(Photo: 123RF)
À VOS AFFAIRES. Avec tout ce qui passe dans l’économie actuellement, on est en droit de se demander comment les taux d’intérêt évolueront au fil des prochains mois. Si vous avez un prêt hypothécaire à renouveler prochainement, vous devrez faire un choix. Mais lequel ? Depuis plusieurs années, on entend dire que «les taux d’intérêt vont monter». Or, l’économie n’a jamais justifié une telle remontée. Est-elle en surchauffe actuellement ? Pourtant, l’inflation se pointe le nez plus qu’elle ne l’a fait depuis longtemps, ce qui fait craindre qu’une hausse de taux est plus plausible que jamais.
Sauf que… on sait que lorsque les taux grimpent, l’économie ralentit, ce qui génère une pression à la baisse sur l’inflation. L’économie a-t-elle vraiment besoin de ralentir en ce moment ? Plus la réponse est positive, plus les taux augmenteront. Déjà, on peut avoir des doutes. Mais il y a aussi la vitesse de cette augmentation qui importe. Ici, tout le monde prévoit qu’il n’y aura pas de «choc», que ce sera une remontée graduelle.
Revenons à votre prêt hypothécaire.
De 1950 à 2007, les taux variables ont été préférables aux taux fixes dans 90 % des cas, selon une étude de Moshe Milevski, de l’Université York. Cependant, comme un taux variable peut augmenter n’importe quand, il comporte un certain risque. Dans le contexte actuel, à quoi ressemble-t-il ? J’ai fait quelques simulations sur une période de cinq ans pour avoir une petite idée du portrait. En fait, je souhaitais connaître jusqu’à quel point les taux variables doivent augmenter, au cours des cinq prochaines années, pour que la situation soit la même que celle où l’on achète la paix en garantissant son taux.
On peut faire une foule de simulations prenant notamment en compte la période pendant laquelle les taux monteront ainsi que le nombre d’augmentations annuelles.
Évidemment, un taux variable doit être désavantageux pendant assez longtemps, au cours de la durée du terme, pour que son avantage initial soit éliminé.
Par exemple, si un taux variable actuel de 1,7 % est comparé à un taux fixe cinq ans de 3,1 %, pour que la situation soit semblable, il ne suffit pas que le taux variable grimpe jusqu’à 3,1 % mais il devrait plutôt atteindre environ 4,18 % à la cinquième année avec quelques augmentations annuelles pendant ce temps.
Il est cependant possible que la pente soit plus abrupte. Dans ce cas, on pourrait prévoir une hausse de taux pendant les deux prochaines années seulement, après quoi une certaine stabilisation pourrait s’installer. Dans ce contexte, six hausses en deux ans pourraient amener un taux variable à environ 3,3 %, ce qui suffirait à anéantir son avantage.
Pour être certain de comparer des pommes avec des pommes, il faut comparer les mêmes sorties de fonds, c’est-à-dire ne pas oublier d’appliquer, sur le prêt, l’économie générée par les versements du scénario le plus favorable.
Dans l’exemple ci-dessus, un avantage d’environ 900 $(par 100 000 $de prêt) en faveur du taux variable sur l’ensemble des versements doit être appliqué sur le solde qui, lui, sera supérieur du même montant dans cinq ans.
Faire des simulations aide à prendre une décision mais, sans avoir de boule de cristal, il est impossible de savoir à l’avance dans quelle mesure on fera un bon coup ou non en portant son choix sur l’une ou l’autre des options.
Les institutions financières offrent différents types d’enrobage de leurs produits. Il n’est pas toujours facile de s’y retrouver. Je vous invite donc à demander des simulations à votre conseiller ou courtier hypothécaire.
est associé dans les cabinets Planium et Avanco. Il est directeur, Planification financière et optimisation fiscale chez SFL Expertise.
Faire des simulations aide à prendre une décision mais, sans avoir de boule de cristal, il est impossible de savoir à l’avance dans quelle mesure on fera un bon coup ou non en portant son choix sur l’une ou l’autre des options.