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Transformation numérique: progresser tout en se transformant

Le courrier des lecteurs|Publié le 14 avril 2022

Transformation numérique: progresser tout en se transformant

(Photo: 123RF)

Un texte d’Olivier Garant, étudiant à la maîtrise en gestion — Transformation numérique des organisations à HEC Montréal

COURRIER DES LECTEURS. Le terme «transformation numérique» est maintenant utilisé dans divers contextes et change le comment et le pourquoi les tâches et les activités sont exécutées. En ce sens, plusieurs organisations souhaitent accéder à cette maturité technologique rapidement en recherchant constamment l’avantage concurrentiel dans le numérique, et ce, sans même se positionner et progresser en fonction de leur stratégie et des répercussions potentielles. Sous cet angle, peut-on réellement créer une transformation numérique durable?

L’espace qu’occupent les décisions stratégiques et les actions managériales est de plus en plus complexe et les entreprises doivent naviguer et agir rapidement dans cet environnement concurrentiel et innovant. Le changement continu des comportements des clients et la diversité des options offertes amènent les organisations à accélérer leurs façons de faire, et souvent, par manque de stratégies établies, celles-ci finiront probablement en un échec technologique.

 

L’importance de progresser tout en se transformant

Les leaders en transformation numérique communiquent efficacement leur stratégie et la culture organisationnelle en place supporte leurs efforts. Il faut s’assurer d’avoir une vision commune des objectifs et des répercussions de ce virage numérique sur l’organisation avant même de penser à comment on doit s’y prendre. Il y a un effort collectif et dynamique à établir au sein de l’entreprise, d’où l’importance de progresser tout en se transformant.

Le terme progresser réaffirme alors ce manque actuel. Une progression est «l’action de se développer, d’avancer et d’atteindre un niveau supérieur». À l’instar de vouloir constamment augmenter sa capacité et son efficacité, pourrait-on désirer progresser sans viser un besoin ou un désir irréaliste?

Pour aborder cette manière de percevoir la transformation numérique dans nos organisations, il serait possible d’interpréter le concept de l’accélération sociale basé sur le livre de Hartmut Rosa (2010). Selon cet auteur, nous sommes dans un cycle sans fin de progrès techniques, qui amènent de nouveaux comportements et de nouvelles habitudes de vies qui accélèrent notre rythme de vie.

Donc, plus les organisations vont adopter des technologies rapidement, plus leur transformation numérique tendra vers ce cycle d’accélération et aura des conséquences positives ou négatives sur leur entreprise et leurs clients.

La transformation numérique n’est donc pas un terme qu’il faut ajouter à toutes les activités d’une organisation en ne comprenant pas l’objectif, sans quoi l’accélération prendra le contrôle de sa progression.

 

Et si l’on prenait l’angle de la progression numérique?

Il faudrait avoir une compréhension profonde des changements sur les habitudes engendrés par l’adoption de la technologie afin d’avancer à un rythme qui n’est pas dommageable pour l’entreprise et ses parties prenantes, tout en respectant la maturité numérique de celle-ci.

Les technologies numériques sont considérées un avantage concurrentiel durable uniquement lorsqu’elles rendent d’autres ressources complémentaires stratégiques en modifiant leur valeur. Cela promeut l’importance d’utiliser stratégiquement des technologies afin de créer des ressources qui assureront la pérennité de l’organisation, mais aussi des habitudes des clients.

Une stratégie numérique alignée dans un désir de progression continue, qui ne tend pas vers une accélération sans but, voilà une vision durable d’aborder la transformation numérique.

Rappelons que la technologie n’amène pas de valeur en soi. La création de valeur vient de l’évolution des méthodes de travail et des activités de l’organisation. Il faut progresser à un rythme acceptable pour les clients, les employés et les objectifs d’affaires de l’entreprise, sans quoi, si l’on ne respecte pas sa capacité réelle, le niveau de risque augmentera sans pour autant avoir les moyens d’y faire face.