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Nicolas Duvernois

Chronique d'un entrepreneur

Nicolas Duvernois

Expert(e) invité(e)

Start-ups: trois pièges à éviter pour faire partie de la relance

Nicolas Duvernois|Publié le 27 avril 2021

Start-ups: trois pièges à éviter pour faire partie de la relance

Il faut faire attention de ne pas croire que ce qui est normal aujourd’hui, le sera dès un retour «à la normale». (Photo: 123RF)

BLOGUE INVITÉ. Tout comme lors de chaque grand moment tragique de l’histoire, la relance économique représente une occasion unique de bâtir un monde nouveau. Rappelez-vous des années folles qui ont suivi la Première Guerre mondiale, de la révolution culturelle américaine ayant suivi la guerre du Vietnam ou de la forte croissance économique découlant de la chute du mur de Berlin.

Bien que nous ne puissions malheureusement pas encore crier victoire contre cette pandémie, certains signaux peuvent nous inspirer confiance pour l’avenir. L’après-pandémie entrepreneuriale étant déjà bien en route, les prochaines années seront foisonnantes d’innovations de toutes sortes puisant leur raison d’être directement dans cette crise que nous vivons depuis une quinzaine de mois.

Déjà, des centaines, voire des milliers de startups du monde entier planchent sur des projets nous permettant de recommencer à vivre «comme avant» avec cependant une nouvelle réalité. Que ce soit de développer un nouvel alliage antimicrobien servant pour rampes d’escalier, les poignées de porte ou les boutons d’ascenseurs, une plateforme de vidéoconférence permettant une personnalisation complète et facile pour un individu ou une entreprise ou tout simplement un nouveau modèle de restauration misant exclusivement sur la livraison, les idées ne manqueront pas!

Bien entendu, il est essentiel que les start-ups du Québec fassent partie de cette relance. Cependant, à mes yeux, certains pièges seront à éviter afin de ne pas manquer le bateau. 

 

Piège #01 

Gare aux tendances

Il est toujours très difficile de savoir différencier les tendances éphémères de celles qui deviendront «grand public» à plus long terme. Allons-nous tous fuir ZOOM aussi rapidement que nous nous y sommes abonnés ou allons-nous l’adopter au quotidien? C’est en risquant de miser sur la bonne réponse que certaines start-ups connaîtront du succès et que d’autres échoueront. Le chaos des derniers mois ayant modifié, par obligation, nos habitudes quotidiennes, il faut faire attention de ne pas croire que ce qui est normal aujourd’hui, le sera dès un retour «à la normale».

 

Piège #02

Essentiel ou non essentiel?

Dès les premiers jours de la pandémie, nous avons rapidement vu à quel point certaines industries, certains services ou produits étaient à risque en temps de crise. En mode survie, l’être humain s’est très rapidement métamorphosé en «consommateur en mode urgence». Papier hygiénique, désinfectants de toutes sortes, eau de source embouteillée ou provisions alimentaires sont immédiatement devenus des denrées rares.

Tristement, de l’autre côté du spectre, les produits ou services considérés comme étant «non essentiels» ont payé, en quelque sorte, le prix. Certes, la grande majorité de ceux-ci ont bien évidemment leur raison d’être. Cependant, je crois qu’il faille dès aujourd’hui intégrer ce nouveau risque à notre modèle d’affaires.

 

Piège #03

D’énormes investissements… qui amassent la poussière

Drastiquement, les entreprises du monde entier ont dû s’adapter à un univers du travail complètement différent du modèle classique qui faisait référence depuis plusieurs décennies. Fini les bureaux à aire ouverte, les jeux de soccer sur table ou le bar à jujubes. Après avoir investi des centaines de milliers ou des millions de dollars dans de superbes environnements de travail, nous nous sommes tous retrouvés à travailler dans un coin du sous-sol ou sur notre îlot de cuisine!

Non seulement plusieurs millions de pieds carrés de bureaux ne font, pour l’instant, qu’accumuler la poussière, les rôles et responsabilités des leaders, surtout leurs interactions avec leurs équipes, ont aussi été grandement redéfinis.

En effet, la pandémie n’a qu’accéléré la transition d’un modèle de gestion traditionnelle vers un modèle de gestion agile. Fini les structures hiérarchiques, l’obsession du profit et l’approche strictement économique. S’appuyant notamment sur l’adaptabilité et l’autonomie des équipes, la gestion agile a comme objectif d’offrir à l’entreprise une capacité de rebond en permettant, par exemple, de changer de chemin en cours de route, d’augmenter la productivité en réduisant les délais de remise de projets et surtout de satisfaire le client en répondant à ses demandes et non en imposant notre offre.

Sans l’adoption de ce modèle de gestion, les start-ups auront beaucoup de difficulté à évoluer et surtout réussir dans un monde où les changements de toutes sortes et le rythme des affaires ne font qu’accélérer au fil du temps.