie de main-d’œuvre (20% de leur équipe manque si un seul poste n’est pas comblé), mais elles sont, pour la plupart, triplement impactées par l’inflation qui gonfle les coûts des matières premières, modifie les habitudes de consommation des clients et nécessite une revue à la hausse des salaires.

Disons-le une fois pour toutes, sans les dizaines de milliers de PME et les centaines de milliers d’emplois qu’elles créent, le portrait économique du Québec ressemblerait plus à celui d’un pays en «voie de développement» qu’à celui d’un pays du G7.

 

Misons sur l’éducation

Comme pour toute société ayant à cœur sa jeunesse et son futur, l’éducation devrait être au centre de l’échiquier politique. Quelle ne fut pas notre surprise de réaliser en mars 2020 qu’aucun plan B n’existait pour scolariser nos enfants malgré les milliers de plateformes numériques déjà existantes sur le marché.

Miser sur l’éducation, c’est non seulement adapter les techniques d’enseignement et offrir aux élèves des écoles modernes, sécuritaires et inspirantes, mais c’est aussi redonner les lettres de noblesses à l’une des plus importantes professions au monde: enseignant.

Ils méritent tout notre respect pour le courage, la persévérance et la passion qu’ils ont démontrés au fil des dernières années, mais aussi que l’on revoit entièrement leurs conditions d’emploi, incluant leurs salaires, afin qu’elles reflètent le rôle essentiel qu’ils jouent dans la vie de nos jeunes et de notre société.

 

Bâtissons un Québec 5.0

Le Québec est en retard technologiquement. Tristement, nous avons vu la naissance, la montée en puissance et finalement la prise de contrôle de la technologie dans notre quotidien, lors des 20 dernières années. Aux premiers jours d’internet, nous aurions dû immédiatement modifier notre approche pour être aujourd’hui un acteur de premier plan.

Je reconnais que nous n’avons pas nécessairement les moyens de nos ambitions et croire, surtout faire croire, que le Québec pourrait être compétitif dans un marché où la capitalisation boursière de la majorité des entreprises compétitrices potentielles est de loin supérieure à notre budget annuel total est irréaliste.

Cependant, assurons-nous que notre territoire en entier bénéficie d’un accès internet de haute qualité, que nos entreprises puissent, elles aussi, se lancer dans le commerce électronique sans toujours être freinées par les coûts d’expédition et par l’immensité de notre territoire, que les grands joueurs de ce monde, toujours à la recherche de centres de stockage et d’électricité verte s’installent ici afin de profiter de nos forces et nous des leurs.

Bien entendu, il y aurait tant à rajouter sur des dizaines de sujets plus importants les uns que les autres. Cependant, une chose est certaine, afin que le Québec sorte de ces trois dernières années de crise et que l’on reprenne tous notre erre d’aller, il est plus qu’important, en tant que citoyen, de se faire entendre, de voter et de participer activement à la gestion de notre société, et pas seulement de s’exprimer timidement au bureau de vote chaque quatre ans.